Retour de l’hydre djihadiste : le procureur national antiterroriste alerte !

© Capture d'écran BFMTV
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C’est une petite phrase qui ne passe pas inaperçue. Invité de BFM TV, le procureur national antiterroriste (PNAT) Olivier Christen a avancé des chiffres effarants. « Depuis fin 2023, nous avons une recrudescence de la menace djihadiste qui se caractérise de plusieurs façons, déclare-t-il en préambule. En termes chiffrés, on a augmenté de 70 % le nombre de procédures que nous avons ouvertes en 2024 par rapport à 2023 sur ce contentieux, qui reste le principal contentieux sur lequel nous travaillons. » Des chiffres dont BV s’est assuré l’exactitude et qui ont bien été confirmés par le parquet national antiterroriste. Inquiétante, cette tendance haussière montre une augmentation nette de la menace terroriste. Comment se matérialise cette hausse de la menace terroriste et par quel biais a-t-elle connu un regain ? Plusieurs pistes sont à explorer.

Des chiffres en hausse d’année en année

L’hydre islamiste est de retour. Le magistrat souligne : « Tel que nous le mesurons par rapport au nombre d’enquêtes que nous ouvrons, il y a un retour de la menace djihadiste aujourd’hui, répond-il à la journaliste Apolline de Malherbe. Celle-ci se caractérise principalement par une menace endogène et exogène entre lesquelles je ne fais plus vraiment de différences car elle est majoritairement exogène. »

Les données que rend accessibles le parquet national antiterroriste peuvent faire peur. Entre 2022 et 2023, la juridiction a connu près de 7 % de procédures supplémentaires. La situation est d’autant plus alarmante en affinant les chiffres. D’après nos confrères de France Info, en 2024, 18 mineurs ont été déférés devant le parquet national antiterroriste, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2023 – année où 15 mineurs avaient déjà été mis en examen dans 10 affaires distinctes, contre seulement deux adolescents en 2022.

Un avant-après : le 7 octobre

Le terrorisme islamiste est loin d’être un souvenir. Selon la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), celui-ci est « à un niveau élevé, et aujourd’hui majoritairement porté par des acteurs solitaires ». Le procureur national antiterroriste estime que « le 7 octobre et l’attaque terroriste du Hamas ont créé une déflagration », précisant : « On a relevé un renforcement des propos antisémites, avec des cibles antisémites bien plus clairement exprimées. » Si l'on ajoute à cela les grands bouleversements que connaît le Moyen-Orient, avec la très récente chute de Bachar el-Assad, le terreau de l’islamisme est plus que fertile.

Olivier Christen rapporte également une hausse du nombre de mineurs radicalisés. « Habituellement, on a entre deux et quatre mineurs par an mis en examen pour faits de terrorisme... Mais il y en a eu 15 en 2023 et 19 en 2024 », note le procureur. Les établissements scolaires sont les premiers remparts face aux jeunes individus présentant des signes de radicalisation islamiste. En dehors des seules procédures mises en place par le PNAT, le taux de fiches pour radicalisation se maintient. Interrogé par Ouest-France, début janvier 2025, Marc Hecker, directeur adjoint de l’Institut français des relations internationales, annonçait le nombre d’« environ 4.300 fiches actives aujourd’hui » et des sorties de prison d’individus radicalisés toujours plus nombreuses : « Les condamnés pour terrorisme sortant de prison (environ soixante-quinze par an), ne sont pas [tous] "désengagés" ».

 

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