[ÉDITO] Retour du service « national » : les Français le réclament, à raison !

Plus de six Français sur dix sont favorables au « rétablissement d’une forme de service militaire obligatoire ».
Capture d'écran France 24
Capture d'écran France 24

Sous l’influence des politiques, l’armée a à peu près tout bazardé de ce qui servait à assurer la conscription : casernes, régiments antiques, armes, uniformes. Du service militaire, rebaptisé service national, il ne reste plus que les souvenirs des plus de 50 ans.

Au terme de ce grand ménage, après des décennies d’illusions durant lesquelles les mêmes politiques ont promis, juré, craché que la guerre avait disparu de l’Europe pour toujours grâce à la sacro-sainte construction européenne, le sondage tout récent signé « Destin commun » fait l’effet d’une douche froide. Un préalable : il est toujours bon de savoir qui sonde qui. Sur le site de Destin commun, on cerne vite l'objectif : « La raison d’être de Destin commun est de bâtir une société plus soudée […]. Les Français résisteront d’autant plus à la tentation du repli et à l’attraction qu’exercent les extrêmes qu'ils auront le sentiment de vivre dans une communauté de destin. » On voit mieux encore l’idée quand on sait que ce « think tank » est financé par les organismes de George Soros et qu’il soutient activement la répartition des migrants dans nos campagnes (lire l'enquête de Clémence de Longraye). Par ailleurs, la directrice exécutive de « Destin commun », Laurence de Nervaux, est l’épouse, à la ville, du nouveau patron de l’Arcom : Paris est un village.

Seul un Français sur quatre s'y oppose

Pas de quoi soupçonner une dérive d’extrême droite militarisante, en tout cas… La fameuse Laurence de Nervaux commente ainsi le sondage réalisé dans cinq pays : « Le tournant historique que constitue le désengagement américain dans la guerre en Ukraine dessine dans l’opinion l’opportunité du renforcement d’un sentiment d’appartenance à une communauté de destin européenne. » Suit, bien sûr, l'habituel prêchi-prêcha européisto-mondialiste.

Mais les temps sont durs, pour les manipulateurs stipendiés. Car l’un des résultats de ce long sondage très orienté a de quoi décoiffer la gauche antimilitariste qui considéra la suppression du service militaire en France comme une grande victoire du progrès et de la paix dans le monde. En France, en effet, plus de six Français sur dix (61 %, précisément) sont favorable au « rétablissement d’une forme de service militaire obligatoire en France ». Au secours, le treillis revient ! Un Français sur quatre, seulement (26 %), s’y oppose. Dans le détail, les plus concernés, c’est-à-dire les plus jeunes, sont certes les moins partants : parmi les 18-24 ans, ils sont tout de même 43 % à appeler le rétablissement du service, contre 33 % qui s’y opposent - dix points de moins. Un 18-24 ans sur quatre (24 %) ne se prononce pas. Mais dans toutes les tranches d’âge, les « favorables au rétablissement » sont plus nombreux que les opposés.

De quoi troubler nos gentils apôtres de la paix dans le monde ou de la disparition des frontières, et dégoûter les contempteurs de la défense « nationale » (quelle horreur !), pressés de transformer cette antiquité barbare en surprise-party chez les Bisounours ! Comme un goût de retour au bon vieux temps du « service », avec chants de section et ordres qui claquent.

C’est, comme sur bien d’autres sujets, le Président « de droite » Jacques Chirac qui joua les fossoyeurs. Le 22 février 1996, au JT de 20 heures, le Président annonce qu’il va mettre fin au service militaire. Fin d'une tradition, malgré des interruptions assez longues, maintenue depuis… 1798 ! « Nous n'avons plus besoin d'appelés, de gens faisant leur service militaire, explique-t-il. Et, donc, dans six ans, il n'y en aura plus. »

Pas adapté aux « nouvelles missions », à la nouvelle configuration du monde, etc., le service est surtout… trop cher pour l’État, champion du monde de la taxation vis-à-vis de sa propre population. Chirac se donne dix ans mais, en mai, ouste : le service est supprimé à compter de début 1997. À la place, les Français effectueront une journée de service civil, parfaitement inutile et vite transformée en une séance de lavage de cerveau supplémentaire sur les obsessions ambiantes (diversité, inclusion…).

Pas d'autorité du tout

Vingt-huit ans plus tard, les Français touchent-ils du doigt ce qu’ils ont perdu avec la fin du service ? Pas une journée ne passe sans délits commis par des « jeunes » : agressions de policiers, pompiers, maires, professeurs, tirs à la kalachnikov, assassinats purs et simples… Les « sauvageons » de Jean-Pierre Chevènement se sont radicalisés. Ils n’obéissent à personne, ne respectent rien et ne craignent rien. À 25 ans, une bonne partie de cette génération, notamment dans les « quartiers populaires », n’a connu ni l’autorité parentale, ni celle de l’instituteur, ni celle du professeur (consciencieusement démolie par les pédagogistes), ni celle du curé, ni celle des policiers qu’ils provoquent, ni celle du maire ou des pompiers. Pas d’autorité du tout : le rêve de 68 accouche d'un cauchemar. Avant 1997, l’armée se chargeait d’apprendre à ces décivilisés le respect du supérieur hiérarchique, l’obéissance aux ordres et aux commandements, le prestige du drapeau qu’on salue au garde-à-vous sans un mot et le sens du sacrifice suprême : celui de sa propre vie qu’il faudra peut-être donner en cas de conflit. Cela change la donne : la France, aujourd'hui tiroir-caisse et punching-ball d’un pouvoir algérien discrédité, courbait alors les fortes têtes et forçait le respect.

