Rentrée 2024 : les raisons de l’incroyable succès des écoles hors contrat

Reportage  : Mais pourquoi les écoles indépendantes rencontrent-elle un si vif succès ? Réponse à Vernon, en Haute-Normandie…

L’heure de la rentrée 2024 a sonné. Près de douze millions d’enfants ont repris le cartable qu’ils avaient abandonné au début du mois de juillet. Dix millions d’entre eux ont pris la direction d’un établissement public, les autres, celle du privé et, de plus en plus, du privé hors contrat. Ces écoles, collèges et lycées qui n’ont pas signé d’accord avec l’État et sont donc libres dans le choix des programmes et de la pédagogie appliquée font de plus en plus d’adeptes.

La preuve : en trente ans, leur nombre a été multiplié par soixante-cinq. Alors que la France comptait quarante écoles de ce type en 1994, elle en recense aujourd’hui près de deux mille six cents. Rien qu’à l’occasion de cette rentrée 2024, plus de trois cents nouvelles classes ont été ouvertes sur tout le territoire.

Bon niveau...

Dans le même temps, trois mille classes d’écoles sous contrat ont fermé. Contacté par BV, Michel Valadier, directeur général de la Fondation pour l’école, analyse le phénomène : « La baisse de la démographie devrait toucher les écoles sous contrat comme les écoles hors contrat, et ce n’est pas le cas », constate-t-il. La raison ? Les parents cherchent pour leurs enfants des établissements où « on apprend à lire, à écrire et à compter » et où « les élèves sont pris en charge de manière individualisée ». Choses de plus en plus rares dans les écoles « classiques ». Une maman d’élève passée d’une école privée catholique à une école hors contrat interrogée par BV estime : « Le hors-contrat d’aujourd’hui, c’est le privé d’hier. Le niveau scolaire est bon, les professeurs sont impliqués, une attention particulière est portée aux élèves et il y a un véritable enseignement catholique. »

Michel Valadier confirme que l’aspect religieux n’est pas étranger au succès des établissements libres : « Les gens qui viennent du privé sont attirés par le côté catholique qui a été chassé des écoles catholiques sous contrat. » Il ajoute : « L’école catholique a cessé d’être confessionnelle depuis cinquante ans et elle le revendique. On est passé d’une école confessionnelle à une école de propositions. » Pour lui, l’exemple de l'établissement parisien d'élite Stanislas est la démonstration même que tout est fait pour que l’enseignement catholique le soit de moins en moins. Certains parents ne pouvant l'accepter, ils se tournent vers le hors-contrat, non sans sacrifices.

...et cohérence religieuse

Ces établissements étant encore peu nombreux, les trajets pour s’y rendre sont parfois longs mais, surtout, la scolarité y est onéreuse car non subventionnée. Le directeur de la Fondation pour l’école détaille : « En moyenne, les frais de scolarités sont de 2.000 euros au primaire, 3.000 euros au collège et 4.000 euros au lycée. » Avec de tels coûts en temps de crise économique, l’ouverture de 99 nouvelles écoles (65 primaires, 28 collèges et 6 lycées) pour cette rentrée 2024 est donc un véritable exploit. Une prouesse que les adorateurs du nivellement par le bas de la rue de Grenelle auront sans doute du mal à accepter.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 07/09/2024 à 7:54.

Vos commentaires

12 commentaires

  1. Au moins dans le écoles hors contrats ! On fait de l’instruction civique et de l’éducation civique ! On ne fait pas du Wokisme, de l’Indigénisme, du Transhumanisme et encore moins de l’écriture inclusive ! Dans les écoles hors contrats on transmet du savoir et l’art de la curiosité et de la liberté ! On ne transmet pas de l’idéologie, de l’asservissement et de l’abrutissement ! Hervé de Néoules !

  2. Le mal dans l’éducation nationale publique est ancien et profond ; j’avais été convoqué par le professeur principal de l’un de mes enfants, en seconde dans un lycée public et j’étais surpris par les commentaires de ce professeur, qui semblaient ne pas s’appliquer à mon fils ; lorsque celui ci nous a rejoint, le professeur l’a renvoyé, lui indiquant qu’il discutait avec un parent d’élève et ne devait pas nous déranger : il n’avait pas reconnu mon fils. Le trimestre suivant il était en lycée privé. Il devait être orienté, selon le professeur, mon fils est aujourd’hui avocat.

  3. Hélas il serait édifiant d’afficher les taux de mentions très bien au Bac entre les écoles publique, les écoles sous contrat et les écoles hors contrat. Après on pourrait commencer une réflexion éclairée sur le sujet. Pourquoi prendre la mention très bien plutôt que le taux de réussite au bac? la réponse est évidente, pour ne pas avoir le bac il faut vraiment le vouloir.

  4. Voilà le résultat du bourrage de crâne idéologique des écoles de l’état, noyautées par la gauche ! Mais il faut avoir les moyens de payer ces écoles privées ou on apprends les fondamentaux qui devraient être partout la priorité de l’enseignement public ! Et promulguer le port de l’uniforme !

  5. Je connais « Stan » , celui de Cannes où à été mon fils.
    La pratique de la religion, catéchisme, messe, y est libre, d’ailleurs d’autres jeunes de confession différente y sont acceptés. Sans être allé jusqu’au bac, mon fils sait compter et ne fait pas de fautes d’orthographe…mais il est vrai qu’à Stan on redouble si on n’a pas le niveau pour passer dans la classe suivante! Chose qui a été supprimée dans le public.

  6. Le grand mérite de l’après guerre a été de mettre en place une école de qualité gratuite pour tout le monde. Même s’il restait des pensionnaires jésuites pour la plupart (qui ont éduqué Macron..). Il y avait alors une véritable égalité des chances et l’absence de privilèges pour accéder aux hautes fonctions de l’état ou des entreprises. Cela contribuait au pacte social. Celui qui dirigeait était le plus compétent. Tout cela a disparu avec l’arrivée de Mitterand et de sa clique de copains. Désormais on arrive sans compétences, mais avec des « amis ». Les écoles comme Stanislas sotn des creusets de la bourgeoisie BOBO parisienne. Et cela est très triste.

  7. Il faut protéger ces écoles, ce sont des îlots de liberté et de respect pour les enfants. Quant au catholicisme, il prône la charité et l’espérance : ceux qui le combattent seraient-ils donc bien égoïstes et désespérés ? En ne cherchant qu’à les instruire et non à les détruire moralement, ces écoles font le job de ce que devrait être « l’instruction publique républicaine ». Heureusement qu’elles existent !

    • Monsieur Valadier prend comme exemple Stanislas, ce lycée est décidément attaqué de toute part des gens de gauche car trop catholique et des catholiques pour l’inverse, pas catholique
      Est-ce l’excellence des résultats qui dérange ?
      Je comprends les parents qui mettent leurs enfants dans le hors contrat mais pourquoi dénigrer ce qui fonctionne dans le privé catholique sous contrat en nommant Stanislas?

  8. Ceci prouve que les parents sont prêts à de nombreux sacrifices pour assurer une bonne éducation à leurs petits , chose que l’on a plus dans de nombreuses écoles publiques . Et ces écoles publiques ne sont pas gratuites pour les parents qui travaillent , elles coutent chères , surtout que l’on paie en fonction de ses revenus , encore une injustice .

    • Oui parce que l’on continue à payer des écoles publiques qui représentent une grande part du budget de la France tout en ne profitant pas de cette école qui n’est pas gratuite pour tout le monde .L’ impôt c’est pour le bien public il me semble, pas que pour payer des politiques inutiles .

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