Repentance : aux USA, le silence complice de la majorité blanche

Les États-Unis, depuis trois quarts de siècle, vivent sous la dictature des milieux universitaires qui ont décrété que n’étaient politiquement corrects (mieux vaudrait dire « politiquement conformes ») que les actions, propos, œuvres de l’esprit et œuvres d’art qui ne sont pas de nature à choquer, par leur contenu ou par ce qu’ils ne contiennent pas, une quelconque communauté de personnes, si peu nombreuse et représentative qu’elle soit. À une seule exception près, mais de taille : les actions, propos, etc., qui seraient de nature à choquer la population blanche ne sont nullement interdits, mais au contraire recommandés.

Il s’agissait, à l’origine, de la population des Blancs anglo-saxons protestants (WASP)– par opposition aux juifs, aux descendants d’esclaves noirs et aux immigrés irlandais et italiens, en général catholiques. Aujourd’hui, juifs et catholiques sont assimilés à la population blanche. Contre qui tous les coups sont permis.

En revanche, les Hispaniques blancs, noirs ou métissés, les Amérindiens et les Noirs, parfois les femmes blanches, sont considérés comme des minorités persécutées à qui tout est permis.

La population blanche, descendant des « Pères fondateurs » ou de l’immigration de peuplement, reste pourtant la communauté la plus nombreuse, la plus puissante économiquement. On pourrait s’attendre à ce qu’elle se rebiffe devant la dictature qui la condamne au silence et à la repentance. Or, pendant des décennies, il n’en a rien été : la discrimination positive a envoyé des candidats mal notés dans des filières prestigieuses et accordé des emplois et des promotions à des postulants moins compétents que les candidats blancs, sans que l’on entende beaucoup de protestations.

La discrimination positive, toutefois, n’avait pas réussi à déborder sur le cadre de vie des Américains. Après la guerre de Sécession et malgré des séquelles douloureuses pour les habitants des États du Sud, vaincus tant sur le plan politique que sur le plan économique, un modus vivendi avait fini par s’établir et, les faits les plus pénibles étant passés sous silence comme en France après l’édit de Nantes, les habitants des États du Sud avaient pu conserver les témoins de leur passé. Mais, depuis maintenant près d’un demi-siècle, des partis « féministes » et/ou « antifascistes » ne cessent de vouloir mettre fin à cette coexistence pacifique afin d’y imposer la dictature des minorités supposées opprimées et pouvant être choquées par l’existence de ces survivances du passé.

Et, cette fois encore, les Blancs des États-Unis n’ont guère réagi. Ils n’étaient que quelques centaines, à Charlottesville, pour défendre, au cours d’une manifestation autorisée, une statue du général Lee, général confédéré mais ni raciste ni esclavagiste[ref]Avant la guerre de Sécession, sa femme ayant hérité d’une propriété comportant des esclaves, il les a affranchis aussitôt.[/ref] et respecté de tous côtés. Ce qui a permis aux « suprémacistes » blancs et au Ku Klux Klan[ref]Dont il serait normal de se souvenir qu’il a été créé non contre les Noirs – évolution récente – mais contre les juifs et les catholiques.[/ref] d’un côté et aux « antifas » et partisans du pouvoir noir (manifestation interdite) de l'autre, de venir armés de battes de baseball et autres tuyaux métalliques pour en découdre et d’en chasser les manifestants défenseurs de la statue.

Non contents de subir avec résignation les coups moraux (et parfois physiques) qui leur étaient assenés, les Américains blancs ont souvent devancé les éventuelles exigences du « politiquement correct ». À Memphis, un cinéma a déprogrammé Autant en emporte le vent pour ne pas choquer la communauté noire qui y verrait trop d’Américains blancs. On parle de débaptiser les rues George-Washington et Thomas-Jefferson et de supprimer leurs statues, parce qu’ils avaient des esclaves. Même Lincoln n’est pas à l’abri. En fait, aucun ancien président, tous mâles et blancs (à la seule exception de Barack Obama), n’est à l’abri de cette fureur iconoclaste ou ne doit être admiré de peur de choquer Noirs, Hispaniques, Amérindiens, féministes, etc.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 17:38.

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