Réarmer : effectivement, il va falloir avoir du courage…

De toute urgence, toutes affaires cessantes, il faut donc réarmer, monter en puissance, accélérer, aller vite et fort. Tout cela, il faut bien l’avouer, dans une ambiance qui sent un peu l’improvisation, l’approximation, pour ne pas dire la panique et aussi… la communication. « Réarmer », proclame von der Leyen. Le terme n’est-il pas impropre et, d'ailleurs, ne rajoute-t-il pas une inquiétude rétrospective à celle, prospective, qui nous tenaille depuis plusieurs jours ? « Réarmer » : cela signifierait que nous étions « à poil » ? Et l’on ne nous avait donc rien dit ? Pourtant, ce n'est pas d’hier que l’on crie, écrit, théorise que ce monde est dangereux, incertain, que « l’hypothèse d’un conflit de haute intensité ne peut plus être exclue », que cette hypothèse « constitue un repère structurant pour guider les décideurs dans l’orientation de l’appareil de défense et de sécurité », selon un rapport de la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale, publié en février 2022, tout juste une semaine avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Un rapport, du reste, très instructif, dans lequel on peut lire que « la participation des États-Unis est passée de confortable présupposé à inquiétante variable », alors même que Trump n’était plus aux affaires, que l’on pensait qu’il n’y reviendrait jamais et que le gentil Biden pantouflait à la Maison-Blanche…
Tout plein de milliards pour réarmer !
Et là, d’un seul coup, subito, il faut trouver des milliards. Tout plein de milliards. Von der Leyen les a trouvés en quatre jours – trop forte ! -, mais on y reviendra. Et Sébastien Lecornu envisage de passer notre budget de la défense (hors pensions) de 50,5 milliards, en 2025, à 90 milliards d’euros, en 2030. « Il faut accélérer de toutes les évidences. Il faut faire quelque chose qui soit très efficace sur le terrain militaire. » Très bien. Mais, attention, « sans que les impôts ne soient augmentés », comme l’a annoncé Emmanuel Macron dans son allocution crépusculaire de mercredi dernier, et sans toucher à « notre modèle social », comme a rassuré François Bayrou. Du sang et des larmes, mais pas trop quand même. La martingale ? « Il faudra des réformes, des choix, du courage », dixit Macron, qui s’en remet au gouvernement : De minimis non curat praetor ! Des réformes, des choix, du courage, après huit ans au pouvoir et mille milliards de dettes supplémentaires, on connaît ça…
Ce n'est pas gagné...
Bien sûr, la France ne part pas de rien. Sans vouloir nous faire le défenseur de la politique de Macron, l’effort budgétaire consacré à notre défense depuis 2017 a été sans précédent depuis des décennies : +56 % entre 2017 et 2025, si l'on en croit les chiffres du ministère des Armées. Le budget de la défense est en augmentation de 3,3 milliards par rapport à 2024. En 2015, il représentait 1,79 % du PIB. Nous sommes aujourd’hui autour de 2 %, c’est-à-dire que nous avons retrouvé le niveau du début des années 2000. Entre-temps, notamment après les décisions prises par Nicolas Sarkozy en 2008, nous avons épuisé nos armées en diverses restructurations, réorganisations, dissolutions de régiments et de bases, abandons d’infrastructures. Si, demain, il faut remonter en puissance (on parle actuellement d’armements, de missiles, de munitions, mais se posera sans doute rapidement la question du format de nos armées et donc de leurs effectifs), il faudra donc investir pour recréer des régiments… et recruter, ce qui est un autre sujet (mais tout se tient) et n’est pas gagné, malgré l’appel de Macron qui sonne bien curieusement dans sa bouche : « C’est pourquoi la patrie a besoin de vous, de votre engagement. »
Mais revenons à l’annonce du ministre des Armées. 90 milliards en 2030, cela signifie près de 23 milliards d’euros de plus par rapport à la trajectoire prévue par la loi de programmation 2024-2025. Ce n’est pas rien. À ce sujet, la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (iFRAP) vient de publier une analyse très intéressante sur ce sujet. Selon elle, un budget de 90 milliards ne permettrait d’atteindre que 2,6 % du PIB. Il faudrait, estime-t-elle, que ce budget passe à 122 milliards pour atteindre un effort national de 3,5 % du PIB. Colossal ! Effectivement, il va falloir faire des choix et avoir du courage...
