[RÉACTION] Pas de CADA à Bélâbre : « Une victoire locale, une leçon nationale ! »

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Depuis deux ans, les habitants du petit village de Bélâbre (36) se battaient pour empêcher l'ouverture d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA), imposé par le maire de la ville. L'avocat Pierre Gentillet, candidat aux élections législatives anticipées sous l'étiquette Rassemblement national, s'est mobilisé dans ce combat. Sous la pression des citoyens, le projet vient d'être abandonné. Pour BV, Pierre Gentillet revient sur cette victoire marquante.

 

Raphaëlle Claisse : Quelles ont été les grandes étapes de ce combat ?

Pierre Gentillet. C’est un combat qui remonte au tout début de l'année 2023. La première grande étape était d’organiser une manifestation dans un village de 900 habitants, loin de tout, loin de tout bassin d’emploi, loin de toute grande ville, à quarante minutes de la première gare qui est Argenton-sur-Creuse, sans aucun bus, sans rien, et d’attirer l’attention médiatique. C’était la grande étape, l’enjeu majeur. Je me souviens qu’au mois de mai 2023, je suis parti de Paris à 5 heures du matin prendre le train en me disant : « Je vais y aller pour 20 personnes. » Pensez-vous, un village de 900 âmes, perdu dans le Berry ! Je le connais bien, c’est aussi pour cela que j’y allais. C’est un berceau familial, mes parents, mes grands-parents sont d’Argenton-sur-Creuse. Quand je suis parti le matin, j’y allais presque sentimentalement, c’était un élan romantique et politique. En fait, nous étions 200 personnes sur une place de village, à manifester avec des gens qui n’avaient jamais manifesté de leur vie. Ça se voyait. En fait, la politique avait perturbé leur quotidien et ils étaient bien obligés de sortir dans la rue.

Après, il y a eu un deuxième temps, un temps de combat : il fallait maintenir la lutte sur la durée, avec l’organisation de plus d’une douzaine de manifestations à Bélâbre, parfois dans des conditions difficiles. Je me souviens qu’on a manifesté sous une pluie battante, dans le froid… Et finalement, on l’a emporté.

 

R. C. Quels ont été les éléments déterminant de cette victoire ?

P. G. Le motif qui a été annoncé est soi-disant un motif d’incapacité financière de l’association qui, soit dit en passant, touche 20 millions d’euros de subventions par an et dispose d'un budget de 30 millions. Donc, l’argument budgétaire et financier était surtout une grosse excuse parce qu’ils voient qu’ils perdent énormément de plumes médiatiquement et parce que, concrètement, le préfet en a assez des manifestations, assez de mobiliser un escadron de gendarmes à chaque fois. Ce qui a été déterminant, c’est la mobilisation, l'énergie et l'endurance des habitants. C'était la condition sine qua non pour que la presse locale et nationale s'intéresse à cela.

On avait un petit village perdu au fin fond du Berry qui manifestait, plusieurs samedis par an pendant deux ans, contre l’installation forcée du CADA. Le maire a tout fait en catimini et nous réclamions un référendum car la majorité de la population y était opposée. Ce qui l’a emporté, c’est l'endurance, la ferveur et la mobilisation des habitants du village. Je ne pensais pas que la victoire serait publiée. Je pensais que les choses allaient progressivement se tasser, s’enterrer, qu’on allait faire traîner tout ça. Depuis les législatives, nous savions que le projet était au point mort. La différence, maintenant, c’est que c’est enterré. Il est officiellement abandonné.

 

R. C. Cette « victoire modeste », comme vous la qualifiez vous-même, servira-t-elle d'exemple, au-delà de Bélâbre ?

P. G. C'est une victoire locale et une leçon nationale. Le projet a reculé et il est certain que cette opposition a rencontré un écho fort. Une grande partie des habitants du Berry connaissent l'épisode Bélâbre. Donc, un maire désireux d’installer un centre pour migrants y réfléchira sûrement à deux fois. L’affaire Bélâbre a fait du bruit, les grands médias en ont parlé : CNews, TPMP, même France Info a fait un reportage.

