Retailleau nomme une ex-présidente de SOS Racisme à un poste important !

Cindy Léoni, militante de gauche, nommée sous-directrice de la gestion des crises : où est la cohérence ?
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C'est l'un de ces actes qui font douter de la sincérité de Bruno Retailleau : adepte d'un discours de droite décomplexé sur l'immigration, sur l'insécurité, sur l'Algérie, il vient cependant d'entrer dans l'ère du soupçon, comme de nombreux dirigeants UMP ou LR avant lui. Très droitiers dans leurs discours durant les campagnes électorales, cédant tout à la gauche et au politiquement correct dès qu'ils sont au pouvoir. Or, en campagne, Bruno Retailleau l'est aussi : pour la présidence de son parti, contre Wauquiez. Mais il est au pouvoir et, donc, en capacité d'agir et, à ce titre, il vient de nommer, le 24 février dernier, une militante historique de gauche, Cindy Léoni, sous-directrice de la gestion de crise et de la planification à la DGSCGC (la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises ; la sécurité civile, pour faire court) rattachée à son ministère. Mais qui est donc cette Cindy Léoni que Bruno Retailleau a jugée indispensable à la mise en œuvre de sa politique ?

Qui est Cindy Léoni ? De la militante étudiante très engagée à gauche...

Une visite sur la page Wikipédia de l'intéressée suffit à comprendre le vent de colère qui commence à souffler sur les réseaux sociaux à l'encontre du ministre de l'Intérieur. On y apprend que Cindy Léoni a construit sa carrière et sa notoriété politiques sur son militantisme étudiant : FIDL, UNEF-ID au début des années 2000. À gauche, donc. Comme beaucoup d'autres avant elle, elle milite aussi à SOS Racisme jusqu'à en devenir présidente, de 2012 à 2014. Tout cela fleure bon la pépinière PS : étudiante, elle milite aussi au MJS dirigé par Julien Dray et Jean-Luc Mélenchon. Faut-il préciser que ses études se sont arrêtées à une licence de lettres modernes (une maîtrise, précise Libé), le militantisme devenant certainement plus prenant ? Et plus rémunérateur...

La chouchoute des Présidents Hollande et Macron...

Avec ce CV qui sent bon les grandes heures de l'État-PS, où un passage à l'UNEF et à SOS Racisme suffisait à vous ouvrir les portes des ministères, la suite de sa carrière a logiquement connu de brusques accélérations grâce aux Présidents Hollande et Macron. En 2015, le premier la nomme personnalité qualifiée au Conseil économique, social et environnemental où, selon un article du Monde de l'époque, intitulé « François Hollande donne plus de place à la société civile au CESE », elle fait partie de ces personnalités nommées « au titre de leur compétence dans le domaine culturel, social ou sportif... » Quant à Emmanuel Macron, il la catapulte en 2020 sous-préfète, directrice de cabinet de la préfète de la Charente.

Droit de vote des étrangers, PMA-GPA, racisme anti-Blanc : des positions dignes de LFI !

Et ce beau parcours de la parfaite militante de gauche s'est traduit pas des prises de position publiques sur tous les grands sujets sensibles qui marquent désormais le clivage droite/centre et gauche : vote en faveur des étrangers, Cindy Léoni est pour ; PMA-GPA, etc, elle est pour ; quant au racisme anti-Blanc, qui coûte la vie à certains, elle n'en voit aucune trace autour d'elle !

L'ascension se poursuit grâce à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques !

Depuis 2022, elle était haut fonctionnaire en charge auprès du préfet de la région Île-de-France de l'organisation de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2024. À ce titre, elle est nommée la même année chevalier de l'ordre national du Mérite sur le contingent du ministère de l'Intérieur, dirigé alors par Gérald Darmanin. Et il suffit de lire le portrait que lui consacre Libé pour voir que le poste allait comme un gant à cette militante de gauche ! « Cindy Léoni voit dans cette fête inaugurale une forme de réponse au terrorisme. Pour elle, la question reste la même : "Comment on tient, comment on répond et comment on engage ce rapport de forces entre l’obscurantisme et la lumière". » C'était donc ça, cette cérémonie woke et cette parodie de la Cène !

 

...et à Manuel Valls ?

Fin 2024, elle rejoint la cellule interministérielle de crise mise en place suite au passage du cyclone Chido à Mayotte. Et la voilà donc sous-directrice de la gestion de crise et de la planification à la DGSCGC. Par la grâce de Bruno Retailleau. Et peut-être grâce à l'influence de l'un de ses mentors anciens socialistes, Manuel Valls, collègue de M. Retailleau ? C'est lui, en effet, qui, selon Libé, « la fait rentrer à la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) ». Et lui qui l'aurait imposée, avec Macron, à Retailleau ?

Finalement, cette nomination symbolise peut-être moins l'insincérité de M. Retailleau que la faiblesse de son poids politique réel au sein du gouvernement et de la majorité. Tout comme ses paroles de fermeté vis-à-vis de l'Algérie viennent d'être neutralisées par les déclarations d'Emmanuel Macron...

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

126 commentaires

  1. Je viens de lire cet article au sujet de la nomination de cette ex-responsable de SOS Racisme. Je suis consterné. Je ne comprends pas que Bruno Retailleau, personnalité en qui j’avais confiance jusqu’à maintenant, se soit laissé imposer une telle nomination. S’il n’a pas la main sur les affaires de son ministère, il n’a plus qu’à en claquer la porte. Désormais, je ne fais confiance qu’en Eric Zemmour et Sarah Knaffo. En outre, en matière d’immigration, il faut absolument sortir de la CEDH, comme l’exige du côté britannique deux personnalités politiques fortes: Nigel Farage et Matthew Goodwin.
    Jean-Bernard

  2. Honte à ce monsieur qui tente de nous enfumer. Il parle beaucoup, agite les bras pour nous convaincre des capacités qu’il n’a pas!

  3. Retailleau confirme que le LR est gaucho compatible,comme l’étaient ses prédécesseurs UMP.Quant au RN mariniste,il a clairement mis la barre au Centre Gauche,surtout au plus sociétal.Reste Reconquête,mais on a vu que ce mouvement ne plaisait pas du tout ,hélas,au troupeau électoral

  4. Sûr que ce n’est pas chez Reconquête qu’on aurait choisi une militante de gauche pour la nommer à un poste aussi important.Mais comme disent les intervenants à ce fil ,la décision de Retailleau confirme que les LR sont parfaitement gaucho-compatibles,comme l’étaient les UMP avant.

    • Je suis d’accord avec vous: seuls Eric Zemmour et Sarah Knaffo ont la détermination nécessaire pour sortir notre pays de l’impasse et nous permettre de regagner notre pleine et entière souveraineté. Le problème de Retailleau est que sa détermination, que je crois sincère, est entravée par la situation politique dans laquelle il se trouve. La révolution ( au sens étymologique du terme ) conservatrice dont ce pays a besoin ne peut être menée qu’à en bouleversant toute l’administration, et en ayant le courage de sortir d’organisations telles que la CEDH qui empêchent de lutter contre l’immigration massive.
      Jean-Bernard

  5. c est déconcertant au plus haut point,Retailleau qui fait nommer cette gauchiste digne d LFI et qui prône le contraire de cette personne tous les jours!on nous prend pour des imbéciles mais on s’en souviendra au prochain vote!

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