Mme von der Leyen est trop bonne
Mais, me direz-vous, il y a les fameux 800 milliards d’euros de von der Leyen. C’est bien le diable si la France n’en profitait pas ! Pour faire simple, sur ces 800 milliards, c’est 150 milliards de prêt (l’emprunt, toujours l’emprunt !). C’est aussi le droit de déroger à la sacro-sainte règle des 3 % de déficit public par rapport au PIB (la dette, toujours la dette !). Et puis, on pompera sur les fonds de cohésion européens, ce qui fait hurler la député LR européenne Isabelle Le Callennec : « Affirmer que les fonds européens ne sont pas utilisés, comme le fait le Président Macron pour justifier de les capter à d'autres fins, est fallacieux. » En fait, l’UE va redistribuer l’argent que les pays contributeurs donnent à l'UE. Mme von der Leyen est trop bonne. In fine, rassurez-vous (ou pas), cela vient toujours de la même poche : la vôtre…
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84 commentaires
Avant de ponctionner les français on pourrait récupérer pour la défense tout ce qui est gaspillé au profit de pays etrangers voire hostiles, puis ce qui est généreusement attribué aux ONG et enfin aux ecoterroristes. Cela fait déjà un paquet….
En dehors des oboles, on ne sait jamais, ou des prêts sur les intérêts des avoirs russes outrageusement volés à leurs légitimes propriétaires, tout cela reste possible à condition que Macron l’affabulateur et sa clique de valets lécheurs de babouches le veuillent bien, il suffit de rétablir l’adéquation entre nos moyens et nos besoins.
– En effet, pourquoi tolérons -nous une fraude fiscale, sociale et économique si ce n’est parce que nombre d’élus nationaux ou locaux y émargent, il suffit de l’éradiquer moralement, disciplinairement ou pénalement;
– En effet, pourquoi nous flattons-nous d’octroyer des prises en charge médicales et sanitaires à des ayant-pas-droit illégaux alors qu’on les refuse ou minimise à ceux qui sont légitimes à les recevoir, il suffit de les supprimer tout simplement;
– En effet, pourquoi distribuons-nous à tous vents des subventions indues, des aides injustifiées ou des affectations abusives, plusieurs dizaines de milliards d’euros sans que qui que ce soit, individus, établissements, organisations ou états lointains ne soient tenus à un légitime retour; supprimons tout et tout de suite.
La vache à lait française ne peut plus arroser urbi et orbi désormais et fera ce qu’elle a à faire pour elle, un point c’est tout !
Oh que oui. La mère des investissements c’est la suppression des dépenses inutiles.
En tout cas un ballon d’essai à été lancé = Le recours à un fonds dédié au réarmement garanti par l’Etat ou L’Europe (?). Mon arrière grand père, patriote convaincu, s’étant ruiné par abus du cocktail Emprunt russe + Bons de la Défense nationale, je considère donc que la famille a déjà contribué…
Jamais je ne soutiendrais l’Ukraine Banddériste et anti Moscovite ! Je suis pro Russe et pro Poutine ! Je soutient l’indépendance des régions de Lougansk, de Donietsk, de Zaporijia et de Kherson ! Je soutient la reconstitution en Ukraine de la Nuevo Russia de la grande Catherine 2 de Russie ! Je soutient la politique d’un monde multipolaire, de Poutine et des Brics ! Hervé de Néoules ! Jamais je me mobiliserais pour faire la guerre à la Russie ! Parce que j’aime la Russie et l’Ukraine et les deux Pays ne peuvent être séparé et ne peuvent divorcer !
