Référendum sur l’immigration : Fabius pose ses conditions

fabius

Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, 77 ans et plus de 45 années de vie publique au compteur, semble découvrir que l’eau mouille ou que le feu brûle : « Je pense qu’il y a un malaise démocratique, notamment car les électeurs n’ont pas l’impression que les élections servent à quelque chose », a-t-il déclaré, ce jeudi 5 octobre, sur le plateau de France 5. Non, c’est pas vrai ! Des exemples ? On pourrait évoquer le référendum de 2005 sur la Constitution européenne auquel les Français avaient majoritairement répondu « non ». Un « non » sur lequel Nicolas Sarkozy s’était assis confortablement, en 2008, en faisant ratifier le traité de Lisbonne par le Parlement. Cela dit, soyons honnêtes : Laurent Fabius, en 2005, s’était prononcé pour le « non ». Plus, semble-t-il, par opportunisme, en se positionnant contre Hollande, partisan du « oui », que par conviction profonde, mais bon…

Alors, pour ou contre l'immigration?

Donc, il y a comme un malaise, nous dit le gardien en chef de la Constitution. Et de revenir sur les propositions formulées par Emmanuel Macron, à l’occasion des 65 ans de la Constitution, sur la possibilité d’élargir le champ du référendum et de faciliter le recours au référendum d’initiative partagée, cette espèce d’usine à gaz à fabriquer du temps et des espoirs perdus, dont l’invention revient à Nicolas Sarkozy – encore lui ! Là, la vestale constitutionnelle pose ses conditions : « Le référendum peut être quelque chose d’utile, mais attention, il ne faut pas que ce soit passionnel, il faut des garde-fous. » Au passage, c’est qui, les fous ? Le peuple ? Notez qu’un référendum « peut être quelque chose d’utile ». Donc, pas nécessairement. L’ancien Premier ministre de Mitterrand a bien retenu la leçon de son maître : quand ce dernier répondait « peut-être » à une question, en fait, ça voulait dire « non ». Les garde-fous ? Fabius précise sa pensée : « Un référendum, c’est sur un texte de loi. Ce n’est pas : "Est-ce que vous êtes pour la justice contre le crime ?" Ce n’est pas : "Êtes-vous pour l’immigration ou contre ?" » La semaine dernière, une sachante expliquait sur un plateau télé qu’un référendum sur l’immigration reviendrait à poser une question trop complexe pour les Français qui, si on lit entre les lignes, seraient de grands benêts, malgré le fait qu'ils constituent le peuple le plus intelligent de la Terre. Donc, avec Fabius, faut pas que ça soit « passionnel ». Ni technique, ni passionnel. Bon, faisons court et évitons de perdre du temps : autant dire « pas de référendum ».

Quelques précédents « passionnels »

C’est quoi, d’ailleurs, un sujet « passionnel » ? Revenons aux origines de la Ve République : au cœur du réacteur institutionnel, le fondateur de la Ve République avait instauré le référendum. Sur les neuf qui furent organisés sous cette République (on ne compte pas celui de septembre 1958 qui portait, justement, sur la nouvelle Constitution), quatre le furent sous la présidence de Charles de Gaulle. Sur quels sujets ? L’autodétermination de l’Algérie, les accords d’Évian et l’indépendance de l’Algérie, l’élection du président de la République au suffrage universel, la réforme du Sénat et la régionalisation. Sujets éminemment passionnels, s’il en est. Même le dernier, en 1969, sous son air bonasse, était passionnel, car il s'était résumé à cette question : « Stop ou encore », après dix ans de pouvoir de De Gaulle.

La pensée de Fabius est encore plus claire lorsqu’il affirme : « Si on veut soumettre l’immigration à un référendum, il faudra réviser la Constitution. Mais pour réviser la Constitution, certains disent qu’il peut y avoir un référendum… Non, pour réviser la Constitution, il faut suivre ce qui est dit par la Constitution, et on a besoin de l’accord du Parlement. » Et puis - désormais, un grand classique -, faut faire ça de manière « pédagogique ». C'est bien connu, les Français sont de grands enfants. Laurent Fabius est plus que le gardien de la Constitution. Il est le gardien d’un temple dont le saint des saints serait interdit au bon peuple. Le voile se déchirera-t-il un jour ?

