Quotidien : Accusée de racisme, l’émission s’excuse

C’est une polémique dont Quotidien se serait bien passé. Lundi soir, le chanteur Pierre Garnier était de passage dans le talk-show de TMC afin d’y présenter son nouveau titre, Nous, on sait. Il a alors commencé à chanter sur scène avant de prendre la direction du public où un groupe de gospel avait pris place pour reprendre en chœur le refrain. Sauf que tout ne s’est pas passé comme prévu…

Des accusations de « triage » racial

Après la diffusion de l’émission, des choristes ont manifesté leur mécontentement sur les réseaux sociaux et accusé de racisme les équipes de l'émission. Le compte X @Lili_island relate « l'expérience de discrimination raciale » dont plusieurs choristes auraient été victimes, durant cette journée de tournage « déshumanisante ». Selon une chanteuse présente sur place, les traitements dégradants auraient débuté dès l’arrivée des chanteurs. « Des bracelets de couleur noire ont été distribués seulement aux choristes issus de l'immigration, plus précisément aux femmes et aux hommes noirs », peut-on lire sur le réseau social. Un véritable « triage » racial corroboré par plusieurs autres témoignages.

Thread: Sur un témoignage d’une des chanteuses de Gospel qui a participé à la prestation « Nous on sait » de Pierre de la #StarAcademy sur #Quotidien émission de #TMC. Elle explique qu’elle a vécu une expérience de RACISME. On vous explique ⬇️. pic.twitter.com/7okdAZZXkJ

— ️() (@lili_island) June 4, 2024

Dans cette série de tweets vue plus de 2,5 millions de fois, on apprend qu'après la répétition, une membre de la production aurait demandé à tous ceux qui portaient un bracelet noir de lever la main et de débarrasser le plancher. « Les choristes non racisés sont restés sur le plateau. Le groupe de choristes est resté plusieurs heures dans cette salle froide sans fenêtre, sans aucune notion du temps, puisque les téléphones ne sont pas autorisés. »

Durant l'émission, seuls les choristes « qui n'étaient pas de couleur » auraient été admis sur le plateau. « Les choristes de couleur, eux, n'ont été libérés que pour chanter les 2min50 avec Pierre », précise-t-on, ajoutant qu'une partie des choristes en question ont été renvoyés chez eux après le live. « Le racisme qu'on a subi ? Je n'ai jamais vécu ça de ma vie. Une honte », résume une certaine Gee, sur X.

J’étais parmi les choristes… le racisme qu’on a subi ? J’ai jamais vécu ça de ma vie. Une honte. https://t.co/clGlNmYxhG

— Gee (@AvecGrace_) June 4, 2024

Les explications de Quotidien

Face à l'ampleur prise par la polémique, la production est sortie du silence. Elle a reconnu une erreur de « gestion », mais réfuté toute accusation de racisme. « Je trouve ça glauque d'imaginer qu'on ait pu trier les gens par race », a réagi un membre de la société de production derrière Quotidien, interrogé par Puremedias. Personne n'a réellement expliqué aux choristes comment se déroule un tournage télévisé et qu'ils allaient devoir patienter des heures dans une loge où, oui, effectivement, il n'y a pas de fenêtre, comme dans toutes les loges de l'émission, puisque nous tournons en sous-sol. »

Pourtant, si elle assure que les fameux bracelets noirs n’ont pas été distribués aux seuls « racisés » mais bien à toutes les personnes amenées à se rendre dans les loges de l’émission, la société Bangumi s’est néanmoins sentie obligée de faire amende honorable : « S'il y en a plusieurs qui ont été blessés, c'est que c'est une réalité, qu'ils ont vraiment été heurtés. Donc, on prend ça très au sérieux et nous allons leur présenter nos excuses. »

Voilà Yann Barthès pris au piège de sa propre idéologie. Après avoir œuvré à ériger le ressenti au rang de vérité scientifique, il en paie aujourd’hui le prix. Lui et ses sbires n’ont certainement commis aucun acte raciste ni discriminatoire, mais puisque les jérémiades des minorités ne sauraient être contestées, ils n’ont d’autre choix que de mettre un genou à terre et s’excuser. D’apparence dérisoire, cet épisode en dit long sur notre société française. Entre des « élites » culpabilisées et des communautés avides de crier au racisme à la première occasion. C’est pas gagné.

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