Rentrée scolaire des villes… campagnes sacrifiées : Macron a trahi
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"Les territoires ruraux ne peuvent plus être la variable d'ajustement d'économies", lance Emmanuel Macron, le 17 juillet 2017. "Il n'y aura plus aucune fermeture de classes dans les zones rurales."
Cette annonce d’un discours d’été apparaît aujourd’hui pour ce qu’elle est : une promesse intenable et une trahison immense pour les Français des campagnes frappés de plein fouet par une crise déjà profonde. Sept mois plus tard, ce sont des centaines de classes dont la fermeture est annoncée afin de permettre la mise en place de classes de CP et CE1 à 12 à la rentrée 2018. La ruralité se voit ainsi réduite à une variable d’ajustement du pouvoir qui n’a plus les moyens de sa politique. Faute d’un nombre d’enseignants suffisant pour accompagner la mesure phare du ministre de l'Éducation nationale dont sont bénéficiaires les établissements scolaires en zone de réseaux d'éducation prioritaire (REP) et d'éducation prioritaire renforcée (REP+), ce sont les écoles rurales qui paient l'addition. Le sentiment d’injustice est très fort et cette mesure s’ajoute à une réalité cruelle : celle de l’abandon des territoires ruraux en cours depuis des décennies, au profit exclusif des « quartiers difficiles ».
Cent milliards d’euros en trente ans dans le cadre de la politique de la ville, alors que le monde rural se meurt, laissaient déjà entrevoir le peu de cas que les gouvernements successifs feraient de la France périphérique. Pour les territoires ruraux, rien. Et pourtant, la pauvreté dans les campagnes est un quotidien souvent silencieux et bien réel. Loin de la misère souvent explosive des banlieues françaises, elle trouve en partie son terreau dans la crise agricole et frappe aussi bien les jeunes des classes populaires – en France, la moitié des pauvres ont moins de 30 ans – que les artisans, commerçants et entrepreneurs malheureux, victimes de la mondialisation sauvage et contraints au dépôt de bilan. Ces territoires ont une réalité et portent des noms que nous connaissons bien. Ce sont la Sarthe et l’Orne, la Somme et le Pas-de-Calais, le Cher et le Loiret, le Lot et la Haute-Garonne, le Gard et la Creuse et tant d’autres, relégués au statut de départements sacrifiés.
La France des terroirs et des clochers est priée de mourir en silence ou de rejoindre la France urbaine qui gagne et qui décide. Ses services publics et ses écoles sont donc, logiquement, le réservoir dans lequel on puise sans vergogne les moyens nécessaires à une politique qui profite exclusivement aux quartiers des grandes villes… en dépit des promesses d’un soir d’été.
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