[Réaction] « La Commission se prend pour le gouvernement européen »

JP Garraud

Le chef de la délégation RN au Parlement européen, Jean-Paul Garraud, réagit à notre micro au discours sur l'état de l'Union d’Ursula von der Leyen devant les eurodéputés. Un discours qui ressemble plus à celui d'un chef d’État qu'à celui d'une présidente de Commission.

 

Marc Eynaud. Que pensez-vous du dernier discours d'Ursula von der Leyen sur l’état de l’Union devant le Parlement européen ?

Jean-Paul Garraud. Elle a rendu hommage à l’agriculture en disant qu'elle était nécessaire pour nourrir les Européens. C’était un hommage qui semblait étonnant. Mais c’est très contradictoire avec le reste de son discours. En effet, dans le même discours, elle a vanté les accords de libre-échange existant actuellement et ceux à venir avec l’Inde, la Nouvelle-Zélande, etc. C'est tout ce qui ruine, non seulement l’agriculture française, mais également les entreprises. La présidente de la Commission européenne a fait son dernier discours sur l’état de l’Union en singeant, en quelque sorte, les États-Unis avec leur discours de l’Union. On voudrait faire de l’Union européenne un supra-État qui dominerait les autres États. Au-delà du vocabulaire, il y a une vraie pensée politique derrière.

M. E. Jordan Bardella s’est ensuite adressé à elle, quelle est la parole du Rassemblement national ?

J.-P. G. Jordan Bardella n’avait que deux minutes de temps de parole pour lui répondre. La réponse doit être forcément très synthétique. Il a rappelé que tout ce que Mme von der Leyen avait indiqué accablait en réalité nos concitoyens. Il a fait référence en particulier à l’immigration, mais aussi au pouvoir d’achat, à l’énergie. Par exemple, dans son discours, Mme von der Leyen parle des énergies renouvelables avec des objectifs très ambitieux qui vont coûter très cher aux Français, car ils vont devoir s’équiper et abandonner les chaudière au fioul, les voitures thermiques. Ils ne pourront pas obtenir un crédit pour rénover leur maison s'ils ne respectent pas les normes environnementales. Ils devront acheter un véhicule électrique, etc. C’est une écologie punitive, et nous ne sommes pas du tout sur ce registre.

C’est un discours sans aucune surprise. Elle a également amené d’autres éléments en annonçant 50 milliards d’euros supplémentaires pour l’Ukraine. Je ne discute pas du fond du sujet, mais c’est un vrai problème pour les finances publiques et pour les contribuables européens et en particulier français. Elle a également prononcé quelques mots sur l’intelligence artificielle et a consacré une partie de son discours à ce sujet. Elle mettait en balance à la fois les avantages et les risques, mais également l’ambition qu'il y a sur ce sujet. Cette solution aura des conséquences qu’il faudra maîtriser. C’est le seul point sur tout ce qu’elle a dit qui m’a intéressé.

M. E. N’avez-vous pas eu l’impression d’avoir en face de vous le chef de votre État, en quelque sorte ?

J.-P. G.. Oui, vous avez raison, car la Commission européenne se prend pour le gouvernement européen, composé d’États sous la coupe de ce supra-État. C’est ce sur quoi nous nous battons. En effet, nous sommes pour une Europe des nations qui respecte les identités de chacune des nations. Pour avoir une Europe forte, il faut avoir des États forts. Or, ceux qui sont aux commandes de l’Union européenne veulent gommer tout ce qui fait l’identité de nos pays pour mettre en place, de façon hégémonique et un peu totalitaire, une superstructure avec des pouvoirs les plus étendus possibles, y compris ceux de faire la guerre, de lever une armée européenne, etc. Nous ne voulons pas de cela, nous voulons revenir aux fondamentaux de l’Union européenne, car ce qui compte pour nous, c’est la souveraineté de notre pays, l’identité de notre pays. Nous ne voulons pas être noyés dans une masse informe de mondialisme débridé qui ne respecte pas l’âme de nos territoires. Bien entendu, cela n’exclut pas notre volonté de faire partie de l'Europe, mais pas celle qui est en place depuis beaucoup trop longtemps.