Bélâbre a montré qu’une communauté enracinée et déterminée peut, si elle le veut, faire plier la volonté de gouvernants déconnectés, locaux ou nationaux, que ce soit la préfecture ou la mairie qui souhaitent la répartition de migrants contre la volonté des habitants. Une communauté bien organisée peut faire plier la volonté politique et imposer sa décision.

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

24 commentaires

  1. à première vue ce maire va se représenter en 2026 nous verrons à ce moment là si les bélabrais ont changé leur fusil d’épaule, mais ne nous réjouissons pas trop vite, les migrants prévus à Bélâbre sont à Mérigny autre commune de l’Indre, dans la même structure qu’un EPADH, et le directeur de cet établissement est très content il encaissera 40 000 euros mensuels pour loger les migrants, par contre il avait la place pour des seniors qu’il a refusé, toujours la loi du fric au détriment de ceux qui ont bossé pour la France, Argenton sur creuse est aussi miné par un CADA, tout comme Buzançais, mais là bas les gens s’en contente, et pourtant nous sommes toujours dans l’Indre, mais d’un côté il y a les valeurs de la France, de l’autre les valeurs des allocs.

  2. Merci Maître Gentillet pour votre combat victorieux. C’est un vieux chasseur qui, autrefois avait chassé dans a forêt de Bellâbre qui vous écrit. J’imagine c qui serait advenu de la passion de mes amis chasseurs de la Trimouille si vous n’aviez-pas réussi à sauver cette belle région de ces envahisseurs imposés par les nuisibles politiques professionnels de la Zizanie.

  3. Pas un mot dans cet article de la LOI 2004-809 du 13.08.2004 qui dispose que 10% des inscrits d’une commune peuvent demander une consultation sur tous sujets municipaux.( mais elle peut être refusée! Et ce n’est qu’un simple avis!!!
    Pas un mot pour rappeler que si le RIC existait, sans manifestation un référendum aurait pu être imposé pour rejeter le projet du Maire.
    Le RIC est numéro 1 du programme institutionnel de la NUPES depuis 2022.

  4. Je pense qu’aux prochaines élections municipales ce maire sera viré ou alors les habitants n’auront rien compris. Impossible de refaire confiance à un édile qui a tenté de leur faire à l’envers. Quant au prochain maire, il est prévenu.

  5. Le problème de base c’est la démographie ! Les Français ne font pas d’enfants. Les Européens ne font pas d’enfants. Ils ne veulent pas d’enfants : aujourd’hui c’est saisissant d’entendre ces jeunes femmes décider qu’elles n’auront pas d’enfants. La Hongrie qui a mis sur pied une généreuse politique familiale connaît une chute des naissances. Il arrive quoi quand des pays riches sous des climats tempérés se dépeuplent ? Je sais c’est un sujet tabou, Sandrine Rousseau l’a exprimé avec poésie : « notre utérus ne repeuplera pas la France ». Donc on a l’immigration ou Belâbre disparaîtra de la carte.

    • Peut-être, mais pas n’importe quelle immigration. Je n’invite pas n’importe qui à vivre chez moi. Oui à une immigration désireuse de s’assimiler, de devenir française, de moeurs, de coeur et de culture.
      Ni inclusion ni intégration, mais une totale assimilation.

  6. Le problème n’est pas de savoir si on va les mettre à Bélâbre ou ailleurs, le problème, c’est que les demandeurs d’asile n’arrivent pas en France et leur faire savoir qu’aucune demande d’asile ne serait instruite pour des clandestins sur le territoire national. Ces demandes devront être faites dans des ambassades ou consulats des pays de départ. Pour les clandestins appliquer les lois, c’est à dire l’expulsion, car bien que déboutés ils restent sur le sol français, le mieux, c’est de ne pas les laisser entrer. Je n’ai rien contre ces gens la, je serais à leur place je ferais pareil, mais comme le disait Michel Rocard et aussi Georges Marchais, la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde.

    • Et si on stoppait carrément toute immigration le temps que la France reprenne son souffle, mette de l’ordre dans ses affaires, expulse les mauvais sujets dont ceux qui sont sous OQTF ?
      Nous sommes dans un tel désordre que l’on n’y voit plus clair. Pour cette période de grand ménage, un Général serait le bienvenu.

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