[RÉACTION] « À Nice, la statue de Jeanne d’Arc restera ! »

Résolu à ne pas « laisser la gauche faire sa loi », P. Vardon a sollicité une rencontre avec le préfet et s'en explique
Philippe Vardon

Suite de l'affaire Jeanne d'Arc, à Nice. Alors que plus de 16.000 personnes ont déjà signé la pétition qui circule et que, samedi dernier, ils étaient 150 Niçois rassemblés devant la sculpture pour demander son maintien, Philippe Vardon (Identité-Libertés), conseiller municipal d'opposition « Retrouver Nice », poursuit son combat culturel et vient de solliciter un rendez-vous avec le préfet des Alpes-Maritimes.

 

Iris Bridier. Vous avez écrit au préfet des Alpes-Maritimes pour lui demander une rencontre ? Avez-vous eu une réponse, depuis ?

Philippe Vardon. Pas encore, mais je veux croire le préfet Hugues Moutouh respectueux des usages républicains et de la démocratie. Je suis le leader de l’opposition au Conseil de la métropole de Nice, avec neuf élus à mes côtés, je porte ainsi la voix des nombreux Niçois qui nous ont choisis pour les représenter et, bien sûr, de tous ceux qui ont signé notre pétition et ont soutenu les différentes initiatives visant à préserver la statue de Jeanne d’Arc.

 

I. B. Dura lex, sed lex. En ordonnant le déboulonnage de cette statue, le préfet ne fait-il pas qu’appliquer la loi ?

P. V. Non, il fait preuve d’un zèle que rien ne justifie. D’abord, la décision du tribunal administratif est contestable et contestée. Le tribunal s’est lui-même contredit, puisqu’il avait dans un premier temps, dans un référé, considéré le marché comme parfaitement licite. En effet, il existe des règles dérogatoires aux marchés publics dans le domaine artistique. C’est pourquoi la Métropole a fait appel de cette décision.

Ensuite, la décision du tribunal administratif ne réclame pas un déboulonnage immédiat : c’est bien le préfet qui réclame celui-ci « sans délai ». Pourquoi ne pas attendre que l’action judiciaire soit épuisée et un jugement définitif ? Pourquoi ne pas laisser le temps de chercher des solutions (une cagnotte a été mise en place et d’autres pistes sont explorées) ?

S’agissant de l’application de la loi, je ne sais si le préfet joue ici le rôle du Créon d’Antigone ou de l’évêque Cauchon, mais je crois que le discernement doit aussi exister. Aujourd’hui, ce n’est pas la présence de la statue qui crée un trouble à l’ordre public, mais la menace répétée de son démontage.

 

I. B. La statue a déjà bénéficié de nombreux soutiens (pétition, rassemblement), cette mobilisation populaire peut-elle faire changer la donne ?

P. V. Ce qui est certain, c’est que si l’on ne fait rien, si l’on ne se fait pas entendre, alors, un matin, Jeanne d’Arc sera démontée, emportée dans un camion et remisée dans un hangar. Alors oui, chaque action compte. Chaque signature supplémentaire donne plus de poids à notre mobilisation. Ce n’est pas uniquement de l’ordre du symbolique : dire que l’on a 1.000 signataires ou plus de 16.000, comme c’est le cas au moment où je vous réponds, cela n’a évidemment pas le même impact. Chaque action de terrain - stands sur les marchés, rassemblements, etc. - permet aussi de montrer notre détermination, d’engranger de nouveaux soutiens et de susciter des articles de presse. C’est un rapport de force qui est ici engagé.

 

I. B. Vous ne représentez ni la Métropole de Nice ni l’Atelier Missor en cause dans cette affaire. Pourquoi, à titre personnel, êtes-vous si engagé pour la défense de cette œuvre d’art ?

P. V. Très exactement parce qu’il ne s’agit pas d’une simple œuvre d’art mais d’une statue - magnifique, par ailleurs, c’est vrai - de Jeanne d’Arc. Et c’est bien pour cela que l’émotion est si grande parmi les Niçois, mais bien au-delà de notre ville et même de notre pays. Chacun ressent bien tout ce qu’il y a derrière, chacun mesure bien que le débat n’est pas d’ordre uniquement administratif. Quoi qu’il en dise, le préfet se fait ici l’exécutant de la gauche qui, depuis le début, a refusé le principe même d’une statue de sainte Jeanne d’Arc, considérée comme portant atteinte à la laïcité, et s’en est pris aux artistes de l’Atelier Missor, qui auraient l’outrecuidance de ne pas être de gauche. Voilà où est le fond de l’affaire, et son origine. Eh bien, avec les élus qui sont à mes côtés, avec notre mouvement Identité-Libertés, nous n’entendons pas laisser la gauche faire sa loi. La statue restera !

 

Picture of Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

16 commentaires

  1. Ils voulaient retirer la statue de Jeanne d’Arc simplement parce qu’elle n’aurait pas fait l’objet d’un appel d’offres. Je signale à ces illuminés que l’Arc de Triomphe et le Panthéon n’ont pas non plus fait l’objet d’appels d’offres. Je leur suggère donc d’engager une procédure pour leur démolition.

  2. Comment peut on avoir simplement l’intention d’enlever notre histoire, nous .sommes en France, peut être que la statue du président algérien, serait mieux accepter, par les laïques intégristes. Certains musulmans ne demandent rien, et emmènent leurs enfants regarder les crêches avec respect.

    • Les Préfets sont beaucoup moins zélés quand il s’agit de clandestins! car la bien-pensance et la gauche veillent!

  3. Faut il rappeler que le deuxième dimanche de Mai est la fête nationale de Jeanne d’Arc dite encore Fête du patriotisme (quel vilain mot….) et que cette fête fait partie des 11 cérémonies officielles
    Cette fête a été instauré par une loi délibérée et adoptée par le Sénat et par la Chambre des députés le 10 juillet 1920 à Rambouillet et signée par Paul DESCHANEL , le Ministre de l’Intérieur Théodore STEEG et Gustave LHOPITEAU Garde des sceaux, ministre de la justice président du conseil par intérim.
    Ces statues de Jeanne d’Arc sont légitimes à être sur le domaine public et nul ne peut les faire enlever, c’est comme si on décidait d’enlever un monument aux Morts.

  4. Jeanne d’Arc est l’une des plus symbolique de nos personnages historiques. Il faudrait que les esprits obtus resituent le personnage dans son époque et cessent de voir hier avec les yeux de M. Mélechon.
    ça les reposera.

  5. Et dire qu’au début du XXème siècle, la « gauche » avait remis à l’honneur l’histoire de Jeanne d’Arc!

    • C’était au 20e siècle. La gauche du 21e siècle a foulé aux pieds les idéaux des socialistes d’antan. De nos jours les socialistes défendent les minorités bruyantes et une immigration incontrôlée…

  6. Je trouve BV, au travers des questions quelques peu frileuses de sa journaliste, bien peu engagée dans ce qui est pourtant un vrai bras de fer avec les gauchistes et, au travers d’eux, avec un préfet dont la neutralité qui devrait être la sienne est loin d’être évidente .

  7. «  »ils étaient 150 Niçois rassemblés devant la sculpture pour demander son maintien » » ça ne fait pas bezeff ! + facile de signer une pétition que de se déranger à une manif ! J’aurais fait pareil.. Mais bon, on considère que c’est une « victoire » de ne pas déboulonner nos statues (?) curieux pays…

  8. C’est curieux que ces gens d’extrême gauche ne supporte pas certaines statuts. Certainement épidermique mais ça peut se soigner.

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