Picture of Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les chefs des états européens ne se sont pas encore concertés, ou au moins une bonne partie d’entre eux, pour exiger une remise à plat du partage des pouvoirs entre les Etats et la commission. A part Victor Orban et quelques autres, méritent-ils encore le dénomination de chefs d’état ?… Quand Macron se fait jeter par ses pairs africains et asiatiques, ne comprend-t-il pas qu’une des raisons est sans doute qu’il n’est plus vu comme le leader d’un pays indépendant ??

  2. Macron , Von der leyen même combat sauf que Macron une majorité des électeurs l’a élu. L’Union Européenne nous
    coûte des milliards chaque année . Il faut une majorité de droite à Strasbourg ou sortir de l’Union.

    • Pardon … De quel côté de l’échiquier politicard de la France était celui qui a totalement « démonté » le résultat du référendum au sujet de « Maastricht » ? ! …
      Je ne vote pas non plus pour les « goochos-écolos-et-tout-le-reste » ! …

  3. Cette directrice ou présidente, c’est selon, de l’Europe unie est encore dans l’erreur bien voulue pour ne parler que des éoliennes désastreuses souvent immobile dans nos paysages. Il faudrait 1430 éoliennes pour remplacer une centrale nucléaire moyenne en France sans oublier que cette production d’électricité est pilotable. Une industrie performante pour le redressement de notre économie qui continue à s’effondrer quoiqu’en disent certains a grand besoins d’une énergie abondante et disponible en tout temps.

  4. Von der leyen n a été élue par personne elle se prend pour la patronne comme jadis Staline Cette femme soupçonnée de corruption devrait dégager elle est nocive

    • Seul le peuple peut arrêter ce genre d’énergumène, encore faudrait il qu’il agisse autrement qu’en commentant ces agissements. La souveraineté ce sont les peuples, mais ces derniers se laissent bâillonner pour avoir le bonheur de pouvoir commenter.

  5. Et sa présidente pour le présidents des Etats Unis , l’Europe n’est ni une fédération ni une confédération , c’est une collection de traités , la souveraineté s’exerce au niveau de chaque Etat et non au niveau de l’UE. L’UE vampirise les Etats souverains avec le chantage financier , il est urgent de ramener l’UE à son domaine d’origine , la coopération économique dans certains domaines .

  6. J’ai écouté l’excellent chronique de Guillaume Bigot, hier sur Face à l’info. Il conclue qu’il faut quitter l’Union Européenne, qu’il n’y a pas d’autre possibilité sensée. Bravo ! Soyons lucides, sans déni.

  7. Il serait grand temps, que les différents pays Européens disent STOP à la commission de Bruxelles, qui se prend de plus en plus pour un gouvernement supranational, alors qu’il n’en a aucune légitimité et petit à petit en acceptant cela sans réagir, ça deviendra un fait acquis. Il faut se demander si ce n’est pas voulu par les mondialistes pour détruire les états nations, avec à la tête de tout ça quelqu’un comme notre Jupiter, je ne serais pas surpris, s’il se rase encore, qu’il y pense tous les matins. A nous aux prochaines élections de modifier la donne.

  8. Cette femme est dangereuse , je l ‘ai toujours pensé , ses magouilles avec pfizer pendant la crise covid etaient parlantes .

  9. votez bien l’année prochaine aux élections européenne !! et la Von Der Leyen qui se croit présidente de l’Europe on l’a jusqu’à quand cette non élue !

    • Il faut envoyer au Parlement Européen des eurosceptiques comme Asselineau, c’est la meilleure façon d’apprendre le caniveau à toute cette nomenklatura de Bruxelles !…

  10. Il serait bon que les politiques s’ils n’étaient des lâches, rappelle à Von der Leyen et ses collègues, qu’ils ne sont que des fonctionnaires, et comme tels sont là pour exécuter les ordres des politiques et non pour prendre des décisions, ce qui d’ailleurs est contraire aux traités, encore faudrait il que nos dirigeants ne soient pas que des lâches, mis à part la Hongrie et la Pologne.

    • C’est le paradoxe de l’Europe et ça rend l’Europe inopérante et plus on va être nombreux moins on pourra prendre de décision à l’unanimité

      • Le passage de la règle de l’unanimité à celle de la majorité sera justifiée par le nombre croissant de pays membres, et c’est bien le pire danger qui nous guette. On pouvait au moins compter sur un ou deux états dirigés par des gens normaux pour nous éviter l’entrée de la Turquie, de l’Ukraine ou du Kosovo dans l’Europe, mais que se passera-t-il si cette règle change ?

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