Racines et héritage chrétien : ces catholiques qui votent « extrême droite »

pèlerinage Chartres catholiques chrétiens

La dissolution de l’Assemblée nationale, au lendemain des élections européennes, voit s’installer un paysage politique totalement fracturé, entre une coalition des partis de gauche et d’extrême gauche, d’une part, réunis dans une version 2 de la NUPES - le nouveau Front populaire -, et, d’autre part, une union des droites, rassemblée autour du Rassemblement national. Ce clivage politique se retrouve dans la société au sein de laquelle le vote au centre n’est plus à la mode, pris en étau entre ces deux géants opposés. Les catégories de citoyens qui votaient traditionnellement pour des partis modérés (Les Républicains, Parti socialiste) se sont polarisées. C’est le cas du vote des catholiques en France, auparavant plutôt tournés vers les Républicains. En effet, en 2017, lors du premier tour de l'élections présidentielle, le vote catholique se portait à 46 % sur François Fillion, candidat LR. Sept ans plus tard, une partie des catholiques se retrouve dans le Rassemblement national. En effet, si La Croix présentait, récemment, une tribune signée par des catholiques appelant à voter contre l’extrême droite et faire barrage au RN, il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui, la plupart d’entre eux se sont tournés vers l’extrême droite - entendre, par là, le Rassemblement national et Reconquête.

Un catholique sur deux a donné sa voix à un parti dit d’extrême droite

Aux élections européennes, le vote des catholiques s’est porté à 37 % pour la liste de Jordan Bardella et 10 % pour Marion Maréchal. Environ un catholique sur deux a donc donné sa voix à un parti dit d’extrême droite. Aux élections européennes de 2019, Jordan Bardella n’avait recueilli que 18 % du vote catholique. Pour comprendre ce glissement, plusieurs catholiques pratiquants ont expliqué leur démarche à BV. Âgée de 21 ans, une jeune catholique issue d’une famille nombreuse traditionnelle confie : « J’ai des principes en tant que chrétienne. Ce qui est premier, pour moi, c’est mon credo, la souveraineté de la France, la [défense] de la vie et de la famille. Et je vote pour ceux dont les idées se rapprochent au mieux de mes principes. » Dans la même veine, une mère de famille de cinq enfants justifie son vote : « La droite est traditionnellement plus conservatrice et moins anticléricale que d’autres partis. » Une jeune femme confie : « Je vote à droite parce que la religion catholique est par essence conservatrice de valeurs traditionnelles. Je suis attachée à mon pays en tant que fille aînée de l’Église. Très honnêtement, même le RN ne défend pas tout à fait les valeurs qui nous animent, un certain modèle de la famille, la défense de la vie. » Elle poursuit : « Mais quand on participe à la vie démocratique, il importe de jouer le jeu. Aucun parti ne correspond à tous les critères catholiques, alors je vote pour celui qui freinera le plus efficacement la chute. »

Un vote largement motivé par un sentiment d’urgence

Pour tous ces catholiques, particulièrement chez les plus jeunes d’entre eux, le vote « extrême droite » est motivé par un sentiment d’« urgence culturelle ». Au-delà de la religion catholique en tant que telle, ces Français sont profondément attachés aux valeurs traditionnelles de la France, des valeurs qu’ils estiment dangereusement menacées par l'insécurité et l’immigration massive, qui entraîne l’islamisation de la société. « C’est aussi un vote pour faire barrage à l’extrême gauche qui est aujourd’hui intrinsèquement mauvaise et antichrétienne. Je ne veux pas, non plus, d’un parti ultralibéral [sur les questions morales et éthiques] du centre qui ne protège pas l’identité de la France. » Un jeune étudiant catholique interrogé par BV résume son choix en un mot : « l'héritage ». Transmission et continuité sont des concepts totalement ignorés par les partis du centre et de la gauche : le wokisme et la cancel culture qu’ils prônent en sont l’antithèse. Pour ces catholiques, le vote « extrême droite » s’érige comme un vote rempart contre l’effondrement d’une société dont les fondations chrétiennes sont menacées par la gauche qui détruit et le centre qui refuse de protéger.

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Dans l’urgence les catholiques on raison de voter RN qui n’a plus rien à voir avec le nazisme.Ce faisant la gauche laïque et Macron a sur joué sur les peurs et l’islam radical en a rajouter depuis 2015 .le discours du pape pro islamique nous culpabilise de ne pas accueillir les migrants par charité Chrétienne . La Raison naturelle reste la protection familiale face à une invasion hors du commun. Les pompiers pyromanes nient l’évidence quand ils fracturent les liens sociaux qui se font naturellement pour assouvir le pouvoir démuserer lorsque il y a une pression fiscale qui nourrit cette immigration

    • Le Rn n’ as plus rien à voir avec le nazisme , donc dans le passé il avait à voir ? Vous avez bien été intoxiqué par certains, quand on est pas gauchiste on est sûrement nazi , donc …cela colle encore à la peau

  2. C’est sans doute pour faire pendant à cette pétition de ces 10.000 soit disant cathos-gauchos-marxos qui appelleraient à faire barrage au RN dans la stricte tradition du « je-te-tends-les-deux-joues-et-beaucoup-plus-si-affinités ».

