[Reportage] Le Salon de l’agriculture est-il devenu un meeting politique géant ?
Vraies propositions à l’égard de la détresse agricole ou coup de communication des divers partis ?
Ce lundi, la 60e édition du Salon de l’agriculture ouvre ses portes pour la troisième journée. Le week-end d’inauguration a beaucoup fait parler. Le président de la République Emmanuel Macron s’y est en effet rendu pour l’ouverture. Au milieu des échanges entre le Président et les agriculteurs à bout, des « Macron démission », des sifflements et des huées se sont fait entendre. Les CRS étaient nombreux, des heurts ont eu lieu.
Dimanche, c’était au tour de Jordan Bardella, président du Rassemblement national, de faire le tour du parc des exposition, porte de Versailles. La visite a eu plus de succès : les selfies se sont enchaînés, certains ont lancé des Marseillaise, des « Jordan Président ! » Les ministres de la majorité déplorent ce succès, comme Marc Fresneau, qui conspue la politique des selfies que mène le RN. Le Premier ministre Gabriel Attal s’est rendu au Salon dimanche soir, une heure après la fermeture. Il annonce s’y rendre à nouveau mardi, dès 7 heures ; avant l’ouverture, donc.
Lundi, le défilé des personnalités politiques s’est poursuivi, Éric Ciotti (LR), François-Xavier Ballamy, tête de liste européenne, ainsi que Céline Imart, seconde de cette liste, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, Manon Aubry (LFI) , Olivier Faure (PS) et Jordan Bardella (RN) pour la seconde fois. Le Salon ainsi présenté semble se changer en arène destinée aux combats politiques. Vraies propositions à l’égard de la détresse agricole ou coup de communication des divers partis ? En tout cas, ils ont monopolisé la scène médiatique de ces premiers jours.
Les politiques défilent, l’authenticité du Salon demeure
Mais sur le terrain, la réalité est autre. Les médias confisquent la paroles aux agriculteurs pour ne la confier qu’aux politiques. Pourtant, passée la nuée de journalistes et de militants qui suivent les élus ou candidats des différents partis, passés les quelques curieux amusés qui prennent une photo, le Salon retrouve l’aspect traditionnel qu’on lui connaît et qui attire tant. « Oh non, on va voir les poules, c’est plus intéressant », s’amuse une visiteuse au micro de BV alors qu’on lui demande si elle compte s’attarder au stand où discute le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. L’exposant qui se trouve en face vend ses saucissons à qui mieux mieux : « Il y en a [des politiques] qui passent tous les jours. Pour certains, on les repère de loin : les gens huent ou acclament. Mais bon, quand ils sont passés, les choses restent les mêmes. Les gens viennent voir les vaches et goûter des saucissons et du fromage. Je ne crois pas que le Salon de l’agriculture ait pris une dimension politique, cette année. » Quelques pavillons plus loin, un éleveur de vaches s’exprime au micro de BV : « La crise de l’agriculture existe depuis bien longtemps. Les politiques n’en prennent conscience que maintenant qu’on leur a fait peur avec les tracteurs à Paris. Donc, ce Salon de l’agriculture est le même que tous les ans. Je suis fière de montrer mes bêtes, et puis c’est tout. Je ne viens pas ici pour prendre un bulletin de vote ! » Artisanat, traditions, fierté de sa région restent les maîtres mots de cet événement très attractif. En Corse, la guitare raisonne et les cordes vocales vibrent, en Auvergne, on enchaîne les bourrées endiablées, dans le Sud-Ouest, sous leurs bérets noirs, un foulard rouge noué autour du coup, des voix tonitruantes chantent Les yeux d’Émilie. Pas de protestation, pas de revendication.
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
On tape toujours sur les mêmes : jusqu’à quand ?
Lire la vidéo
24 commentaires
que les agriculteurs se rassurent rien ne changera, le président leur a donné RDV dans 3 semaines, mais oh miracle il sera à Kiev avec le comique, il n’est jamais là quand ça chauffe, c’est encore le fusible Attal qui va annoncer « le ruissellement » que « l’excellent » fesneau aura vu passer s’il était réveillé à Bruxelles. Quand aux agriculteurs qui n’ont pu vendre samedi, parce que leur partie du salon était réquisitionnée par le président, qui va payer la facture du manque à gagner.
Le stand des ânes idiot est bien fournie avec tout ces politicard
Nous sommes ce que nous mangeons ! (ça c’est pour Jean Paul) Labourage et paturage sont les deux mamelles de la France ! La France sans son Agriculture n’est pas la France. L’Agriculture, c’est la fertilisation des sols dans les quels plongent les racines chrétiennes de la France. Pas de communion sans Pain et sans Vin !
Tout le monde « hurle » après MACRON mais comment est il arrivé président ?? Il n’a pas fait de « coup d’état » ?? Certains de ces « hurleurs » auraient ils oubliés comment ils ont voté ??
Les citadins y vont pour une free partie de campagne open bar , les politiques pour se faire adouber par le peuple qui fut souverain en l’abreuvant de bonnes paroles et d’habitude tout le monde repart content, rincé et repus , mais le jouet est cassé , un sale gosse y a contribué par caprice et beaucoup sont repartis en restant sur sa fin ( ou faim c’est selon ).Que reste t il de mon pays …
Sept ans de Macron: c’est la faute au RN! Attal ce matin en remet une couche: mais c’est bien: ainsi, en évoquant le RN à tout bout de champ, la Macronie n’existe pus qu’en négatif par rapport au RN. Qu’il continue donc.
Et Attal , lui , évite la confrontation…il y va en dehors des heures d’ouverture !!!
L’info suivante mérite d’être mise en parallèle puisque les migrants hébergés là, pourront manger les légumes de la ferme de Grignon qui fut pendant presque 2 siècles le terrain d’expérimentation du prestigieux » l’Institut National d’Agronomie » renommé Agro-ParisTech et déplacé sur le plateau de Saclay pour bénéficier du même environnement , écosystémique et microcosmique, culturel et intellectuel que Polytechnique par exemple . Autant dire que l’expérimentation agricole se fera bientôt sur Mars ; allo , la Terre?
Il y a juste une categorie qu’on ne voit pas et c’est heureux .Ce sont « les barbus »
Vous rigolez? L’agriculture, faut bosser dur et ça ne rapporte pas.
Pinard, rillettes, saucissons, jambons, andouillettes, boudins … C’est comme la citronelle avec les moustiques !
Si l’alimentation n’était pas le premier besoin de l’homme, nous n’aurions pas la colère simulée du président , les ronds-de-jambe du plus jeune de tous les jeunes et les répète-jacquot du ministre toujours propre sur lui, assis sur la paille quand le boss apaise la tempête .
» un foulard rouge noué autour du coup, »
Du coup j’ai oublié que la guillotine visait à raccourcir ceux qui se poussent du col.
Apprendre correctement le français quand on se mêle d’écrire est aussi nécessaire que la préparation de la sauce qui va accompagner la barbaque …
Que voulez vous : c’est la nouvelle génération éduquée par des profs de français incultes et des correcteurs lassés ! faudra -t-il céder et s’y faire ?
La seule question qui se pose pour le président est de savoir si la distribution de chèques permettra de calmer les revendications paysannes, au moins jusqu’aux élections européennes ?
Tous les mêmes , des promesses pour être élus et une fois en place rien ne change….
D’accord, mais combien parmi eux ont voté Macron ! On a les présidents qu’on mérite ! Attal fait illusion, car il mène la politique de son maître mais avec un art de la parole plus subtile !
Attal n’a pas vendu ALSTOM à GENERAL ELECTRIC. Attal n’est pas sous le coup d’une enquête du PNF autour d’un pacte de corruption. Attal n’était pas chez Roschild pour piloter des transactions du genre de la vente des laits maternisés de PFIZER à NESTLE pour 11.8 milliards de dollars. Attal reconnait ouvertement qu’il est homosexuel. C’est un océan qui sépare les deux hommes. Attal est un politicard macroniste de talent, Macron c’est « une autre paire de manche », un cas psychiatrique, où se mêlent narcissisme et perversité. Attal n’est pas détesté comme Macron l’est, sans doute par par une large majorité de Français.
Macron occupant tous les canaux médiatiques,il faut bien exprimer ses idéologies sur le terrain.
Bien sûr. Ce ne sont pas quelques excités de la Coordination rurale, qui croient que le RN défend le Frexit, qui représentent les agriculteurs. Quand on en connaît, ils sont Macron.
Il me semble que c’est Macron qui a lancé cette fausse info sur le RN et le frexit. La FNSEA a, me semble-t-il, appelé à voter Macron.