Rencontre Macron-Meloni : la NUPES s’étrangle d’indignation et évoque Mussolini

En France, loin de ce pragmatisme, retour à l’idéologie. La NUPES, bien installée dans son rôle d’agitateur (ou d’amuseur ?) public, s’étouffe d’indignation.
Macron-Meloni
Italian Prime Minister Giorgia Meloni shakes hands with French President Emmanuel Macron during a meeting in Rome, Italy, October 23, 2022. Filippo Attili/Palazzo Chigi Press Office/Handout via REUTERS ATTENTION EDITORS - THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. MANDATORY CREDIT. NO ARCHIVE, NO RESALES.

Hasard ou coïncidence de calendrier ? Ce qui est sûr, c’est qu’Emmanuel Macron n’imaginait pas, il y a quelques jours, que sa visite à Rome pour participer au forum « Un cri pour la paix » organisé par la communauté Sant’Egidio, allait lui créer un certain embarras diplomatique. En effet, Giorgia Meloni a constitué son gouvernement et prêté serment à la Constitution italienne en qualité de chef de ce gouvernement bien plus vite que prévu... le jour même de l’arrivée d’Emmanuel Macron à Rome. Il devenait dès lors quasi impossible pour Emmanuel Macron, venu pour rencontrer le président de la République italienne Sergio Mattarella et, in fine, le pape François de se soustraire à une rencontre, même brève et informelle, avec Giorgia Meloni.

Par un numéro d’équilibrisme qui lui est si familier que c’en est même sa marque de fabrique, et après avoir vilipendé Giorgia Meloni il y a seulement quelques jours par la voix de plusieurs de ses ministres – « Nous surveillerons le respect des droits humains très attentivement ! » -, Emmanuel Macron est donc allé rencontrer Giorgia Meloni sur la terrasse d’un hôtel romain. Après plus d’une heure de discussion et une poignée de main formelle immortalisée à la va vite, le Président français et le palais Chigi (siège du gouvernement italien) se sont fendus de communiqués suffisamment vagues pour ne froisser ni n’engager personne. Ainsi Emmanuel Macron a-t-il tweeté : « En Européens, en pays voisins, en peuples amis, avec l’Italie, nous devons poursuivre tout le travail engagé. Réussir ensemble, avec dialogue et ambition, nous le devons à notre jeunesse et à nos peuples. Notre première rencontre à Rome, Giorgia Meloni, va dans ce sens. »

À quoi le palais Chigi a répondu : « Rencontre cordiale et fructueuse, de plus d’une heure, entre le président du Conseil Giorgia Meloni et le président de la République française Emmanuel Macron. Au cours du colloque, même informel, ont été discutés tous les principaux dossiers européens : la nécessité d’apporter des réponses rapides et communes sur l’énergie chère, le soutien à l’Ukraine, la conjoncture économique difficile, la gestion des flux migratoires. Les présidents Meloni et Macron sont convenus de poursuivre leur collaboration sur les grands défis communs au niveau européen et dans le respect des intérêts nationaux réciproques. »

Rien de surprenant, de disruptif, si ce n’est la mention des « intérêts nationaux réciproques » : il s’agit d’un début de reprise et de normalisation des relations entre Emmanuel Macron et la droite italienne qui a porté au pouvoir la leader la plus conservatrice de sa coalition. Un changement après les tombereaux d’insultes déversés sur la droite italienne qualifiée, entre autres, de « lèpre populiste ».

On appelle cela la realpolitik ou, tout simplement, la diplomatie de base. Ajoutons qu’en marge de cette rencontre de dernier moment, Emmanuel Macron avait également rencontré Antonio Tajani, le nouveau ministre des Affaires étrangères de Giorgia Meloni, et Adolfo Urso, fidèle entre les fidèles de Meloni et nouveau ministre du Développement économique et du Made in Italy. L’activité diplomatique France-Italie ne s’est pas arrêtée là : notre ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna a également rendu visite à Antonio Tajani au ministère des Affaires étrangères italien. Gérald Darmanin a, quant à lui, fait la connaissance de son homologue italien Matteo Piantedosi, ancien préfet de Rome et ancien bras droit de Matteo Salvini au ministère de l’Intérieur : selon le Corriere della Sera, ils devaient parler... d’immigration.

Mais en France, loin de ce pragmatisme, l’idéologie domine. La NUPEs, bien installée dans son rôle d’agitateur (ou d’amuseur ?) public, s’étouffe d’indignation. Invitée sur France 2, le 24 octobre, dans l’émission « Télé-Matin », Sandrine Rousseau, l’égérie des zadistes, s’étrangle de rage, jusqu'à perdre ses mots : « Il y a une complaisance avec le fascisme et l'extrême droite qui est quand même incroyable, chez Emmanuel Macron. Il est le premier chef d'État d'Europe à aller la voir. On aurait pu marquer la désapprobation, le fait que nous ne coopérons pas avec des régimes qui se revendiquent de l'histoire de Mussolini. » Elle ajoute alors ce rappel historique : « Mussolini était un dictateur pendant la période fasciste ». Et précise que Meloni « a nommé une femme qui n’a qu’une seule mission, c’est d’interdire l’avortement ». Une belle « fake news », au passage. Assez savoureux.

