Qui veut rembourser les 100 € de la prime inflation ?

C'est indubitable, quelques milliers de Français gagnant moins de 2.000 euros nets par mois ont perçu la prime inflation deux fois. 100 au titre de retraité + 100 euros en tant qu'auto-entrepreneur ou bien étudiant et en même temps salarié. Bingo : 200 euros ! La raison de ce cumul trouve son explication dans les modalités de versement de la prime.
Pendant que l'État remettait les sous à ses sbires les moins rémunérés, les caisses de retraite en faisaient de même avec leurs retraités, le CROUS avec ses étudiants, l'URSSAF avec ses micro-entrepreneurs et les employeurs avec leurs employés. Ainsi tombaient dans l'escarcelle du multi-cartes prime et re-prime. Le retraité inscrit à la fac, salarié à mi-temps, à la tête de sa micro-entreprise et fonctionnaire à ses heures devenait un nabab croulant sous la générosité macronienne. Cigares, yacht gonflable, croisières...
Bercy, qui n'ignore pas ces amas de richesses indues, déclare avoir tout prévu. Nul cafouillage ne serait à déplorer. Les énarques du ministère affirment avoir anticipé les possibles doublons et autres cumuls de largesses étatiques. Conscients d'avoir trop perçu, les bénéficiaires ne manqueraient pas de venir restituer les 100 ou 200 euros avec lesquels ils s'apprêtaient à faire des folies. Avant qu'il ne soit trop tard et qu'ils sombrent dans l'ivresse de l'argent facile, ils viendraient jeter aux pieds des préposés ces billets qui leur brûlent les doigts. Trop de primes déprime. Le dicton affiché au fronton du ministère ne laisse aucun doute à ce sujet.
Rédigé par un énarque, par ailleurs lecteur inconditionnel d'Alice au pays des merveilles, le procédé s'énonçait ainsi : « Les aides indûment perçues, notamment lorsque les bénéficiaires ont reçu plusieurs versements de différents débiteurs, sont reversées par leur bénéficiaire à l'État. » Notons que de ces quelques lignes naquit l'expression « Ben voyons », tant utilisée aujourd'hui par qui nous savons.
Non content d'imaginer par avance un conte de fées fiscal, le ministère met son projet de remboursements à exécution via un formulaire en ligne mis à la disposition des sur-primés. Dans un menu déroulant, chaque lutin peut choisir la somme qu'il souhaite reverser à l'État. De 100 à 500 euros. « Heigh-oh, heigh-oh, on rentre du boulot. J'en avais reçu bien trop... » Et Bercy de préciser qu'il n'y a aucune obligation à se déclarer. Alice, Blanche-neige et le père Noël réunis en une seule mesure gouvernementale. L'inflation de magie nous guette.
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25 commentaires
Pour l’instant, je n’en ai pas encore vu la couleur. Je ne me pose même pas la question du remboursement !
Ne vous en faites pas, ces énarques ont dû avoir une prime d’inflation 100 à 1000 fois supérieure
Où ç’arrête leurs c…….ies ? Ça fait peur malgré que ça nous fait tordre les boyaux de rire !
L’illustration d’une sorte de clownerie d’un état qui ne contrôle plus rien.
Et Bercy de préciser qu’il n’y a aucune obligation à se déclarer »
Quel soulagement
C’est comme certains impôts, qu’il est difficile de supprimer, tellement cela coûte plus cher à supprimer que de les garder en activité.
Mon jardinier a 22 employeurs : il va se goinfrer !
Heureux homme !
Devant une telle abondance, il va vous plaquer, vous verrez.
Pas d’importance, la prime, ils l’ont déjà remboursée plusieurs fois à l’Etat, pour peu qu’ils aient une voiture à moteur thermique ou un livret A (ou les deux).
Conséquence d’un système kafkaïen de redistribution à tout-va.
La chute sera dure…
Pour le moment, le seul objectif de Macron est de… durer.
Le problème est que beaucoup ne le comprennent pas.
Pourtant, certains (journalistes économiques) l’avait qualifié de Mozart de la Finance.
Et que lui-même avait fait dire par ses attachés de Presse, qu’il était « l’homme à la pensée complexe ».
Je suis retraitée vu mon activité à plusieurs caisse et rassurez-vous je n’ai rien touché car chaque caisse pense que ce sont les autres qui vont payer, on m’a donc demandé de faire un courrier à chaque caisse mais je ne vois pas très bien comment je pourrait exiger le règlement à l’une d’elles donc à mon avis je vais passer au travers mais en tant qu’ancien artisan commerçant j’ai l’habitude de n’avoir droit à rien. Donc monsieur Gauthier vous n’avez pas tout à fait raison
Moi j’ai SIX caisses, dont deux étrangères.
Je comprends mieux.
Cela ressemble étrangement aux prémices de la mise en place de leur fameux revenu universel.
C’est n’importe quoi.
Tout cela est bien joli si ce n’est que les retraités du privé attendent toujours leur aumône.
Retraités fonctionnaires et autres l’ encaissent + fois, le privé l’ attend vainement. Soeur Anne ne voit rien venir
Bonjour BLborne,
Désolé, mais ce que vous écrivez est faux.
Ma Douce – fonctionnaire retraitée percevant moins de 2000€ par mois – n’a rien perçu.
A part les clodos, les « chances pour la France » et les glandeurs de tous poils, je ne suis pas sur que la France laborieuse est vue la couleur de cette prime.
Excellent ! et dire que ce sont des énarques qui pondent ces c……..moi qui croyais que l’on avait atteint le fonds, j’étais bien naïve.
Nous allons encore payer leurs conneries
« Bercy de préciser qu’il n’y a aucune obligation à se déclarer ». Être c. c’est naturel chez eux, ou il s’applique à l’être ?
Ôter moi d’une angoisse profonde, ce sont ces gens-là qui régissent nos vies ?