Maintenant que l'argent magique de Macron a fait bondir les crédits militaires, l'idée de revenir à une formule de « service national », deux mots magnifiques et pleins d’enseignements, ne paraît pas folle. Il faudra, au passage, remercier nos amis de « Destin commun » pour ce sondage si national !

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

62 commentaires

  1. Avant de se demander s’il faut transformer chaque français, et française, au moins pendant un temps en soldat, il faut se demander s’il faut faire la guerre. La France était-elle mieux à la fin des guerres dites napoleoniques, à la fin de celle de 1870, celle de 18, celle de 45, celle d’Indochine, celle d’Algérie, des diverses campagnes africaines, ou afghanes, irakiennes, etc… Et la réponse est non. Un grand non. Qu’est ce que les russes gagneraient à envahir l’Europe, à supposer qu’ils y arrivent. Rien, ils n’ont pas les moyens de maintenir une armée d’occupation sur tous les territoires. Alors plutôt qu’investir des sommes délirantes dans du matériel militaire en vue d’une éventuelle troisième tuerie mondiale on pourrait demander à nos politiciens ce qu’ils font pour diminuer les dépenses militaires dans le monde, quelles garanties offre un Putin ou un Trump ou un Xi pour transformer leurs industries de guerre en industries civiless, ce qui servirait nettement plus leurs peuples respectifs. Les seuls agresseurs actuels de la France sont ceux qui investissent dans le pourrissement de notre société. On peut gérer cela pour peut que l’on veuille (ou que les politiciens eux mêmes ne soient pas corrompus) avec les force de l’ordre existantes et sans avoir recours à un « service » national.

  2. J’ai fait un très bon service militaire en 1968-1969 dans la marine embarqué sur un aviso escorteur. Je dois dire qu’aujourd’hui, si j’avais des enfants, je ne serais pas tranquille de les voir partir vue la comapgnie qu’ils devraient supporter.

  3. D’aucuns pour faire semblant de faire baisser la facture de cette idée ubuesque en voulant limiter un Service National à 6 mois sont stupides, un soldat doit être efficace sur les 4 saisons !
    Ceci dit :
    – plus de bâtiments, plus d’armes, etc…
    – une armée pour faire Nation… avec les citoyens qui refusent la France
    – apprendre le maniement des armes, la fabrication des explosifs ou les techniques des armes sophistiquées
    …mais à qui parle t’on ?

    Avec quel argent ? Lecornu vient d’octroyer 195 millions à l’Ukraine qu’il prend dans la poche de qui ?

    Pourquoi au nom d’une paix qui ne serait pas fagocitée par la « belle europe » nos dirigeant sèment ils la terreur dans la population et comme le dit si bien De Villiers dans ces discours nous n’entendons pas les mots PAIX, NÉGOCIATIONS, ACCORDS, nous nentebdons que GUERRE…

  4. Comment embrigader des racailles n’ayant de Français que des pièces d’identité?
    Il nous faudrait des dizaines de milliers de militaires de carrière pour aller chercher les réfractaires, tout cela n’est pas sérieux , encourageons des jeunes gens à s’engager pour une bonne formation, ils sont l’élite dont nous aurons besoin le moment venu .
    J’ai effectué mon service d’un an,je ne regrette absolument pas cette expérience humaine si riche ,toutefois j’avoue qu’au niveau du maniement des armes je suis absolument nul ,tout juste bon à faire le zéro de crosse ,je me demande encore pour quelle raison je suis première classe .
    Chirac s’est gouré sur ce coup là comme sur tant d’autres ,à présent il est beaucoup trop tard.

  5. Le service national était totalement injuste: exemptés, réformés etc
    Ont esquivés cette année de service national: tous les candidats aux dernières élections présidentielles, et aussi moult ministres, hommes politiques, fonctionnaires haut placés, magistrats, membres du gouvernement etc .
    Merci à Chirac de l’avoir supprimé.

  6. Et sinon ? Peut-être demander l’avis des cadres de cette Armée, ce sont les premiers intéressés dans leur mission d’encadrement et de commandement, ils le vivent chaque jour et on pourrait peut-être avoir des informations intéressantes, comment voient-ils les choses , leurs ressentis, est ce que cette jeunesse de militaires professionnels a toujours la gniac ?
    On sait que la Grande Muette n’est jamais sollicité en termes de témoignages, peut-être que ça vaudrait le coup ?

