Ramadan et football : la FFF siffle la fin de la partie

football_grass_play_football_games_soccer_garden_summer_activity-623521

Jeudi dernier, dans un courriel adressé aux arbitres officiels, la Fédération française de football a indiqué avec fermeté qu’il était interdit d’interrompre les matchs pour permettre aux joueurs de rompre le jeûne en cette période de ramadan.

« Il a été porté à la connaissance de la Fédération des interruptions de matchs, suite à la rupture du jeûne du ramadan, explique l'organisme par courriel. Ces interruptions ne respectent pas les dispositions des statuts de la FFF. » En effet, et de surcroît, l’article 1er des statuts stipule : « La Fédération et ses organes déconcentrés, en tant qu’organes chargés d’une mission de service public déléguée par l’État, défendent les valeurs fondamentales de la République française et doivent mettre en œuvre les moyens permettant d’empêcher toute discrimination ou atteinte à la dignité d'une personne, en raison notamment de son sexe, son orientation sexuelle, son origine ethnique, sa nationalité, sa situation géographique, sa langue, sa situation sociale, son apparence physique ou ses convictions politiques et religieuses. »

Éric Borghini, président de la Commission fédérale des arbitres à la FFF, a expliqué que, selon lui, la Fédération a été informée qu’« un certain nombre de rencontres de niveau amateur ont été arrêtées pour permettre aux joueurs pratiquant le jeûne de s'hydrater » - et ce, « sans que le règlement ne le permette ». Or, comme on l’a vu, l'article premier des statuts de la Fédération impose un respect strict de la laïcité dans le football.

Naturellement, certains n’ont pas manqué de s’offusquer de cette décision. Si, au niveau professionnel, elle reçoit globalement un accueil favorable, à un niveau amateur, les incompréhensions demeurent. D’abord, les tenants de l’indignité comparent la prise de position française avec d’autres pays étrangers européens comme le Royaume-Uni. L’esprit d’ouverture de cet État est loué car il permet une pause de rupture du jeûne.

Ensuite, l’argument soulevé est celui, naturellement, de la santé des joueurs. Un jeune arbitre de district, Elias Nassif, interrogé par RMC Sport, a déclaré : « Bien sûr qu’on ne va pas prendre cinq minutes dans un match, ça n’aurait pas de sens, mais à l’image d’une pause fraîcheur qui est entrée dans le règlement, prendre 30 secondes ou une minute pour boire quelque chose et manger un peu, il n’y a pas de soucis. En tant qu’arbitre, on est là pour protéger les joueurs, les soutenir et protéger leur santé. Surtout en amateur, on ne va pas empêcher des seniors ou des petits de boire un peu d’eau pour jouer au foot. » Il conclut : « Si boire, c’est du prosélytisme… »

En effet, boire n’est pas du prosélytisme, mais ce n’est pas de cela qu'il s’agit. Un problème se pose dans un État laïque quand le religieux, quel qu’il soit, empiète sur les principes républicains. Il faut, en effet, considérer que le fait religieux appartient au domaine du privé et qu’il ne peut avoir comme conséquence d’imposer des règles nouvelles à ceux qui ne partagent pas les mêmes spiritualités.

Évidemment, le football n’est pas impacté par une pause de cinq minutes pour boire de l’eau. Mais le problème ne se pose pas de cette manière. La question est celle des limites aux revendications religieuses que l’on impose dans la cité laïque.

Plusieurs exemples peuvent être développés. Supprime-t-on les examens, le samedi, dans les universités sous prétexte que c’est sabbat ? La semaine qui arrive, pour les catholiques, est moment essentiel : c’est la Semaine sainte. Elle sera ponctuée de messes, de recueillements, de prières, de moments forts et se terminera par la joie de la résurrection du Christ, le dimanche de Pâques. Et pourtant, ce dimanche là, des compétitions sportives se tiendront, et même à l’heure de la messe. Et personne ne viendra le contester.

Picture of Me Alain Belot
Me Alain Belot
Avocat au barreau de Paris, chroniqueur à BV

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Histoire de la grenouille insouciante dont l’eau dans laquelle elle se trouve se réchauffe progressivement pour finir par la cuire. Cette religion des sables, qui déteste le soleil et préfère la lune, donc la nuit, est en train de polluer la civilisation occidentale qui se laisse faire « à l’insu de son plein gré ».