  3. Personnellement, cela ne me gêne pas de savoir que le Pape condamne le national socialisme qui a vécu il y a 80-90 ans; il n’existe plus ; par contre la gauche révolutionnaire , violente qui casse tout est toujours là depuis 1789
    Il ne faut pas mélanger certains membres du clergé et les chrétiens pratiquants qui sont beaucoup plus près du terrain ; je fais partie de cette 2ème catégorie, j’exerce même des responsabilités paroissiales et je vote RN sans aucun problème, il n’y a aucune contre-indication mais une complémentarité . Que MLP, Bardella n’aillent pas à la messe, c’est leur problème; mais je pense que Macron, Attal, Mélenchon , Hollande, Sarko etc etc n’y vont pas non plus, Tant pis pour eux !

  4. Il y a toujours eu des cathos de droite et de gauche des prêtres fidèles à la couronne et d’autres dits «  réfractaires » ceux qui se cachaient et disaient la messe avec les chouans et les autres. Comme dans la nation et partout ailleurs , les catholiques ne sont pas différents.

  5. Ce qui est incroyable, c’est comment le magasine catholique La Vie mène une croisade contre le RN depuis 3 semaines. Pas un jour de passe sans qu’ils fustigent le parti de Jordan Bardella, en appelant limite à lui faire barrage.

  6. Pourquoi répéter à l’envi que le RN est d’extrême droite, comme le martèle ses ennemis politiques, pour mieux le calomnier ? C’est totalement faux. Si le RN est bien « du coté droit », comme tous les partis qui acceptent de rester dans l’union européenne (c’est-à-dire l’immense majorité, socialistes compris), le RN est plutôt du Centre-Droit, car il se soucie du peuple et de la démocratie (notamment en voulant protéger sa culture, indispensable à tout peuple souverain).
    L’extrême droite, disons l’ultra droite (un cran en dessous), c’est bien Renaissance, le parti macroniste, qui privilégie une élite au détriment des peuples exploités (c’est ça, l’extrême droite). Renaissance (de l’Ultra-Droite) privilégie sa nouvelle aristocratie, les mondialistes richissimes, en se servant de la machine infernale totalitariste qu’est l’union européenne. Ca, ça correspond à la réalité constatée chaque jour.

  7. Il y a effectivement des prêtres lepénistes. Cependant, le Pape Pie XI, dans son encyclique « Mit brennender Sorge » condamne le national-socialisme.
    Le christianisme doit toujours être au-dessus de l’esprit national.
    Pie XI n’était pas de gauche puisqu’il a soutenu Franco et Salazar dans leur lutte contre les socilo-communistes.
    Salazar et Franco étaient « hersantistes » et pas lepénistes.
    C’est pourquoi le hersantisme, que je promeuts, doit passer avant le lepénisme.
    Par ailleurs, les évêques et le Pape ont dérivé à gauche, ce qui les rend incompétents.
    Ils doivent être des hersantistes très altruistes.
    Sinon Bardella est agnostique et Marine le Pen ne va pratiquement jamais à la messe, on ne l’a vue dans aucune « Manif pour tous »: je ne vois pas comment des « catholiques » peuvent leur tomber dans les bras!
    Ils sont à la fois incompétents et non catholiques!

  8. Malgré la mollesse papale, voire sa mansuétude à l’égard de la gauche, qui n’a de cesse de détruire notre civilisation, la France républicaine et chrétienne a bien compris le danger de ce Front dit populaire qui est soutenue par les musulmans !

  9. Bonjour, je suis chrétien catholique, depuis 1972 je vote pour la droite nationale par rejet du tristement célèbre  » Touche pas à mon pote  » cri de haine anti France lancé par cette gauche nauséeuse créée le tristement Mitterrand.

    • RN ne veut plus dire extrême droite juste peut-être pour sa position géographique dans l’hémicycle.
      RN est devenu la contraction de RENOUVEAU. Aujourd’hui vu l’état de la France et les candidats à sa direction c’est la seule bouée de secours de ce naufrage et peu importe pour qui est croyant ou ne l’est pas, c’est du sauve qui peut. C’est donc une logique absolue.

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