Dépenser des milliards pour une guerre sur le point de s’arrêter sans nous, et pour une autre dont nous ne voyons pas le premier signe, alors que monsieur 1000 milliards ne peut en trouver un seul pour mettre fin à la guerre des gangs qui gangrène nos propres villes ?
En effet : avec quel sous ? Ces gens sont-ils sérieux ?
Réarmer , mobiliser , guerroyer ….avec qui ? Avec quoi ? Quand ? Comment ? Où ?
Les hommes qui ont fait le SN ont la cinquantaine aujourd’hui , et déjà en 1995 il ne fallait plus trop leur demander un parcours du combattant , une manœuvre réaliste , des marches harassantes et des semaines entières sans permission …merci Chirac. Imaginons une mobilisation avec des mobilisés qui découvrent pour l’immense majorité une arme à feu , autant donner une fourchette à une poule . Et ils iront où et comment ? Logeront où , mangeront quoi ? La mobilisation ça n’est pas le résultat de Photoshop en t-shirt des commando de l’air devant un sac de sable avec les biscotos de rambo …..ce macron est un paranoïaque et les larbins qui l’applaudissent sont pires que lui .
Pour armer l’Europe, ne parlons pas de réarmer, il faudrait des milliards et des milliards…… Pour une armée Babel à la cohérence douteuse, aux objectifs dispersés
et au commandement aléatoire.
Notre intelligentsia civilo-militaire est plus que jamais frappée d’une altération du discernement, comme si « les Dieux aveuglaient ceux qu’ils ont décidé de perdre ». Jusqu’ici elle s’était trompée de guerre et de stratégie, désormais elle se trompe aussi d’ennemi !
Le budget militaire est avant tout un budget de dépenses même si il y a un retour positif des dépenses d’équipement sur l’économie, l’emploi et les recettes fiscales qu’il ne faut pas négliger. On ne peut donc pas financer ce budget par un emprunt qui serait remboursé par les armées elles-mêmes. C’est donc soit par l’emprunt de l’Etat soit par la réduction des autres dépenses de l’Etat qu’il faudra en passer. D’un coté l’impossibilté financière, de l’autre la contrainte sociale. On voit clairement sur quel plateau doit être jeté l’épée de Brennos.
Même si les Français moyens ne sont pas de grands stratèges , ils se rendent bien compte que les « nouveaux arrivants » dans leurs villes n’ont rien de RUSSES et qu’ils viennent d’ailleurs et que le danger immédiat n’est pas celui que l’on veut nous faire croire car incapable de traiter ce problème actuel et réel !!
Ne pas oublier que nous sommes dans des contrées chrétiennes. Le Saint-Esprit, avec la grâce de Dieu, veillera à nous réarmer sans que ça nous coûte un rond fiscalement. Il va multiplier les petits milliards comme les pains et les poissons, et abreuvera sans limite de munitions intelligentes, comme le vin des noces de Cana, nos soldats surdopés à l’IA. Aucune inquiétude, vderleyen n’a pas de souci à se faire.
Ce « réarmement » est une fadaise de macron et son ursula pour imposer une mainmise sur l’UE à non dépends. En effet, il y a l’ OTAN, dirigée par les USA avec son commandement à Mons -en -Hainaut, ses navires en Méditerranée, ses bases partout en Europe etc, et tout cela en anglais pour diriger.( Le problème des langues est un faux problème, toute l’armée russe est commandée en russe…) Je veux dire qu’une armée européenne est compatible immédiatement, la troupe ne va pas commencer à parler en anglais, j’ai été soldat et j’ai vécu cela en son temps, ça parlait anglais entre généraux mais pas en-dessous. L’OTAN, donc qui siège à Brussels…Les US s’en vont, et bien, bon débarras, on a encore le Canada britannique sur l’Atlantique et le Groenland UE bien entendu. Ils seront bien contents. Pour réarmer je ne vois que le remplacement des 100000 soldats US et leurs paquetages, munitions, et engins, un bazar gérable pour une Ursula qui claque les milliards en souriant comme une nonnette. Quand vous faites des comparaisons avec les armées US, chinoises, et russes, on a un matériel de « dingue » et des armées en nombre !
