« Ce quotient est l’un des fondements de notre politique familiale ! »
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Le député LR Gilles Lurton est intervenu lors des questions au gouvernement pour dénoncer la proposition d'un rapport parlementaire visant à supprimer le quotient familial. Il s'en explique au micro de Boulevard Voltaire.
Vous êtes intervenu aux questions au gouvernement pour dénoncer la proposition d’un rapport parlementaire visant à supprimer le quotient familial. Pourquoi êtes-vous opposé à cette suppression ?
Un rapport parlementaire rédigé par deux co-rapporteurs doit être co-construit. Or, je suis co-rapporteur de ce rapport et j’ai fait part à mon binôme de mon désaccord avec cette proposition. Je lui ai donc demandé de la retirer à plusieurs reprises. Il ne l’a pas souhaité. Je me suis désolidarisé de ce rapport parce qu’il y propose la suppression du quotient familial.
À mon avis, c’est un des fondements de notre politique familiale en assurant une redistribution horizontale. Les familles avec enfants ne doivent pas voir leur niveau de vie diminué par rapport à des familles qui n’en ont pas. Les familles sans enfant contribuent à ce que le niveau de vie des familles avec enfants reste maintenu au même niveau que le leur, à revenu identique.
Ce revirement de la majorité parlementaire est-il une surprise alors qu'Emmanuel Macron s’était clairement positionné pour le maintien du quotient familial ?
Je ne pense pas que, sur ce point, il y ait un choix de la majorité parlementaire. Les échos que j’ai, aujourd’hui, laissent penser que cette proposition reste assez isolée même si elle ne l’est pas complètement.
Je ne veux pas accuser la majorité parlementaire de ce choix-là. Je ne veux pas, non plus, accuser le gouvernement puisque la ministre des Solidarités et de la Santé, si elle n’a pas répondu à ma question hier, a été aujourd’hui très claire dans une réponse à une autre question du même type.
À partir de là, je pense que la position du gouvernement a été exprimée par monsieur Griveaux, porte-parole du gouvernement, après le Conseil des ministres à midi. Elle a été exprimée par un communiqué de presse du Premier ministre hier soir. Je pense que la position du gouvernement est opposée à la suppression du quotient familial. Je la considère donc comme tout à fait claire. Ce n'était pas le cas hier soir puisque je n’avais pas eu de réponse.
Peut-on considérer que vous vous resolidarisez avec le rapport ?
À partir du moment où mon co-rapporteur maintient, dans le rapport, cette proposition de suppression du quotient familial, il est évident que mon nom ne sera pas associé à cette proposition. Je suis très ferme là-dessus.
Je ne regrette pas ma démarche, puisque cela a amené le gouvernement à se prononcer sur ce point. Le président de la République a, en effet, dit pendant sa campagne électorale qu’il était très attaché au quotient familial, et même qu’il reviendrait sur les augmentations de plafond qui avaient été faites sous le précédent gouvernement.
Si, demain, mon co-rapporteur retire sa proposition et me propose de présenter un rapport commun avec toutes les propositions que nous avons élaborées ensemble, il est évident que je le ferai avec beaucoup de joie et de plaisir. Ce ne serait pas vis-à-vis de lui, naturellement - avec l’air d’avoir gagné ! -, mais vis-à-vis des familles. Notre rapport propose beaucoup d’avancées et c’est vraiment très dommage de ne pas avoir pu présenter le rapport ce matin en commission du fait de ce qui s’est passé.
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