Rendez-vous, place des Grands-Hommes ? Johnny Hallyday au Panthéon !
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Après les portes du pénitencier, celles du Panthéon vont-elles s’ouvrir en grand pour Johnny Hallyday ? En tout cas, certains sont prêts à tout pour les enfoncer à grands coups de pétitions ayant, pour le moment, rassemblé plusieurs dizaines de milliers de signataires. Il s’agit, évidemment, d’un ultime carré de grognards, mais divergeant néanmoins sur les honneurs que mérite leur grand homme.
Ainsi, certains opteraient pour une simple plaque ; d’autres pour une panthéonisation en bonne et due forme. Ça peut se discuter. Après tout, qu’y fout Jean Monnet ? Père d’une Europe craquant de partout, dès l’origine mal foutue et, par ailleurs, tel que révélé par Marie-France Garaud chez Frédéric Taddeï, salarié de la CIA ? Dans le registre du suivisme américain, celui de Jean-Philippe Smet se limitait au moins aux studios Sun et aux promenades en Harley-Davidson.
Il est donc des gens - et on les comprend - qui ne prennent pas véritablement cette intronisation au sérieux. On peut, également, retourner la question en ces termes : faut-il véritablement prendre le Panthéon au sérieux ? La basilique de Saint-Denis, dédiée aux rois de France, au moins fait sens, comme on dit aujourd’hui. Mais le Panthéon ? Une grosse meringue pseudo-antique, une église à l’origine, relookée façon temple républicain et ayant accueilli comme premiers squatters les dingos d’une Révolution inepte qui, en moins de dix ans, ont réussi à mettre à bas une France que quarante monarques avaient mis mille ans à édifier.
La mort de Louis XVI a laissé un vide que rien ni personne n’a réussi à combler depuis. Ce n’est pas du Charles Maurras mais de l’Emmanuel Macron. D’autres, royalistes convaincus comme républicains de stricte observance, iront ensuite prétendre que la dépouille d’un Johnny Hallyday, immense chanteur populaire, n’a rien à faire en cet auguste sanctuaire. Certes. Mais alors, pourquoi y avoir accueilli Alexandre Dumas, immense écrivain populaire, dont Le Monde avait cru bon, alors, d’y voir une sorte de panthéonisation du « métissage », au motif que le père des Trois Mousquetaires était quarteron ? D’ailleurs, en tant que Franco-Belge, le filleul de Line Renaud, autre icône nationale ayant fait sa cabane à Las Vegas et au Canada, ne coche-t-il pas toutes les cases de la diversité ambiante ?
De même, pourquoi le Panthéon se trouverait-il plus démonétisé par cette intronisation qu’une Légion d’honneur attribuée à des Enrico Macias ou des Georges Wolinski ? Mieux : certains esprits farceurs pourraient se réjouir au passage de cette possible messe républicaine à venir. On s’explique. Quand Simone Veil et son époux Antoine se sont retrouvés, eux aussi, panthéonisés pour des raisons à moitié convaincantes, on a pu, à juste titre, s’amuser de cette tardive et sûrement involontaire reconnaissance de la Manif pour tous, là où madame le ministre fit sa dernière apparition publique, dans ces cortèges alors donnés pour « réactionnaires ».
Avec celle de Johnny au rendez-vous des grands hommes, tel que naguère chanté par Patrick Bruel, c’est le mouvement Jeune Nation, de Pierre Sidos, matrice d'un certain populisme français à venir et dont Jean-Philippe Smet aurait été membre dans sa folle jeunesse - si l'on en croit le témoignage de Pierre Vial -, qui se verrait, d'une certaine manière, ici mis un peu à l’honneur.
En ce qui me regarde et me concerne - ce, tout bien réfléchi avec moi-même -, il se trouve que personnellement, face à bibi dans mon miroir, je ne serais pas, toutes choses bien pesées, contre cette initiative, finalement pas si burlesque que ça.
À condition, toutefois, que Georges Brassens, qui guida les premiers pas de notre Johnny national, l’y précède. Car si la plage de Sète vaut un peu mieux que celle de Saint-Barthélemy, elle, au moins, est plus près de chez nous. Imaginez les économies au niveau du transport, pour les fans transis.
Entre ici, Johnny…
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