[Reportage] Dans la manif pour le pouvoir d’achat, les antifas étaient bien là… le prélude ?

Geoffroy Antoine
Geoffroy Antoine

Petite mobilisation, grosses dégradations. Ce jeudi 29 septembre devait être celui du retour triomphal des syndicats, CGT en tête, après leur effacement total des mouvements gilets jaunes et anti-passe sanitaire. Au lieu de cela, les organisateurs de la manifestation pour le pouvoir d’achat ont laissé défiler 100 à 150 militants antifascistes, en plein cœur du cortège, agressant les forces de l’ordre et attaquant les devantures des quelques banques qui se trouvaient sur leur chemin. Reportage.

Il est 14 h. Le crachin automnal tombe sur la place Denfert-Rochereau à mesure que les manifestants s’y agglutinent. C’est à l’appel des principaux syndicats français que les protestataires se réunissent : CGT, FO, Union syndicale Solidaires ; dans une ambiance de fête au village, tous se mobilisent pour le pouvoir d’achat, le droit à la retraite à 60 ans et l’augmentation des salaires. Si la mobilisation est correcte (40.000 personnes selon les organisateurs), le nombre de participants déçoit au regard des enjeux sociaux qui pèsent sur les travailleurs français. Hervé, un vieux de la vieille de la CGT en préretraite depuis quelques mois, l’avoue à demi-mot : « C’est déjà pas mal mais je m’attendais à ce qu’on soit plus… Elle semble loin, l’époque des gilets jaunes. »

Toutefois, si quelque chose pèche au sein du cortège, ce n’est pas le nombre de participants mais plutôt la présence, au cœur de celui-ci, d’une bonne centaines de militants antifascistes, habillés en noir de la tête aux pieds, le visage caché par des masques ou des cagoules, et porteurs de banderoles aux slogans évocateurs. « Mutinerie collective », lit-on sur l’une d’entre elles ; « à mort le capital » perçoit-on sur une autre. Les antifas sont venus en nombre, sans le moindre obstacle de la part des services de sécurité syndicaux. Agitateurs professionnels, leur présence ne vas pas passer inaperçue.

Au cœur du cortège, le bras armé de la gauche

Idéalement situé, ni trop près des CRS qui encadrent la tête du défilé, ni trop loin des bordures pour pouvoir échapper à une intrusion policière, le « carré » antifasciste sévit au milieu des 40.000 protestataires. Un « siamo tutti antifascisti » par-ci, un « anti, anticapitaliste » par-là, les militants cagoulés révèlent leur vraie nature au moment de croiser une petite agence bancaire appartenant à la société AXA. Ni une ni deux, la vitrine est brisée, les quelques ordinateurs posés sur le 1er bureau défoncés et les deux clients retirant de l’argent au guichet à ce moment-là traumatisés. L’intervention rapide d’une cohorte de CRS dispersera les casseurs mais leur donne la marotte pour en découdre un peu plus tard.

Quelques centaines de mètres plus loin, à l’angle du boulevard Henri-IV et de la rue Jacques-Cœur, une pluie de projectiles (des bouteilles de bière, vendues par les stands de la CGT notamment) s’abat sur une cohorte de la BRAV-M, la police anti-émeute motorisée. Dans la foulée, les forces de l’ordre réagissent et interpellent une jeune militante antifasciste aux cheveux teints en rose.

La  neutralisation de leur camarade n'est pas du goût des antifas et les bouteilles de bière pleuvent à nouveau ; un pavé viendra même arracher le rétroviseur d’une voiture garée à proximité des policiers, manquant de peu d’assommer l’auteur de ces lignes. Un afflux de renforts et une charge massive des CRS éparpillent finalement la centaine de militants antifascistes qui, déroutés, ne poseront plus de problème majeur jusqu’à la fin de la manifestation. Ils laissent tout de même derrière eux un drôle de bilan : trois banques attaquées, une dizaine de panneaux publicitaires vandalisés et un automobiliste malheureux qui retrouvera sa voiture amputée de son rétroviseur gauche…

Geoffroy Antoine

La complaisance des syndicats et des élus de gauche

Au regard de leur nombre et de leur visibilité, la présence massive de militants antifascistes n’a certainement pas pu échapper aux organisateurs. D’ailleurs, certains protestataires ont laissé entendre leur désarroi en constatant l’absence de service d’ordre à plusieurs points du cortège. Arrêtée sur le pont d’Austerlitz, à 50 mètres à peine du carré antifa, une jeune femme dit à son compagnon : « Tu as vu ? Où est passée la sécurité ? Il y a une brèche là… »

Déconcertante, aussi, la présence de plusieurs élus de gauche. L'ineffable maire de Stains, Azzédine Taïbi, était présent dans le cortège, tout sourire et peu regardant sur les troubles causé par les agitateurs vêtus en noir. Sur la place de la Bastille, étape finale de la marche, on pouvait apercevoir Louis Boyard, le jeune député NUPES connu pour avoir refusé de serrer la main à ses collègues du Rassemblement national. Il était, lui aussi, habillé tout de noir.