On se contentera de rappeler à l’aréopage de la NUPES que l’Italie n’est pas une sombre dictature d’Amérique du Sud, ne leur en déplaise, et qu’il faudrait de temps en temps quitter les paradis artificiels de la gauche extrême. Car voici ce que disait Jean-Luc Mélenchon, à la mort de Hugo Chávez, président pour le moins autoritaire du Venezuela et idole de l’extrême gauche : « Ce qu’est Chávez ne meurt jamais. C’est l’idéal inépuisable de l’espérance humaniste de la révolution […] et j’ai honte, en Europe, du niveau lamentable des commentaires que j’ai vus. Comment pouvez-vous être aussi infâme et aussi bas ? Hugo Chavez a fait progresser d’une manière considérable la démocratie. »

Ainsi, la NUPES et ses affidés ne sont pas exactement en mesure de donner des leçons de démocratie, de progrès et d’humanisme… Ils ne comprennent pas que le gouvernement italien est le fruit direct d’un vote et d’une large majorité… de droite.

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Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Naturellement Sardine Rousseau vient mettre son grain de sel que personne ne lui a demandé. Bientôt elle voudra imposer à l’Italie, comme à la France, l’obligation de faire castrer tous les mâles blancs de plus de 50 ans, héréros, et non écolo-islamo-gauchos car ce sont des violeurs en puissance. Qu’elle disparaisse du paysage politique pour le bonheur de tous

  2. Cette situation est une victoire de G. Meloni sur Macron. Un Macron vert de dépit. Une Méloni incontournable avec laquelle il faudra composer. Comme c’est étrange , dans le même temps M.Lepen votait la censure avec la Nupes mise ainsi dans l’embarras. Habiles ces femmes.

    • D’autant plus Incontournable qu’il faut ouvrir les yeux du côté de l’Allemagne et rééquilibrer. Fissa !

    • Vous voulez dire que Meloni est habile. Comme leader politique. Vous aurez noté qu’elle est Madame LE Président du Conseil.

  3. Bien sur que que la Méloni était averti de se méfier du macron dont sa spécialité est de faire double jeux Il y a un mot espagnol pour ça, un « falso »un fourbe Attendons donc la suite pour ce nouveau gouvernement Italien pour qu’il réussisse dans ses projets

  4. Rien d’étonnant de la part du consortium de la grande deconstruction, du wokisme et de la confortable révolution intérieure cuir. Il faudrait leur rappeler un peu l’histoire mais ils le savent, la gauche a toujours été à la base des pires dictatures et particulièrement celle exercée par le Duce.

  5. Je ne crois pas Sandrine Rousseau inculte au point d’ignorer ce qu’est le fascisme (encore que ?) : elle connaît alors parfaitement toute la différence entre celui-ci et le national-conservatisme de Giorgia Meloni. Elle ment d’ailleurs effrontément en affirmant que cette dernière veut interdire l’avortement. Mais pour Sandrine Rousseau et ses collègues de la NUPES tout ce qui s’oppose à leur idéologie mortifère est fasciste, c’est bien connu. Une des caractéristiques du fascisme, du nazisme et des totalitarismes en général est la volonté de formater un homme nouveau, ce qui n’est pas sans faire penser à Sandrine Rousseau avec son homme déconstruit, sans parler de son intolérance et de son sectarisme. D’elle ou de Giorgia Meloni, laquelle est la plus fasciste des deux ?

    • Vous avez tout a fait raison . Les totalitarisme veulent créer un Homme nouveau , une société nouvelle , et les objectifs du mouvement ecologiste, comme Me Rousseau les dépeint nous emmènent droit à un monde totalitaire.Des personnes comme elles sont dangereuses pour nos libertés , car elles nous viennent tout droit de la gauche la plus extrême qui a malheureusement pris en otage le mouvement ecologiste .

    • Je serais tenté de croire qu’avec des gens comme ça nous sommes en présence de phénomènes psychiques de masse, d’une autosuggestion collective, entretenue par les rites du parti (sectaire). La violence de la répression contre toute déviance, la volonté de paraître toujours plus révolutionnaires que les révolutionnaires, annihilent toute velléité de perception du réel et ramène tout discours, toute affirmation à la doxa du parti. Ces gens sont dans une prison intellectuelle de haute sécurité. Ce qui les conduit jusqu’à l’absurde, jusqu’à la folie. Une folie qui tue et a tué par millions. Madame Rousseau a du entendre et peut être même étudier (avec quel genre de professeurs?) ce qu’était le fascisme, mais ce qu’il reste de cette connaissance est refoulé au sens freudien au plus profond de son inconscient. Ne compte pour elle que l’affirmation d’un récit illusoire sur lequel repose tout son être, son « moi ».

  6. Le Président aurait pu, au moins, pu être le digne représentant de la France auprès d’un Etat étrangers. Mais non. Il a fallu qu’il tortille, qu’il fasse des manières, qu’il insulte, par son attitude de progressiste qui fait la leçon, les italiens. Qu’il n’oublie pas qu’il n’y a plus depuis longtemps de « couple » franco-allemand et qu’il va falloir revoir certaines alliances. Les italiens devraient être mieux considérés.

  7. Les stalliniens et trotskistes qui s’indignent laisse toujours rêveur. Sans doute n’ont-ils pas lu l’archipel du goulag ou le Livre Noir du Communisme.

    • ce dernier vaut une lecture approfondie. a le petit » père du peuple » un homme si gentil, si tendre…………….

  8. Comment a-t-il fait pour survivre à cette rencontre? On nous a tellement dit que Meloni était un monstre, voire le diable en personne…

  9. Par contre, rencontrer le grand démocrate qu’est Xi Jinping en Chine ne gêne pas la NUPES, pas plus que Evo Morales en Bolivie, Maduro au Venezuela, Miguel Díaz-Canel Bermúdez à Cuba et quelques autres dictateurs en Afrique.

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