Reportage : deux élus face au lycée forteresse de Stains (Seine Saint Denis)

Odoul et Jacobelli Stains

A Stains, en Seine Saint Denis, ce 19 septembre, vers 15h30, deux voitures s’arrêtent le long de la rue qui longe le lycée Maurice Utrillo. En sortent deux députés français du groupe Rassemblement national, Laurent Jacobelli et Julien Odoul. Costume, cravate, ils sont accompagnés de leurs collaborateurs parlementaires et de quelques journalistes, dont BV. Difficile de ne pas remarquer l’inscription en lettres noires qui macule la barrière de travaux, face à l’entrée du lycée Utrillo : « Abaya : I have a dream de porter ce que je veux ». Martin Luther King revêtu du costume islamique, en somme. On peut lire aussi ce slogan des vieilles batailles de l’avortement dans les années 1970 : « Mon corps, mon choix ». Les revendications de l’islam radical emballées dans les oripeaux de la gauche française.

Policier passé à tabac

C’est dans ce lycée Utrillo qu’une partie des professeurs se sont mis en grève pour protester contre l’interdiction de la fameuse abaya décrétée par le nouveau ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal. Et contre « le manque de moyens ». C’est à Stains, où une immense mosquée est en construction, qu’une rue avait été temporairement rebaptisée du nom d’une femme de Mahomet. C’est aussi dans cette ville que, la semaine dernière, un policier a été passé à tabac par une vingtaine d’individus dans le quartier du Clos Saint Lazare. Un quartier vert et propret, et pour cause : l’État a injecté 200 millions d’euros dans sa rénovation, précisent les élus.

La reconnaissance des habitants s’arrête là. On a le sens de l’accueil au lycée Maurice Utrillo de Stains. Les deux élus sont à peine arrivés que des rideaux se ferment en haut du bâtiment. Les grilles du bâtiment sont elles-aussi fermées. L’accueil du lycée laisse les élus dehors : ils y resteront. Un peu plus tard, une femme viendra rabattre d’autres portes de fer, derrière la première enceinte. Au cas où les députés décident de défoncer la grille ? Pour cacher la délégation aux élèves ? Mystère.

Le lycée n’a pas l’obligation de laisser entrer les deux députés, contrairement aux prisons ou aux fameux CRA, les Centres de rétention administrative où patientent les étrangers en voie d’expulsion. Mais l’usage veut que nos établissements publics ouvrent leurs portes aimablement, montrent les installations et proposent une courte visite. Sur place, Laurent Jacobelli et Julien Odoul expliquent qu’ils ont visité de nombreuses fois des établissements scolaires de leur circonscription. Sans difficulté. La semaine précédente, ils ont demandé au lycée Utrillo par courriel s'ils pourraient effectuer une visite : ils ont reçu une réponse. Négative. L’établissement a ses usages propres. Ils ont donc pris les devant.

Quelque chose à cacher

Un employé vient tout de même demander aux élus de s’éloigner de l’entrée, « car les élèves vont sortir ». Refus de Jacobelli et Odoul qui précisent qu’ils ont le droit d’être là et qu’ils laisseront bien-sûr sortir les élèves sans les agresser. Promis ! On s’agite derrière les grilles du lycée, notamment un homme en veste et cravate : le proviseur adjoint de l’établissement va et vient, parle aux salariés de l’établissement et téléphone frénétiquement avant de se décider à rencontrer la petite délégation. Il s’enquiert plusieurs fois des noms des élus. Il doit en référer à sa hiérarchie. « Quelque chose vous gêne ?, lui lance Julien Odoul. C’est la première fois qu’on voit quelqu’un d’aussi fermé lors de nos visites. Donc, soit vous avez quelque chose à cacher ce qui poserait problème, soit vous avez un problème avec les élus de la République ? »

Non, le proviseur n’a pas de problème avec les élus de la République, assure-t-il. Mais il doit voir avec sa hiérarchie. « On voit bien dans l’attitude de ce proviseur adjoint que tout n’a pas l’air très clair, constate Laurent Jacobelli. On a simplement envie de vérifier que ce principe de la laïcité fondateur de la République française est appliqué partout, même ici à Stains où on sait bien que la municipalité et un certain nombre de communautés prennent très mal le fait qu’on interdise le prosélytisme islamiste dans les établissements scolaires ». Du reste, à défaut d'ouvrir ses portes, le lycée a appelé... la police ! Une petite dizaine de fonctionnaires en uniforme échangent avec les élus et prennent position devant l'entrée.