  2. D’autant que pratiquer le Ramadan lorsqu’on a des activités sportives, militaires, etc…. n’est nullement une obligation de l’islam.

  3. J’ai une solution :Mahomet dispense les musulmans pratiquant un sport impliquant des efforts physiques de ramadan. Les religions n’ont pas à entrer dans les stades.

  4. Ils restent à certains de choisir entre le Ramadan et le foot (l’obscurantisme ou le fric !)
    J’ai souvenir qu’à l’armée, il fallait subir la rupture de jeune, nous, catholiques, nous n’emm…. .personne …
    L’Islam, toujours la politique des petits pas, enfin une décision de bon sens bravo la FFF.

  5. Eh oui, petit à petit l’oiseau fait son nid ! Il en est ainsi de l’islamisation de notre France, de nos sociétés européennes, cela se nomme « le projet Tamkine ! » sous cette dénomination ce cache la doctrine des frères musulmans, c’est l’étape ultime de l’islamisation tranquille, par imprégnation et capillarité des territoires, des structures sociales au sein de la « Demeure de la Guerre », le Dar el-harb, qui désigne les terres à conquérir.

    • Déja en 2005 ( voire avant) dans nos bons hôpitaux – même militaires! – le menu quotidien type des récents opérés était le « couscous-poulet » en lieu et place du jambon purée : très symbolique ( symptomatique de la dhimmitude dans toutes les strates de la bonne société, y compris la soit-disante guerrière)…

  6. Ce qui est lassant, c’ est les problèmes viennent toujours de cette religion de paix et d’ amour (???) !!!! Heureusement, chez nous, le foot n’est plus d’ actualité depuis longtemps !!!

  7. Ces agitateurs de pelouses Vertes font de l’Action Psy . Prêchons pour que le sport reste laïc et apolitique .

  8. Seule une religion se plaint, comme d’habitude. Y a t-il quelque chose d’étonnant à cela, non bien entendu. Vouloir écraser notre civilisation reste le but de ces gens là.

  9. Un joueur de foot a t’il besoin de faire interrompre un match spécifiquement pour boire? Il n’ a pas le droit de profiter d une bouteille tendue par un accompagnateur ou laissée sur le banc de touche, par exemple à un moment où le ballon est sorti du terrain ou une faute est sifflée ?
    Le gardien de but par exemple, doit il rester à jeun jusqu’à la mi temps ou la fin du match avec interdiction de s’ alimenter même si l action se passe à l’ autre bout du terrain ?

    • Oui.
      Soit on fait ses rituels, soit on joue au foot ou à autre chose, dans la société laïque.
      C’est un choix que l’on impose aux chrétiens, pourquoi pas aux autre tenants d’autres religions?
      Je n’ai jamais vu un chrétien faire un tel cirque !
      Mais voilà, certaine religion s’impose et c’est odieux!
      Si un joueur ou un gardien de but ne veut pas rester à jeun jusqu’à la fin d’un match, il n’a qu’à pas jouer pendant cette période.
      Il en a le droit, comme il a le devoir de ne pas imposer ses coutumes aux autres.

  10. Heureusement !
    En ce temps de carême, oh pardon, de ramadan, y’auait plus personne sur le terrain !
    Si non il serait « en rupture » de matchs le monde du foot !

  11. « La question est celle des limites aux revendications religieuses que l’on impose dans la cité laïque. » … En fait, « ça » fait combien de temps que ce prosélytisme gangrène la laïcité en FRANCE et plus en avant la FRANCE ET son HISTOIRE séculaire ? … Essayez « juste » quelques instants à penser la même chose dans ces pays où l’islam fait « la pluie » (pas trop ! ) ET « le beau temps ( encore moins ! ) ! … Je pense au Liban, l’Afghanistan et quelques autres dont certains coucous politicards français devraient y aller pour « lâcher » la FRANCE définitivement …

  12. mais tous les joueurs peuvent boire, c’est même fréquent! mais pour faire des histoires, devinez qui sont les premiers ???

  13. La pratique du sport , surtout de compétitions , n’est pas compatible avec le jeûne .Ces joueurs doivent donc faire un choix entre les deux mais les compétitions ne peuvent être agencé pour chaque situation personnelle .

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

« Quand la gauche sort un drapeau, c’est le drapeau palestinien »
Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois