[REPORTAGE] Intense émotion à Dauphine, après le décès de Philippine

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L'émotion est palpable, aux portes de l'université de Paris-Dauphine, ce 24 septembre, dans le XVIe arrondissement de Paris. Samedi après-midi, sur les coups de 17 heures, la nouvelle est tombée : le corps sans vie de Philippine Le Noir de Carlan, âgée de 19 ans, a été retrouvé à demi enseveli à l'orée du bois de Boulogne, à moins de 500 mètres de l'université où elle était étudiante, en troisième année de licence économie et ingénierie financière. Sa disparition avait été signalée vendredi après-midi. Après avoir déjeuné au CROUS du campus, elle devait rentrer chez ses parents, dans les Yvelines. Elle n'est jamais arrivée. Le parquet de Paris à ouvert une enquête criminelle pour homicide volontaire. Elle aurait été asphyxiée, selon les premiers éléments. Un suspect a été aperçu par plusieurs témoins, le visage dissimulé par un masque chirurgical, une pioche en main.

Un silence pesant règne dans l'établissement et aux alentours

Au troisième étage de l'établissement, un hommage spécial est rendu à Philippine. Autour d'un portrait de l'étudiante, de nombreuse gerbes de fleurs ont été déposées. Des centaines d'étudiants et de professeurs ont observé une minute de silence, lundi matin. Tous les élèves fréquentant Dauphine peuvent s'identifier à Philippine : elle rentrait déjeuner chez elle, en transport en commun, comme la majorité des jeunes qui observent la minute de recueillement. Ce mardi, BV s'est rendu sur place.

Depuis le drame, la sécurité de l'établissement a été renforcée. À l'entrée du bâtiment, une première barrière de sécurité est en place : les vigiles font ouvrir les sacs. Quelques mètres plus loin, un deuxième barrage empêche de pénétrer dans l'enceinte de l'université sans présentation d'une carte étudiante.

L'émotion est encore vive, les visages des étudiants portent la trace de la tragédie. Des visages tristes et inquiets. Le silence est presque pesant ; il étonne, dans un lieu de vie habituellement bourdonnant, comme toute université. Les élèves sortent seuls pour la plupart et se hâtent vers le bus ou le tram. Aux abords du bâtiment comme dans le hall d'entrée, rares sont ceux qui s'attardent. Sur les marches de l'université, une étudiante fume. Elle accepte de répondre à nos questions. Elle ne connaissait pas la victime mais, comme tous les autres, elle en a entendu parler, lundi. Quelques mots encore et elle rejoint un groupe de jeunes gens, bien silencieux eux aussi.

Aux abords du lieu de la tragédie, les roses sont encore fraîches

Sur le chemin qui mène au bois de Boulogne, itinéraire présumé du meurtrier et de sa victime, personne ne rôde, sinon de nombreux journalistes en quête de témoignages. Un coureur à pied habitué des lieux désigne un trou dans la terre. L'endroit n'est plus balisé, rien ne laisse supposer le drame. À quelques mètres de là, un bouquet de deux roses a été déposé à même le sol. Elles sont encore fraîches.

Fleurs déposées en hommage à Philippine non loin de l'endroit où son corps a été découvert. © BV

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

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