[RÉACTION] « Mon avocat défendra le principe de liberté d’expression »

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Le mardi 18 février, Jean-Yves Le Gallou se rendra au tribunal judiciaire de Paris, poursuivi par la juge Florence Nikolic, pour atteinte à son honneur et à sa considération. Jean-Yves Le Gallou nous explique l'affaire.

Raphaëlle Claisse : Vous êtes  convoqué par la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. Pouvez-vous nous rappeler les raisons de cette convocations ?

Jean-Yves Le Gallou : En 2022, M. Darmanin avait délivré une OQTF contre un imam islamiste marocain particulièrement véhément. Il se trouve que cet imam avait saisi le tribunal administratif de Paris pour obtenir la suspension de son OQTF. Il a donc trouvé une juge qui lui a permis d’obtenir ce qu’il désirait.

J’ai été assez choqué de cette décision qui revenait à créer un droit à l’immigration au bénéfice de tout migrant islamiste. J’ai donc critiqué ce jugement dans deux tweets : un tweet m’interrogeant sur les raisons de cette décision et un tweet citant le nom de la juge rapporteur, en l’occurrence Mme Florence Nikolic. Elle-même me poursuit au titre d’atteinte à son honneur et à sa considération.

R.C. : Selon vous, pourquoi y a-t-il en France une omerta autour de la politique d’immigration ?

J-Y. L.G : Aujourd’hui, la politique migratoire est menée par les juges, que ce soit les juges constitutionnels, les juges du Conseil d’État ou les juges administratifs. Donc les juges prennent des décisions de politique migratoire mais n’admettent pas la moindre critique à leur égard. Évidemment, un homme politique qui prend une décision politique, on a le droit de le critiquer. Et même un journaliste ou un intellectuel qui prend des positions politiques ou intellectuelles, on a le droit de le critiquer. Mais un juge, sous prétexte qu’il est juge, on a une complète interdiction de critiquer ses décisions, ce qui est tout à fait extravagant.

R.C. : Certains juges français sortent-ils de leur rôle ? Va-t-on vers un excès de pouvoir judiciaire ? 

J-Y.L.G. : Il y a effectivement un très grand pouvoir judiciaire, qui tient à la fois de l’interprétation de la Constitution par le Conseil constitutionnel, de l’interprétation des textes internationaux par le Conseil d’État. Il y a donc une extension du pouvoir judiciaire en matière d’immigration. Dans le même temps, il y a une volonté d’interdire toute critique ce qui est, encore une fois, très choquant. D’autant plus que beaucoup de juges ont tendance à faire une interprétation extensive des textes, au profit des individus étrangers et au détriment de l’intérêt général.

R.C. : Sur quels éléments portera votre défense ? 

J-Y. L.G. : Elle portera sur un point central qui est le droit au libre débat d’intérêt général. Mon avocat défendra le principe de la liberté d’expression au service d’un débat d’intérêt général. En effet la question de savoir si tel ou tel migrant doit être présent sur le territoire français et si l’immigration est une bonne ou une mauvaise chose, c’est un débat d’intérêt général. Moi j’ai un point de vue. Je comprends très bien qu’on puisse penser différemment mais j’entends défendre le mien, et ma liberté d’expression. Ce n’est pas pour rien qu’un certain nombre de dirigeants américains aujourd’hui, je pense particulièrement à Vance et à Musk, s’inquiètent pour les libertés d’expression en France et en Europe et ils ont, hélas, bien raison.

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

38 commentaires

  1. La liberté d’expression en France est de plus en plus retreinte. Les juges qui se sont attribués un pouvoir d’interprétation très partisan, refusent que l’on puisse les critiquer. Vance a raison sur ce point et le ministre Barrot tente de justifier la censure avec les mêmes arguments utilisés par les dictatures « Protéger au nom du bien et contre le mal »

  2. Il faut démanteler l’ENM. Macron l’a bien fait pour l’ENA, alors ?
    Le droit et ses étudiants (majoritairement des nuls en tout, ravis de chausser des bésicles en ouvrant un gros pavé indigeste) sont un générateur d’ignominies . Que le Seigneur daigne nous rendre notre bon Roi sous son chêne ! ( à défaut de Salomon..)

  3. JY Le gallou a parfaitement raison, aucune raison pour qu’on ne puisse pas donner son opinion sur la façon dont un juge (rapporteur ou jugeant) rempli sa mission. Si Mme Nikolic estimait qu’elle n’était pas critiquable parce qu’elle n’avait fait que dire le droit et qu’elle n’était pas responsable des termes de la loi, elle aurait pu le dire à JY Legallou , fut ce par la voie des réseaux.

  4. Si on considère que l’Etat, c’est la collectivité, nous tous rassemblés au sein de la Nation, il est légitime de dire que l’état de droit détruit le droit de l’Etat.
    Peu de gens s’interrogent sur ce que signifie « état » dans la formule « état de droit », mais manifestement il s’agit plus d’un signifiant contextuel que collectif. Me trompe-je ?

    • Personnellement je ne crois pas. Le problème c’est surtout « l’indépendance de la justice ». On a voulu décolérer la justice du pouvoir élu et les juges se sont crus investi d’un contre pouvoir. Les deux expressions les plus délétères en terme de justice sont « indépendance » et « jurisprudence ».

  5. Il suffit de lire Alexandre Soljenitsyne pour comprendre et savoir comment va, très rapidement maintenant, finir la France et les Français. Il sait de quoi il parle, il a vécu la même dégringolade de son pays vers l’abime et connu le goulag pendant huit ans sous le régime socialiste. C’est maintenant au tour des Français (et d’autres de l’Europe) de savourer les bienfaits du socialisme mondialiste.

  6. Quand l’autorité judiciaire devient un pouvoir à part entière, politisé à l’extrême, la démocratie et sa  » liberté d’expression » sont en danger. La justice étant un des piliers fondateurs d’un régime démocratique.
    Malheureusement, les juges sont intouchables, vivent et travaillent dans l’impunité totale, sans aucun contrôle, et ne tolèrent aucune critique à leur encontre.
    Bonne chance et bon courage à M.Le Gallou, que je soutiens.

  7. Si on suit la logique humaniste de gauche, ces juges bienveillants envers la diversité devraient ête fiers d’être cités puisqu’ils prétendent
    « agir pour le bien commun »….
    Seuls les Policiers qui interviennent contre les terroristes, même s’ils agissent pour le bien commun, doivent rester anonymes pour leur sécurité personnelle, car eux dérangent des criminels, c’est donc normal.
    Le citoyen lambda, parfois contrarié par les sentences de nos bons rouges seraient-il dangereux ? C’est offensant pour les Français que de préserver cet anonymat des juges. C’est prendre le citoyen pour un voyou potentiel s’il est contrarié par la sentence d’un juge…Avec vous monsieur Le Gallou !

  8. Bravo à Gallou d’avoir cité le nom de la juge. C’est ce que je réclame depuis longtemps. Quand un politique propose une loi, on donne son nom. Un juge qui pond un arrêté devrait aussi être connu. C’est la rançon de l' »ETAT de DROIT »

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