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

72 commentaires

  1. Le genre de type qui prend les Français pour des idiots . A entendre Fabius , les français devraient être contents d’avoir des types comme lui pour leur dire se qu’ils doivent penser et comment il faut voter ! Ras le bol de ces  » Sachants » qui soit disant détiennent la vérité . La Vérité , c’est que 80 % des Français en ont marre de cette immigration pléthorique qui est en train de changer radicalement notre mode de vie , notre culture et qui pèse lourdement sur les finances de la France . 3000 Milliards de dette et on continue à accueillir des types dont on ne sait que faire , qu’il soigner , héberger et qui dans vingt ans iront cracher sur la France . Nous sommes assez grand pour décider de qui peut entrer et rester sur notre sol . Alors Oui il faut un référendum ! Le peuple est il encore souverain ???

  2. Laurent F donne son avis éclairé sur une institution utile et nécessaire mais au combien dévoyée par lui même .Mais quand est ce que le peuple français , et là je le rejoins, aura l’intelligence de mettre fin à cette euthanasie en allant voter en masse contre la caste au pouvoir.A défaut nous pourrions nous aussi aller battre le pavé mais pour cela il faudrait que les leaders autoproclamés de droite mettent en sourdine leur amour propre et privilégient l’intérêt de la France or il semble que nous en soyons loin après avoir écouté les circonvolutions verbales d’ un certain E C .

  3. il est urgent de purger la france de tout ces mécréants , toute cette guilde de corrompus qui dirigent la france
    « si vous permettez aux politiciens de violer vos droits en temps de crise ,alors ils créeront des crises pour violer vos droits « 

    • COVID 19, réchauffement climatique, manque d’eau, Ukraine, pour ne citer que les plus récentes. Nos gouvernants et leurs chers cabinet conseils veillent plus que jamais à ce que le peuple soit maintenu dans un climat d’anxiété permanent. Ce sont là les conditions idéales pour qu’il accepte docilement de renoncer à ses libertés afin d’être protégé et donc sauvé. Enfin, le croit il…

  4. Le sang contaminé,  »son » impôt sur la fortune qui exonère  »sa » collection de tableaux, Thomas Fabius , le Mali, et maintenant le bunker constitutionnel de l’oligarchie ? Veut-il la révolution qui vient ?

  5. De toutes les façons révisions ou pas de la constitution tous ces politicouards tournent en rond et gagnent du temps parce qu’ils ne veulent pas se mouiller et pendant ce teles migrants que les français ne veulent plus arrivent par milliers. Quand on veut on peut. Ils bradent la France sous des pretextes légaux alors que les lois existent pour les hors la loi que sont ces migrants économiques pour une majorité. Ce qui est pressant c’est de changer de gouvernement et a tous les niveaux.

  6. Ah Fabius, adorable premier ministre du sang contaminé, quand on a ses antécédents , on se fait tout petit et on se tait.

  7. Quelle idée aussi ? Une loi « ordinaire » est soumise à l’appréciation du conseil constitutionnel qui, justement, l’apprécie et éventuellement la dénature comme il veut. En revanche, une loi « référendaire » n’est pas soumise à l’appréciation du conseil constitutionnel, c’est là que le bats blesse. Les élites – génériquement le « nouveau roi de France – veulent absolument « garder la main haute » sur la souveraineté du peuple exercée directement par le peuple. A quand une nouvelle révolution comme celle de 1789/1790 ?

  8. On pourrait commencer par un référendum sur le sang contaminé, puis un second sur les injections inutiles « covid ». La question serait « faut-il rétablir la peine de mort pour châtier les assassins qui ont promu ces crises ? »

  9. L’ancien Premier ministre de Mitterrand a bien retenu la leçon de son maître : quand ce dernier répondait « peut-être » à une question, en fait, ça voulait dire « non ».
    Encore bien mieux exprimé par ce diable de Talleyrand :
    « Il n’y a qu’une façon de dire oui, c’est «oui», toutes les autres veulent dire non »

  10. C’est bien lui le responsable du sang contaminé , de l’obligation vaccinale contre le covid , sauf pour lui et ses amis ? Alors son avis sur quelque sujet que ce soit on s’en tape .

  11. « Pas passionnel  » ….comme le sujet du sang contaminé peut être ? quand on traine de telles casseroles , on évite ce genre de réflexion ; c ‘est fou comme ces gens ont une tête énorme et un épouvantable mépris pour les autres , les obscurs ; il serait temps de donner un grand coup de balai dans cette sphère politico -médiatique , ces vrais parasites malveillants et , au fond , très primaires .

  12. Notre droit est tellement complexe et contradictoire qu’il est facile de s’en servir pour ne pas agir, quand on ne veut pas agir.
    Ensuite , je constate qu’une personnalité politique de culture et de religion juive , défend l’immigration massive en majorité musulmane , étonnant et surprenant , quoique , le pape lui même en fait autant.

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