[RAISON GARDER] Le féminisme, c’est bien ; le masculinisme, c’est mal

Homme muscle

Je ne connais pas très bien les diverses variantes de ce qu’on appelle « masculinisme », pas plus que je ne prétends être un spécialiste des divers avatars contemporains du « féminisme ». Mais j’en sais assez pour comprendre que ce dernier veut exalter le rôle des femmes et défendre leurs droits, et que le « masculinisme » veut restaurer l’estime que l’on doit avoir pour l’autre sexe.

Personnellement, je ne suis guère attiré par cette idéologie « masculiniste », dans la mesure où, sans me sentir menacé par personne, je m’efforce d’être un garçon à peu près normal, tel que la nature m’a fait (mais, déjà, les partisans de la « déconstruction des genres » me fusillent du regard), en essayant de respecter chacun, garçon ou fille.

Ce qui me frappe, en revanche, c’est le déséquilibre impressionnant dans le traitement médiatique du « masculinisme » et du « féminisme ». Imaginez la couverture d’un grand hebdomadaire portant comme titre de la semaine : « La féminité est un piège ». Quels cris d’orfraie n’entendrait-on pas de la part de tous les bien-pensants ! Car, comme l’écrivait récemment sur X Emmanuel Grégoire, premier adjoint du maire de Paris, « la haine de l’autre n’a pas sa place dans notre ville ».

Eh bien, c’est exactement ce qu’a fait L’Obs du 3 octobre 2023, en titrant « La masculinité est un piège » pour présenter une bande dessinée de Luz décrite en sous-titre de la manière suivante : « Le dessinateur publie Testosterror, une BD décapante sur les hommes après MeToo. » Et l’éditorial de Cécile Prieur est sans ambiguïté : il s’agit de dénoncer « le risque politique que fait courir la propagation grandissante des thèses masculinistes, orchestrée par les sphères réactionnaires ».

Si, par hasard, vous avez rencontré des critiques de ces propos « anti-garçon », de cette couverture virulente, je serai très intéressé de les découvrir. Mais j’en doute, car « le féminisme, c’est bien ; le masculinisme, c’est mal ».

Rebelote dans Le Monde du 13 avril 2024. Deux grandes pages sont proposées sous le titre « Regain de masculinisme, une pensée réactionnaire aux origines millénaires ». Là aussi, les très vilains « masculinistes » en prennent pour leur grade, tandis que les très gentilles féministes sont magnifiées et exaltées (et dire qu’il faut se garder d'« essentialiser » les comportements !). On y dénonce une « communauté très organisée d’hommes qui vont se solidariser et agir ensemble », ce que les « féministes » ne font jamais, évidemment.

Et l’article n’y va pas avec le dos de la cuillère. Le « masculinisme » représenterait « la pensée majoritaire chez les hommes, et ses valeurs restent très présentes dans la société », valeurs qui sont simples à définir, à savoir « l’égoïsme masculin qui pousse les hommes à agir en défense de leur intérêt particulier ». D’ailleurs, nous signale un bel encadré, « le coût des violences masculines s’élève à 100 milliards d’euros par an » (entre nous, un de ces chiffres absurdes qu’il ne coûte pas cher d’exhiber avec aplomb).

On en vient à dénoncer « l’intersectionnalité des haines », dans la mesure où, dit-on tranquillement, « la rhétorique masculiniste se greffe souvent à un récit plus large autour de la suprématie masculine, blanche et hétérosexuelle, que l’on trouve déjà au sein des mouvements fascistes de l’entre-deux-guerres ». C’est vrai, quoi ! Que serait le débat d’idée sans l’aide de l’indispensable « point Godwin » (« La loi de Godwin énonce que plus une discussion se prolonge, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de un », nous apprend Wikipédia) ?

Et donc, pour contrer ce danger pressant de voir les hordes masculino-fascistes déferler sur le monde, redisons pieusement et fréquemment le mantra salvateur : « Le féminisme, c’est bien ; le masculinisme, c’est mal. »

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 07/07/2024 à 18:16.
Alexandre Dumaine
Alexandre Dumaine
Journaliste, écrivain

Vos commentaires

27 commentaires

  1. Parmi les multiples noms (je crois que c’est 99 + 1 qui n’a pas de nom) que les juifs donnent à Dieu, il y a Elohim et Adonaï. Le premier représente la loi (valeur masculine). Le second représente la compassion (valeur féminine). Sans le premier, les juifs disent que le monde ne peut exister. Et sans le second, ils disent qu’il est invivable…

  2. Un petit bilan des civilisations païennes et néo-païennes (les Lumières ? quelles lumières ?) versus les civilisations chrétiennes ? Juste pour voir ! Juste pour les « droits de l’Homme »( homme et femme ) …Juste se retourner pour savoir vraiment d’où on vient et ce à quoi on aspire vraiment ? On , bien sur, ne stigmatise personne puisque il est chacun de nous. La lutte des sexes comme une actualisation de la lutte des classes , non merci .