"Eléments de langage"

Cela ne semble pas rassurer le proviseur qui revient au bout d’un temps. Il attend toujours des instructions de sa hiérarchie. Mais lesquelles ?, demandent les députés. « Des éléments de langage », précise-t-il. La petite troupe réprime une certaine hilarité. Mais ce 19 septembre, les deux élus sont contraints de constater qu’ils n’ont pu pénétrer l’enceinte de l’établissement. Ils n'ont pas non plus bénéficié des "éléments de langage". Ils en tirent les conséquences.

« Ce qui s’est passé là est unique, n’a jamais eu lieu et pose question, expliquent les deux députés. Nous écrirons à Monsieur le ministre Gabriel Attal pour lui relater les faits et lui demander une explication ». Le ministre saura peut-être faire comprendre aux responsables du lycée Utrillo qu’ils ont à répondre à une autorité, celle de l’état, et pas une autre, « je ne sais pas laquelle », lance Julien Odoul qui vise les autorités religieuses. Stains, une ville française.

Photo : Laurent Jacobelli et Julien Odoul dans le quartier du Clos Saint Lazare à Stains.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Il ne faut pas perdre de vue qu’un grand nombre d’enseignants sont de gauches, voir, d’extrême gauche . Ceci explique cela.

  2. François René Châteaubriant, écrivain et homme politique l’a dit en son temps (XIX siècle) à ses homologues politiciens;  » si vous chassez le christianisme vous l’islam !  » Aujourd’hui nous y sommes par le fait de cette caste politique. Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument!

  3. On sait très bien pourquoi ces députés n’ont pas été accueillis. Car dans ce lycée on contrevient à la loi sur l’abaya, tout simplement. Toujours ce problème des territoires perdus de la République. Ainsi en va-t-il de la France, cher pays de mon enfance.

  4. déjà rien que le titre  » Lycée forteresse » en France , çà ne devrait pas exister !!! Monsieur Attal devrait immédiatement remédier sans prévenir à cet état de fait et là on verrait sans doute TOUT ce que cache cet établissement soumis à d’autres autorités à l’évidence ! Tout ceci est illégale dans un établissement public !

  5. Ces deux députés sont allés dans un pays limitrophe de la France et qui ne vit que grâce à l’argent des français.
    Bien entendu les gouvernants sauront rappeler à la population qu’il n’y a pas de zones de »non droit » en France…

  6. Merci Messieurs et merci également aux personnes de votre délégation. La France islamiste est en place dans ces quartiers de cette république des traites à la patrie. Paul Valéry l’a écrit; la politique c’est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde !

  7. Il est logique (et honteux) que la domination de certains lieux par l’extrême gauche, alliée à l’idéologie conquérante de l’islam, utilise des méthodes fascistes contre la République et ses usages démocratiques. Puisque le fascisme a toujours été et demeure d’extrême gauche.

  8. Le ministre Gaby Attal, aurait-il donné des ordres afin d’interdire l’entrée des établissements scolaires à des élus, sous le prétexte fallacieux qu’ils ne sont pas dans le bon parti politique ?
    Ça y ressemble très fort !

  9. Ah! S’ils avaient été Verts! Ou mieux, Nupes…
    Mais là. Même Attal n’aurait pu rentrer sans s’annoncer 15 jours à l’avance. Faut comprendre. Un accord a sans doute été passé, au niveau culturel, avec la mosquée, dans l’esprit de la laïcité bien sûr. Ou bien en 24 h il n’a pas été possible de tout nettoyer des trafics habituels. Bref, juste un problème de logistique…
    Rien à voir avec une robe longue confortable sans signification religieuse, bien sûr.

  10. Stains et quelques autre communes n’ont pas fini de nous étonner surtout quant on constates que quelques personnes de gauche et d’extrême gauche ont portes ouverte dans des établissements de l’éducation national où ils déversent leur bonnes paroles a des adolescents dont même leurs parents ne sont pas d’accord mais surtout forcé de faire profil bas. Voilà un bel exemple où même des élus se voient refuser l’accès à des établissement dit publique surtout de ces établissements qui forment la population de demain, nous vivons des périodes exaltantes.

  11. La pauvre France est devenue un foutoir il faudra un jour, j’espère le plus tôt possible, faires rendre des comptes aux responsables de ce désastre.

    • Merci Messieurs et merci également aux personnes de votre délégation. La France islamiste est en place dans ces quartiers de cette république des traites à la patrie. Paul Valéry l’a écrit; la politique c’est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde !

  12. C’est bien. Ils vont faire sortir la réalité au grand jour. Effectivement, cet établissement doit avoir des choses à cacher. Il a peut-être imposé un uniforme : l’abaya.

Commentaires fermés.

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