L’idée d’une retraite à 60 ans devient encore plus délirante.
Une fois cette idée oubliée ( si jamais…) , il faut savoir ce que l’on veut. Si on ne dépense rien, alors Poutine gagne officiellement ses territoires envahis, et il fait mieux que le Hitler des années 30, dont les conquêtes territoriales ont été peu contestées par les Autochtones (germanophiles) mais très été contestées par les Etats européens et les USA. Ici, c’est l’inverse (Trump soutient le dévoilé Stalinien adepte des sempiternelles méthodes soviétiques d’invasion et de massacres). Et si Poutine obtient ce qu’il veut maintenant (alors qu’il est à bout de souffle….!), pourquoi s’arrêterait il, dans 5 ou 10 ans (lui ou ses remplaçants) ? Et, SURTOUT, quelle leçon vont tirer tous les Etats qui lorgnent sur des territoires voisins: en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud ? Soyons conséquents : si la Russie est encouragée à contester des frontières reconnus par le Droit International, pour des motifs culturels ou historiques, alors même en Europe on aura des soucis possibles : l’Allemagne aura le » DROIT » d’envahir l’Autriche, l’Italie fera pareil avec le Tyrol, la France prendra la Belgique et la suisse romane, l’Espagne s’implantera dans le département français des Pyrénées Orientales, etc….
En leurs temps, Roosevelt soutenait le dévoyé Staline sous les grands yeux furieux de Churchill, personne n’en dit rien actuellement…Bizarre.
A part se servir d’un couteau les jeunes ne connaissent pas les armes.
Ce n’est pas le tout de donner une arme il faiu savoir s’en servir et ça c’est pas gagné
Et si l’on commençait par supprimer tout ce qui ne sert à rien, Sénat, CESE, 1/3 de l’assemblée nationale et évidemment tous les fonctionnaires, en proportion, qui se rattachent à ces institutions. suppression du parc automobile et le personnel s’y rattachant de l’assemblée nationale et du sénat. etc…
Mettre les gens au boulot: Retour au 40h, retraite avec 44 annuités. Rsa distribué uniquement contre des heures de travail. Allocations chômages limitées à 6 mois mais payées à 100%. Faire le tri dans toutes les agences d’état et les haut fonctionnaires, les ambassadeurs. On peut évidemment en trouver des économies. Napoléon disait « lorsque l’on désire fortement et constamment, on arrive toujours ». Ilfaut donc un peu de volonté.
Je vote pour vous.
Ne supprimer ni le Sénat ni des députés et annuler la suppression du mandat de député – maire. Nous avons besoin de contre-pouvoirs et de politiques qui ne soient pas hors sol.
La dette n’est un problème que pour le peuple. L’argent prêté avec plaisir par les marchés, ne vient de nulle part c’est pire création monétaire par les financiers privés. Donc ces financiers très attachés aux intérêts générés par des fonds qu’ils ont eux même crées, voient d’un bon oeil tout ce qui alimentera leur pactole. La vie est belle et si les endrttements croissent, c’est super. En plus ces endrttements constituent une arme de destruction massive des états.
Je rappelerai ce que tous les pseudos experts et journaleux dissimulent. Sur la dette française de 3200 milliards plus de 1600 milliards sont des intérêts des emprunts. Autre bizarrerie où est comptabilisé le capital des emprunts? Pas dans les 3200 milliards de dettes. Alors ?
Il y a quelques mois c’était 3000, on passe dès début mars à 3200, je sens qu’en fin d’année ce sera 4000!