Renaud Camus interdit à Londres, où les conférenciers islamistes sont bienvenus

Camus serait arrivé clandestinement dans un hors-bord, il aurait été accueilli les bras ouverts.
Capture écran Boulevard Voltaire
Capture écran Boulevard Voltaire

Il y a presque trois cents ans, en 1726, le jeune Voltaire, fuyant bastonnade et embastillement, s'installait à Londres, où il pouvait goûter l'air de la liberté d'expression pour publier ses Lettres anglaises. Aujourd'hui, sous le gouvernement travailliste de Keir Starmer, cette même Angleterre ferme la porte à Renaud Camus, l'un de nos meilleurs écrivains, et peut-être le plus controversé pour son invention de l'expression « Grand Remplacement » et sa critique de l'immigration arabo-africaine en Europe. En effet, on a appris, samedi, que le ministère de l’Intérieur britannique n’a pas validé l’autorisation de voyage électronique (ETA) nécessaire pour entrer en Angleterre, estimant que la venue de l’auteur de 78 ans n’était « pas considérée comme propice au bien public », selon le Telegraph. Camus était invité à prononcer un discours lors d’un meeting organisé par le parti nationaliste et anti-immigration Homeland Party.

Renaud Camus accable Keir Starmer

Renaud Camus a réagi, dans le Telegraph, critiquant le gouvernement de Keir Starmer. Pour lui, « de tous les gouvernements coupables » d’avoir autorisé une migration incontrôlée en Europe, « le gouvernement britannique est l’un des plus coupables ». Et d'ajouter: « Il n’est pas étonnant qu’ils ne veuillent pas que je parle. » Sur X, Renaud Camus s'est montré encore plus mordant, autant à l'égard de l'Angleterre de Starmer que de la France de Macron : « Je serais bien allé en Angleterre malgré l’interdiction, mais ça m’ennuierait de donner au Président Macron et à son ministre des Affaires étrangères le souci d’un deuxième écrivain français octogénaire et cancéreux emprisonné dans un pays musulman. » Histoire de rappeler le sort de Boualem Sansal... En fait, Renaud Camus n'est pas le premier prophète anti-immigration à faire les frais du politiquement correct anglais sur ce sujet : Marc Baudriller rappelait l'anniversaire du discours historique du leader tory Enoch Powell.

Et pour les prédicateurs islamistes, c'est open bar ?

Mais cette interdiction a suscité de nombreuses réactions de partisans de la liberté d'expression (l'éditeur anglais de Renaud Camus, notamment), certains dénonçant le troublant deux poids deux mesures des autorités britanniques. En effet, le Royaume-Uni a accueilli à bras ouverts des prédicateurs islamistes tenant des discours violents et pas très inclusifs à l'égard des Juifs, des femmes, des homosexuels, des mécréants et de l'Occident en général. En France, c'est Damien Rieu qui a relayé cette liste de CV pas très rassurants.

En creusant un peu les prises de position de ces mufti, théologiens ou autres influenceurs accueillis, pour certains, encore récemment au Royaume-Uni, non seulement dans des mosquées, mais aussi dans des universités, on comprend comment ils ont réussi à amadouer les autorités britanniques. Leurs biographies Wikipédia, relativement bien sourcées, révèlent des positions en apparence ouvertes et condamnant le terrorisme islamiste. Ainsi, Muhammad Tahir ul-Qadri, érudit musulman et homme politique pakistano-canadien, s'est fait mondialement connaître en 2010 par une fatwa condamnant le terrorisme et les attentats suicides, ce qui lui a valu la reconnaissance d'une organisation anglaise luttant contre la radicalisation, la Quilliam Foundation. Quant à Mufti Menk, il est le grand mufti du Zimbabwe, mais surtout l'un des 500 musulmans les plus influents, selon l'Institut royal Aal al-Bayt pour la pensée islamique. Lui aussi, derrière des déclarations condamnant l'islamisme, s'est fait connaître par des propos hostiles envers les homosexuels. Cela ne l'empêcha pas d'être invité dans six universités britanniques en 2013, et ce sont les étudiants qui se sont mobilisés pour obtenir l'annulation de ces conférences. Mais en janvier 2024, le mufti est de retour, pour une conférence à l'Excel Centre de Londres. Les autres exemples montrent une même complaisance des autorités en faveur des prédicateurs islamistes.

