Renaissance d’un bijou du patrimoine français : la chapelle de la Sorbonne
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Située en plein cœur du Quartier latin à Paris, la chapelle de la Sorbonne est un chef-d'œuvre architectural et un symbole du patrimoine universitaire français. Érigée au XVIIe siècle sous l’impulsion du cardinal de Richelieu, elle a traversé les siècles en tant que lieu de culte, de savoir et de mémoire. Aujourd’hui, après une longue période de fermeture, elle fait enfin l’objet d’un ambitieux projet de restauration visant à lui redonner tout son éclat et à permettre sa réouverture au public.
Origine et fondation
En 1257, Robert de Sorbon, aumônier de Saint Louis, fonde le collège de Sorbonne afin de permettre aux étudiants pauvres d'accéder à une formation théologique. Il a également le désir de voir ériger une première chapelle afin que Dieu soit présent dans ce lieu de savoir. Ce collège, avec le temps, attire rapidement les esprits les plus brillants du royaume, faisant ainsi de la Sorbonne un haut lieu de réflexion en Europe. La chapelle, achevée en 1322 et bien que modeste à l'origine, joue alors un rôle central dans la vie quotidienne et spirituelle des étudiants, mais aussi des professeurs.
La reconstruction sous Richelieu
Au XVIIe siècle, la chapelle prend son aspect actuel sous l'impulsion de Richelieu, alors proviseur de la Sorbonne. Désireux d'offrir un édifice digne de la renommée de l'université, il confie sa reconstruction à l'architecte Jacques Lemercier en 1635. La nouvelle chapelle est conçue dans un style inspiré du baroque italien et du classicisme français, avec une coupole imposante et une façade élégante ornée de colonnes corinthiennes.
Achevée en 1642, année de la mort du principal ministre de Louis XIII, la chapelle devient alors le lieu de sépulture du cardinal. Son tombeau, sculpté par François Girardon, est un chef-d'œuvre de l'art funéraire du Grand Siècle. L’intérieur de la chapelle est décoré de magnifiques peintures de Philippe de Champaigne, illustrant notamment des scènes de la vie de la Vierge et des figures religieuses emblématiques.
Transformations et dégradations
Avec la Révolution, la chapelle subit d'importantes dégradations. Le contexte anticlérical entraîne la fermeture de nombreux édifices religieux et la Sorbonne n’échappe pas à cette tendance. De nombreux objets d'art sont dispersés, le tombeau de Richelieu est vandalisé et la chapelle est réquisitionnée pour des usages profanes.
Entre 1883 et 1901, une longue campagne de restauration est entreprise pour sauver cet ensemble architectural exceptionnel, classé en 1887 au titre des monuments historiques. Après la Seconde Guerre mondiale, une crypte est aménagée afin de rendre hommage aux étudiants et enseignants morts pour la France et ayant servi dans la Résistance.
Concernant sa fonction cultuelle, la chapelle est encore sacralisée aujourd’hui, selon nos sources, mais elle demeure désaffectée depuis 1957 par un arrêté du tribunal administratif de Paris. Cette décision mit alors un terme à trois siècles de traditions catholiques, notamment celle de célébrer chaque année une messe à la mémoire de Richelieu, son fondateur.
Cependant, l’épreuve du temps et les aléas climatiques continuent d’endommager l’édifice. La tempête de 1999 accélère ces détériorations, rendant nécessaire un nouveau chantier de restauration, lancé en 2004. Malgré ces efforts, la chapelle demeure vulnérable et reste fermée au public.
Une restauration ambitieuse
Heureusement, la chapelle fait aujourd’hui l'objet d'un nouveau et ambitieux projet de restauration. En janvier 2025, elle est inscrite, avec le soutien de la ville de Paris et de la Chancellerie des universités de Paris, sur la liste de la World Monuments Watch, une institution internationale qui met en lumière l'urgence de la préservation du patrimoine.
Les travaux prévus visent alors à réparer les dommages structurels, notamment au niveau du chœur, de la coupole et de la tribune de l’orgue. Une attention particulière sera également portée aux décors peints par Philippe de Champaigne et Louis Charles Timbal, ainsi qu'au tombeau de Richelieu, témoin de l'histoire de la Sorbonne. Le but de cette restauration est non seulement de sauvegarder ce joyau du patrimoine parisien, mais également de le rouvrir au public et de lui donner une fonction culturelle et artistique d’ici 2030.
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Capture d'écran Académie de Paris
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2 commentaires
Et pourquoi pas une fonction cultuelle?
Un édifice religieux de plus qu’il va falloir protéger des atteintes des « chances pour la France » !