Au terme de cette journée, le constat est clair. La gauche rate une nouvelle fois l’occasion de revenir sur le devant de la scène sociale en laissant délibérément son cortège se faire empoisonner par des antifas casseurs et violents. Si l’on en croit les observateurs, les mobilisation de rue vont se multiplier dans les mois à venir et les bandes antifascistes y trouveront certainement leur compte, de quoi donner, peut-être, un gage au gouvernement pour enfin se décider à les dissoudre ? L’espoir est maigre…

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Mais la gauche n’a plus que ça pour exister !
    Sans le panel de menaces qu’elle brandit, de « l’annulation » à l’agression en passant par l’anathème, leur discours aurait très logiquement disparu.
    On est de gauche par intérêt personnel ou par peur.

  2. Ces assoc antifas, subventionnées par quelques ONG sorosiennes, sont mandatées par le pouvoir. Ce qui est surprenant, c’est que la CGT, suite à mai 68 où ce type d’exactions existaient déjà (j’en ai été moi-même témoin), avait créé un service d’ordre musclé (certains étaient des amis) qui mettait au pas l’extrême-gauche et ses casseurs (. Surprenant qu’ils soient maintenant bienveillants !!!….

    • En effet pipo 56 ,où sont les gros bras du services d’ordre de la Cégète ? Exclu lulu . Tout cela sent à plein nez la reprise ne main des syndicats par les trotskystes . Avant, dans les manifs, les provocateurs d’extrême gauche se faisaient éjecter sans ménagement et n’y revenaient pas de sitôt . Le SO était même plus virulent que nos FDO aujourd’hui qui se comportent comme des nounous avec les jeunes antifas ! Ce sont d’ailleurs les antifas, et autres no borders venus de je ne sais où , qui ont saboté le mouvement des gilets jaunes à force de dénaturer les vrais revendications de ce mouvement pour rentrer dans une unique logique d’affrontement avec la police .
      On se demande si tout cela n’a pas été un ballet murement réfléchi, dont les principaux protagonistes ne savaient même pas si ils étaient manipulés ou non ? Je parle des antifas qui étaient chargés de provoquer et casser des vitres remboursables par les assurances, et des policiers qui répondaient à coup de LBD qui rataient toujours les casseurs, mais jamais les gilets jaunes !

      • « On se demande si tout cela n’a pas été un ballet murement réfléchi,  » C’est l’évidence même. Ces déguisés et masqués de noir ont une préoccupation principale : ne pas être reconnus. Je ne serais qu’à moitié étonner d’y trouver quelques policiers en civil, de ceux pour lesquels les cordons de CRS s’ouvraient obligeamment lors des manifestations de gilets jaunes.

      • En mai 68, alors que j’étais gamin en vélo place de la République et 1h avant le départ de la manif, j’avais vu 2 types en blouson sortir d’un groupe de CRS et rejoindre tranquillement la Bastille d’où devait partir le cortège. Les ayant suivi mon vélo à la main, quelle ne fut pas ma surprise de voir mes 2 types renverser les voitures et casser les vitrines du Bd Beaumarchais. Ce n’est que plus tard, ayant grandi, que j’ai compris le rôle des « appariteurs »

  3. Les noms de tous les antifas sont connus des services de police.
    Cependant, ils sont toujours dans la rue, et de plus en plus malfaisants !
    Alors Darmanin ?
    On fait quoi ?
    On a peur ?

  4. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi, nous les patriotes, nous continuons à appeler ces hordes sauvages ´´ antifas ´´. Ils sont exactement le contraire de l’antifascisme. Le terme ´´ antifas ´´ figure dans le lexique de gauche et d’extrême gauche. Nous ne sommes pas obligés d’utiliser ces mots qui appartiennent au camp adverse.

  5. Les antifas, le bras armé du Pouvoir nécessaire au sabotage des manifestations. La police n’étant présente que pour donner le change. Selon les informations reçues, des enfants de bourgeois. Ils ne seront jamais sérieusement inquiétés . Leurs parents constituent l’essentiel de l’électorat macronien. Le traitement est le même à l’égard de la Justice. C’est elle qui a porté Macron au pouvoir en 2017. Il ne faut donc pas espérer de Macron un redressement de cette institution dont une simplification des procédures qui conduirait à plus d’efficacité. Il nous faut vivre avec les antifas face à une justice laxiste.

  6. La peste noire est dans la rue et le pouvoir en place peut être tranquille, les racistes anti français, anti société blanche sont là, ils font le travail de déstabilisation.

    • Normal! La gauche n’a plus que les black blocs et la violence pour se faire entendre et exister encore un peu dans les médias… vous voulez dire la peste rouge….alliée à la peste noire anar.

  7. Pourquoi continuer à nommer «  antifa » ou « antifascistes » une organisation qui est une véritable « milice anti-démocratie » post-Stalinienne post- Maoïste ou post-Pol Potiste ?

    • S’ils étaient vraiment « antifascistes », ils se suicideraient immédiatement. Ce sont eux les véritables fascistes

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