Le Royaume-Uni, pays musulman ? Pour Camus comme Vance !

Le tweet ironique de Renaud Camus faisant du Royaume-Uni un pays musulman dépasse le stade du simple trait d'esprit. La part de la population musulmane dans le pays, notamment en Angleterre, a doublé en dix ans et les chrétiens n'y sont plus majoritaires. Une évolution rendue visible, par exemple, par les réélections successives à la mairie de Londres du travailliste Sadiq Khan, fils d'immigré pakistanais musulman. Mais l'ironie de l'écrivain français rejoint celle du vice-président américain J.D. Vance lui-même qui, il y a deux mois, s'interrogeait sur le premier pays islamiste qui détiendrait l'arme nucléaire : « Maybe it's actually the UK » (« En fait, c'est peut-être le Royaume-Uni ! ») Renaud Camus peut se sentir moins seul.

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Clandestins migrants ou conférenciers islamistes sont accueillis à bras ouverts au Royaume-Uni . En revanche essayez de mettre un pied là-bas avec votre caniche voire même votre chinchilla , en tant que touriste . Le contrôle de ces créatures inoffensives sera intraitable. Albion marche sur la tête.

  2. ETEA est une taxe inadmissible pour les touristes et contrôler non seulement l’immigration mais gratter des devises. Les politicards français et européens auront ils le courage d’imposer une taxe équivalente aux britanniques transitant par la France pour gagner le sud de l’Europe. Cela contribuerait largement à contrebalancer cette mesure et rapporterait plus qu’elle ne couterait à nos finances. Vite une pétition dans ce sens.

  3. L’actuel Premier minsitre Travailliste , a passé sa vie d’avocat à défendre les immigrés , il occupait des fonctions de directeur des poursuites pénales pendant la sinistre affaire des mineures Blanches violées et tuées par des gangs pakistanais musulmans (plus d’un milliers de victimes) , et il est très peu inquiété .
    En France pendant ce temps , notre Premier ministre est malmené pour une histoire de violences dans un pensionnat catholique de sa ville .

  4. Actuellement la charia est autorisée en Grande Bretagne pour des affaires entre musulmans. Bientôt, elle s’imposera à tous les britanniques. Starmer, lui, se sera réfugié dans un pays conservateur… Les responsables ne seront pas les musulmans, ce sera le peuple britannique majoritaire qui aura permis sa propre dhimmitude.

  5.  » Et pour les prédicateurs islamistes, c’est open bar ?  »
    Encore une fois vous nous infligez cette expression ridicule de bobo branché !
    Respectez notre langue et cessez de la contaminer avec ces expressions qui ne sont que le fruit d’esprits décadents !

  6. « Renaud Camus interdit à Londres, où les conférenciers islamistes sont bienvenus »
    Je ne vois pas ce qu’il peut y avoir de surprenant, on a les mêmes à la maison: Pour mémoire, des journalistes de « Frontières » ont été récemment molestés à l’ Assemblée Nationale, là même où quelques temps avant, le député LFI Raphaël Arnault avait invité une délégation du CCIE.

  7. Dans ce cas de figure, il faudrait, une fois n’est pas coutume, prendre exemple sur Mélenchon. Celui-ci avait innové en tenant des meetings simultanés en différents lieux, non pas en jouant sur ses dons d’ubiquité, mais sur la technologie de l’hologramme. Ainsi serait-il possible de tenir conférence en Angleterre depuis la France, et de contourner les interdictions lamentables du Camp des Saints autoproclamés, en particulier des fabianistes anglais qui rêvent de nous imposer leur Meilleur des Mondes (n’est-ce pas Starmer?)

    A défaut, une visioconférence de bonne qualité sur grand écran…

    A envisager aussi pour les conférences dans les universités et écoles tenues par les gaucho-wokistes. Cela éviterait les risques d’atteintes physiques.

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