Les radars, ce serait bien que ce soit aussi pour le 93 et le 13, M. Collomb !
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L'État bienveillant va déployer massivement, au cours de l'année prochaine, un nouveau type de radar qui, sur le papier, est capable de sanctionner toutes les infractions, sauf bien sûr l'alcool et le cannabis au volant. Cet affreux mange-fric, du doux surnom de "tourelle", sera installé d’ici fin 2018, à raison de 455 exemplaires, financés par vos impôts et, à moyen ou long terme, confiés, très probablement, en gestion à des sociétés privées qui proposeront, à n'en point douter, des rentabilités à deux chiffres, un peu comme pour les autoroutes. Les excès de vitesse, le franchissement de feu rouge, mais aussi le non-respect des distances de sécurité, le dépassement par la droite, le franchissement de ligne… voire même le non-port de la ceinture de sécurité ou l’usage du téléphone au volant seront désormais visibles. On peut aussi parier que l'engin pourra identifier, sur demande, au moins les deux passagers avant des voitures. Au total, 4.700 radars devraient être en service d’ici fin 2018, contre 4.450 fin 2016.
Ce renforcement serait justifié, paraît-il, par le rebond de la mortalité sur les routes. Sauf qu'un rapport sénatorial, piloté par l'UDI Vincent Delahaye, explique que les piétons et les cyclistes viennent désormais gonfler la statistique des morts sur la route sans que ne soit identifiable la part exacte des voitures contrôlées par radar. Après le révoltant nouvel article du Code de la route qui sanctionne le propriétaire d'un véhicule pour la non-dénonciation de l'identité du conducteur, voilà clairement établie la perversité du système de coercition électronique. Il n'est plus là pour sensibiliser et éduquer le public, il est, en réalité, le moyen (que l'on soupçonne tous) de compléter le budget de l'État qui ne reverse pas les 1,6 milliard d'euros de rapport annuel à l'amélioration des infrastructures - loin s'en faut.
Mais là où ça devient insolite, c'est que, outre la Corse et l'outre-mer, le moins « radarisé » des départements de métropole est la Seine-Saint-Denis, où le taux d'équipement moyen des routes passe de 0,64 en moyenne en France à 0,11, soit près de six fois moins. La très accueillante contrée exotique, futur terrain des Jeux olympiques, est ainsi reléguée en dernière position nationale en matière d'équipement. Étonnant, non ? Les habitants du 93 seraient-ils plus civiques que les autres citoyens français ? On peut, au contraire, avancer sans risque l'hypothèse d'une crainte d'un vandalisme qui engendrerait des coûts de maintenance exorbitants. La voyoucratie mettrait donc ainsi à l'abri du contrôle.
C'est bien dommage, le 93 est, avec le 13, le département où l'on conduit le plus sans permis et sans assurance, celui aussi où l'on aurait tout intérêt à savoir quel fiché S roule avec quel dealer. Pendant que le délinquant couleur locale pourra pratiquer le rodéo sans permis, sans assurance et en voiture volée, le charcutier de la Vienne casquera pour un 96 km/h. La justice sociale va se nicher jusque derrière les volants.
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