  3. Je pense peut être à tort que je fais partie de ce genre de masculinistes virils qui ne craignent pas d’aller au »contact »si besoin d’en fait sentir,et d’un autre côté, j’ai du respect pour les femmes et les égards qui leur sont dûs.Et puis comment voulez-vous défendre une société où les vrais hommes sont mis dans cesse en accusation pour ceux qu’ils sont ? Dans les temps anciens,les hommes savaient protéger leurs familles et proches,or maintenant que voyons nous ? La promotion de l’homme homosexuel ( c’est son affaire,je n’ ai rien contre ) des drags Queens, de l’homme féminisé, il n’est donc pas étonnant que les populations étrangères qui arrivent sur notre sol et dont les us et coutumes sont aux antipodes de celles prônées par les néo-féministes et les bien-pensants soient pratiquement en terrain conquis,la preuve en est,allez donc essayer en Polynésie française d’agresser une femme si vous n’êtes pas du crû,vous allez vite comprendre votre douleur.La nature est ce qu’elle est,et loin d’excuser certains comportements machistes, la virilité masculine devrait demeurer un ultime rempart, mais vu l’époque actuelle ce n’est qu’un vœu pieux et une vie de l’esprit dépassée selon nos dirigeants.

  4. Je pense que le masculinisme est réellement dangereux. Tout comme l’est le féminisme. Je m’en tient au précepte de la Bible, qui nous demande de nous aimer, aux deux sexes, d’aller l’un vers l’autre, sans nous confronter ni nous comparer. Car le féminisme c’est une sorte de compétition, comme l’est le masculinisme, ce qui conduirait à une guerre des sexes, et donc signifierait le crépuscule d’une civilisation. Je ne crois pas que des gens comme Andrew Tate soient des modèles. En revanche je crois à la virilité, et celle-ci est bénéfique pour la société.

  5. « la haine de l’autre n’a pas sa place dans notre ville » On attend la suite du genre « la maladie et la pauvreté ne peuvent plus exister dans notre cité ». Parler pour ne rien dire et surtout ne rien faire d’utile, c’est à peu près la seule occupation de ce gens là.

  6. Étant mère de plusieurs hommes ,blancs,hétérosexuels, papas de plusieurs enfants ,je constate que cette génération a fait de grands pas vers un partage des tâches et m’en félicite
    On peut être blanc sans être raciste
    On peut être hétérosexuel sans rejeter les homosexuels
    On peut changer les couches d’un bébé sans cesser d’être un homme….
    Que reproche-t-on à ces hommes ?

  7. Emmanuel Grégoire nous dit gentiment : « la haine de l’autre n’a pas sa place dans notre ville ». Sauf, bien entendu, si cette haine est dirigée contre les électeurs de droite. Mantra additionnel : Tout le monde est gentil sauf les méchants (RN).

  8. Le plus comique, tout de même, c’est l’attitude de ces déconstruits et de leurs copines harpies antibarbecue,villipendeurs de l’homme blanc hétéro, mais totalement serviles et soumis, voire admiratifs, de la « virilité » du qami et de la « féminité » en burqa.

  9. Messieurs ,les féministes vous racontent des mensonges .Les femmes ,les vraies, aimeraient bien retrouver les hommes d’antan. Précisément ceux qui aimaient les femmes ,pas les brutes épaisses ,les galants ,les attentionnés ,ceux qui se lèvent sur leur passage ou pour laisser leur place
    La politesse ,la galanterie n’ont jamais été le signe d’un mépris des femmes.

    Et si on faisait un essai ,un deal pour voir si ça marcherait.

  10. Le masculinisme c’est très bien et le meilleur c’est bien cet homme blanc , hétérosexuel , respectueux des femmes , gentil et pas vulgaire , cet homme qui saura prendre part aux tâches ménagères sans rougir , pour aider sa compagne qui elle aussi travaille .

      • Nous avons suivi avec délectation l’intervention rafraichissante de ce monsieur élégant. Ce fut un moment béni après ces semaines de matraquage politique (de la gauche, bien évidemment), un instant léger et néanmoins important. Cela nous manquait. Cela dit, allons voter ce jour, et choisissons bien l’élu qui participera à faire que la France reste ce que nous voulons qu’elle soit.

Laisser un commentaire

Pour ne rien rater

Revivez le Grand oral des candidats de droite

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois