Raphaël Glucksmann, candidat socialiste aux européennes, refuse le débat sur CNews 

raphael glucksmann

Comme si la gauche (ou ce qu’il en reste) n’en finissait plus de nager dans le bonheur, un nouveau problème semble devenir pour elle de plus en plus prégnant, à trois mois des prochaines élections européennes : Raphaël Glucksmann et son comportement télévisuel de plus en plus erratique.

Ainsi, interrogé ce 17 mars sur BFM TV, le même affirme-t-il que, dans la foulée de Marie Toussaint, tête de liste écologiste, il sèchera le débat consacré au scrutin européen par CNews, prévu pour le 30 mai prochain. Aurait-il piscine, ce jour-là ? Pas du tout, explique-t-il : « Je ne veux pas cautionner une chaîne qui promeut une idéologie que je juge extrêmement dangereuse. » Comme si la première chaîne d’informations en continu avait besoin de sa caution pour continuer d’exister. Décidément, il y en a que la modestie n’étouffe pas.

Il n’empêche que ces propos laissent perplexes ses deux interlocuteurs. Lesquels lui rétorquent aussitôt : « Comment peut-il y avoir de la pluralité si les gens de gauche refusent de se rendre sur cette chaîne ? » Bonne question, mais à laquelle l’invité n’oppose que cette seule réponse : « CNews est une chaîne d’opinion qui promeut des thématiques d’extrême droite. » C’est court. D’autant plus court que Marc Menant et Guillaume Bigot, traditionnels comparses de Christine Kelly dans Face à l’info, l’une des émissions emblématiques de la chaîne en question, se définissent respectivement, l’un comme humaniste républicain et l’autre comme gaulliste de gauche. Et que dire de Julien Dray, ancien trotskiste et fondateur de SOS Racisme, ancien député socialiste, qui a son rond de serviette dominical chez Vincent Bolloré ? Qu’il est, lui aussi, d’extrême droite ? Pas sûr qu’il apprécie le compliment.

Après BFM TV, il se ridiculise sur Public Sénat

Raphaël Glucksmann serait donc bien inspiré d’un brin réviser ses fiches avant d’aller faire le beau sur les plateaux. Un domaine qu’il devrait pourtant maîtriser mieux que d’autres, puisque partageant la vie de la journaliste Léa Salamé, émargeant à France Inter, la chaîne objective et pluraliste qu’on sait.

La preuve en est qu’il s’est surpassé, sur Public Sénat, ce 14 mars, face à Thierry Mariani, député européen RN, qui remplaçait sa tête de liste, Jordan Bardella. Déjà, notre héros hésite à venir sur le plateau – Public Sénat, une autre chaîne d’extrême droite ? –, excipant d'« ingérences étrangères » russes dont le Rassemblement national serait le principal vecteur, traitant au passage son interlocuteur de « patriote de pacotille ». Des noms d’oiseaux aussitôt repris au vol par une Manon Aubry (LFI) et Marie Toussaint (LE, anciennement EELV), qui évoquent une « cinquième colonne ». Ne manquait plus que « l’anti-France » et c’était la revanche posthume de Paul Déroulède, le chantre du nationalisme cocardier du XIXe siècle et, aujourd’hui, un peu oublié.

Thierry Mariani, un « Français de papiers » (il est d’origine italienne), mais encore « petit télégraphiste du Kremlin », donc ? Peut-être, mais pas plus que d'autres en leur temps qui accueillirent en grande pompe Vladimir Poutine : de Jacques Chirac en passant par Nicolas Sarkozy jusqu'à un certain Emmanuel Macron…

Raphaël Glucksmann, conseiller d’un président étranger…

Au fait, à propos d’influences étrangères, que dire de celles du même Raphaël Glucksmann ? N’est-ce pas lui qui, en 2009, devient l’un des proches conseillers du président géorgien Mikheïl Saakachvili, « chef d’État » qu’il tient avant tout pour « un ami » ? Et qui, tant qu’à faire, épouse Eka Zguladze, ministre de l’Intérieur de cette république caucasienne ?

Son rôle de l’époque ? Bien plus modeste qu’il tendrait à le faire croire aujourd’hui, puisque ayant consisté, entre autres, à organiser en 2010, à Zougdidi, un concert avec Youssou N’Dour, MC Solaar et Jane Birkin. Ce qui n’a pas dû être loin de terroriser Vladimir Poutine, on s’en doute. Alors cité par Le Monde, un diplomate étranger note : « Raphaël Glucksmann est d’une légèreté hallucinante. Il crée un enthousiasme, puis il disparaît. Et intellectuellement, il n’est pas outillé. » Sans blague.

Mais ce ludion germanopratin, fils d’André, maoïste mondain en son temps, ce sont encore ses amis des Inrockuptibles, dans un portrait plutôt bienveillant, publié en décembre 2015, qui en parlaient le mieux : « En Géorgie, Raphaël Glucksmann a l’occasion de concrétiser son combat. Le pays est en affrontement direct avec ce qui représente pour lui le visage de l’extrême droite : la Russie de Vladimir Poutine. Une lutte qu’il mène avec sa femme, Eka Zgouladze, ministre de l’Intérieur. »

De là à prétendre que Raphaël Glucksmann soit géorgien de conviction et français quand ça l’arrange, à condition que sa croisade soit contre « l’extrême droite », il y a un pas qu’évidemment nous ne franchirons pas.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Glucksmann me déçoit un peu ! c’est un gauchiste oui mais je le voyais un peu plus combatif …je me suis trompé !Il peut se faire interviewer par salamé….ou elle lui fait également peur ? il a un programme à part dire du mal du FN ?

  2. Ah, elles sont belles les soit disant « valeurs de la République « . En voilà un brillant exemple de plus.

  3. Il a peur et ça peut se comprendre. Il lui serait demandé de réfléchir aux questions posées. Et là, l’effort serit au delà de ses ce qu’on pourrait appeler ses « compétences ».

  4. C’est la démocratie à la sauce gauche caviar ! Et, évidemment, on comprend que ce bourgeois friqué préfère être interwievé par sa compagne, Salamé, sur BFMTV et sur France 2, chaîne du service public. Mais heureusement, l’Arcom et reporters sans frontière veillent.

  5. CNEWS doit pouvoir préparer, sur chacun des points du débat, un extrait des déclarations pertinentes du parti politique en question.

  6. Courage fuyions quant on vois les gens de gauche le matin sur CNews chez Morandini alors pas d’étonnement de voir que beaucoup ne veulent pas aller au charbon, après l’Arcom en fait ses choux-gras, rien d’étonnant.

  7. Avec des gens pareils, le RN prend du galon. On passe de Hitler à Staline ou Poutine en un clin d’œil. Le manque de consistance du monsieur est consternant.

  8. Glucksmann est a l’image de son « parti » ,transparent . Il n’a pas les épaules pour aller débattre sur CNEWS . Ces olibrius du PS n’ont aucun programme ce sont des coquilles vides , leur « bataille » politique est de diaboliser le R.N qui ne fait que grimper . Ils sont devenu des « islamogôchistes » , voilà où ils en sont rendu !

  9. Sa place réelle se trouve dans une pub pour une lessive quelconque, que ne ferait-il pas pour exister.

  10. Il sait bien qu’il ne tient pas la route devant des contradicteurs .Il ne veut pas nuire à son parti et à ses coéquipiers.
    C’est très honnête de sa part.
    Il doit y avoir une fable de La Fontaine qui décrit ce type de comportement. Il faudrait la retrouver et la luire faire lire .

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois