Réagissons face à l’offensive de l’écriture inclusive : #touchepasàmalangue@pointbarre !
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Ça commence par le balai, ça finit par une bombe. On touchait au lexique, on attaque la grammaire. Un e par-ci, un e par-là, du balai pour les flexes ? Les auteures, les caporales cheftaines, les professeures exultent ! La Covid devient douairière. Bref, l’euphorie progressiste règne : enfin la langue bouge et se désexualise ! À bas le mâle dominant ! La mort du taureau, portant sur son dos Europe, est programmée pour le siècle à venir. Quand - coup de Trafalgar ! - Le Petit Robert monte en première ligne ! En plein dans le mille du disque dur de notre langue, il lance le pronom iel. Panique à bord ! Dans l’euphorie, on avait oublié, en effet, les sans genre fixe ! Moreno a raison : si on met un e ici, il faut changer, là, le marqueur du genre masculin, par excellence, qu’est le pronom. En attendant l’article qui donne au mot son genre grammatical.
Cette arrivée du iel est l’aboutissement logique de la guerre au français, commencée en 1984, dont l’étape cruciale fut l’entrée de la langue dite « inclusive » dans l’espace public. C’est alors que le Président aurait dû réagir avec vigueur. Depuis, l’inclusive est devenue virale : la comédie a assez duré. Rappelons des points non négociables.
1) Une langue a des racines. Le français a hérité, de l’indo-européen, deux genres, le masculin et le féminin. 2) Le genre grammatical n’est pas le sexe ni le ressenti identitaire. Si on ne veut pas de genre, on va, en Turquie, parler le turc qui n’a pas de genre. 3) Le genre d’un mot est donné par le lexique, non par une idéologie féministe et woke. 4) Ce n’est pas Le Robert qui fait autorité mais le Dictionnaire de l’Académie française, gardienne de la langue.
Dans Le Figaro du 3 novembre 2017, Marc Fumaroli rappelait, au plus fort de la guerre de l’inclusive, la singularité, française, du masculin dans notre langue : sa « fonction moyenne ». Dans Le Figaro du 19 novembre, l’académicien Jean-Marie Rouart dénonce le pronom factice iel et « le virus de la déconstruction » de notre langue. Foin, ici, des précautions oratoires sur la compassion qui n’a rien à voir avec la grammaire. Deux actions conjointes s’imposent : une déclaration du président de la République, ou d’un porte-parole, et celle de l’Académie française. Car c'est au politique qu’il revient de mettre fin à la confusion régnant dans notre langue et dans les esprits. Le Président a les armes qu’il faut : l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) et l’article 2 de la Constitution.
Quant à nous, Français, pendant que le ministre Jean-Michel Blanquer erre, sans fil d’Ariane, dans le labyrinthe du Minotaure, se faisant le barde des langues anciennes - merci à l’article de Frédéric Sirgant -, lançons le hashtag : #touchepasàmalangue@pointbarre.
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