  7. Cet article donne dans l’émotionnel « patriotique ». Je cite : « Pas une journée ne passe sans délits commis par des « jeunes » : agressions de policiers, pompiers, maires, professeurs, tirs à la kalachnikov, assassinats purs et simples… »
    Quand on dépense des milliards on doit avoir une idée précise de ce que l’on veut en faire. Ici la question est très simple. à quoi sert une armée ? à défendre la nation, ses frontières et à aider nos alliés ou à réparer les dégâts commis par une éducation nationale bourdieusienne et une justice sauce Syndicat de la Magistrature ?
    Si on répond que l’armée sert à défendre la Nation, alors l’armée de métier s’impose naturellement comme le général de Gaulle l’avait d’ailleurs théorisé dans un ouvrage célèbre. Car oui, l’armée d’aujourd’hui c’est le high-tech dans tous les domaines. Et plutôt que de financer un régiment de « Bidasses en Folie » à peine capables de distinguer leur pied droit de le leur pied gauche, cet argent est mieux investi dans un nouveau système de missiles ou dans l’achat d’un Rafale supplémentaire. Et je ne parle même pas de la nécessité de former des spécialistes à l’utilisation de matériels de plus en plus complexes.
    Je ne sais pas si Monsieur Baudriller a fait son service. Et si oui à quel grade. Moi je l’ai fait il y a 40 ans en tant que simple grenadier voltigeur, car, à l’époque je n’avais aucun diplôme. Si j’avais eu 20 aujourd’hui j’aurais fait les EOR. En tant que simple bidasse de base j’ai vu le caractère inepte mais également sous-développé d’une armée aux méthodes aberrantes. Et quant aux sauvageons, ils existaient déjà il y a 40 ans. Je suis ressorti de ce capharnaüm avec un profond sentiment de temps perdu à ne rien faire et à ne rien apprendre.
    Non ! L’armée n’est pas là pour pallier les manques de l’éducation nationale ni de la justice ! Chacun son boulot et les vaches seront bien gardées !

    • D’accord avec vous Ravi au lit. Qui plus est, les militaires sont opposés à ce projet. Ils ne sont nullement décidés ni formés à retirer le ver (laxisme, démagogie, utopisme et idéologie gauchiste) qui est dans le fruit depuis + de 40 ans. Quand bien même du contraire, où irions-nous chercher les moyens financiers pour mettre en place un tel projet ?
      Comme bcp de français, je pense que l’urgence est ailleurs. A commencer par s’interroger sur la question : « C’est quoi aujourd’hui être un Français ? » Puis élire un vrai chef d’état qui incarne le besoin (urgent !) d’y répondre sans ambiguïté et avec l’autorité qui convient. Point barre.
      Espérons que d’ici 2027, la réflexion aura fait son chemin mais j’ai encore quelques doutes…hélas !

  8. Non non et non il ne faut pas revenir au service national. J’ai fais mon service en 79, 13e RDP mais a l’heure actuel aller chercher les Kevin et Matéo dans les banlieue cela ne va pas être de tout repos. Mais bon nos politiques on toujours de bonnes idées non ? Restons sur du pro mais il faut aussi donner l’envie.

  9. Il faudrait peut-être remettre l’église au milieu du village !
    L’armée n’a rien décidé, rien organisé. Elle a subi comme nous l’incapacité de nos « dirigeants » à diriger le pays dans l’intérêt commun.
    « ils » ont fait des économies sur le dos de l’armée, tout en laissant (ou en faisant) exploser les déficits.
    Ils ont importé des populations allogènes qui déjà au temps du service militaire « obligatoire » s’en dispensaient, au prétexte de leur « double nationalité ». Ils prétendaient faire leur service dans l’autre pays.
    Quant à l’état du pays, il faut être bien naïf pour croire que le service militaire obligatoire aurait un impact positif sur la situation catastrophique que nous vivons.
    Bon les sondages, qui y croit encore, sauf en tant qu’élément de manipulation de l’opinion ?

  10. N’importe quoi: il est évident que l’on profite de la tactique d’épandage de la peur à travers l’UE pour « surfer » sur le fait que ça marche auprès des naïfs. Aucune invasion russe ne se profile. Quant à recréer le Service National (SN), la France a tout de même changée: aller apprendre à certains à parfaire son maniement d’armes peut au moins inquiéter; ou faire comme les Suisses qui gardent leurs fusils-mitrailleurs à la maison? Et surtout, il n’entre plus depuis longtemps déjà dans aucun plan d’état-major d’avoir recours à une quelconque mobilisation, et certainement pas générale. Et en plus, il s’agirait maintenant de « fils et filles »! Quand la moitié de l’Ukraine a fui son pays pour ne pas faire la guerre, qui expliquera qu’il faut aller mourir pour Kiev ou Varsovie? Je gage que ce sera un refus net. Ce nouveau SN n’aurait que des inconvénients, le premier d’être inutile.

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