Retour sur une « fake news » : l’amende de la députée RN Yaël Ménaché

Yaël Ménaché, députée de la 5ème circonsciption de la Somme, à l'Assemblée nationale le 9 Octobre 2024.
Yaël Ménaché, députée de la 5ème circonsciption de la Somme, à l'Assemblée nationale le 9 Octobre 2024.

L’« information » a été présentée comme étant d’intérêt public par les différents médias qui l’ont relayée. Pourtant, elle ne comportait rien, ou très peu, qui vaille un tel emballement. Le média américain Politico, spécialisé dans l’actualité politique, affirmait, lundi dernier, que la députée Rassemblement national de la cinquième circonscription de la Somme, Yaël Ménaché, avait été verbalisée durant le week-end à bord de son véhicule personnel, suite à un contrôle de gendarmerie. Si le média concède que l’élue n’était que passagère dans l’automobile, le journaliste assure qu’elle aurait reçu une contravention pour non-renouvellement de l’assurance de la voiture après avoir « adopté un comportement verbal irrespectueux en faisant preuve de mauvaise foi envers les militaires ». L’auteur ne manque pas, non plus, de mentionner un supposé état d’ébriété de la femme politique, insinuant ainsi que l’agressivité qu’elle aurait témoignée à l’égard des gendarmes était liée à une consommation d’alcool excessive.

Cette information, somme toute d'importance capitale, avait alors été relayée par plusieurs médias. Ainsi, Sud-Ouest titrait, lundi dernier, « Une députée RN sort la carte de l’immunité parlementaire après avoir écopé d’une amende lors d’un contrôle routier », reprenant dans son article dédié à l’élue de la Somme les informations publiées par Politico et aussi France Bleu. Ce dernier écrivait, le même jour, que la voiture dans laquelle elle circulait, dans la nuit de samedi à dimanche, « n’était pas assurée ». France Bleu a, par ailleurs, affirmé dans une première version que Yaël Ménaché avait, cette nuit-là, écopé d’une amende.

« Je tombe de haut »

Autant d’informations qui ont rapidement été démenties, d’abord par la principale intéressée, puis par les gendarmes, que France Bleu a finalement contactés après la publication de son article. Si France Bleu, tout comme Le Courrier picard, est revenu sur ses propos concernant l’amende, Politico, à ce jour, n'a toujours pas corrigé les informations relayées, malgré les sollicitations de l’élue. Contacté par Boulevard Voltaire, il n'a pas, pour le moment, fait suite à notre demande.

Capture d'écran, le 22/12/2024 à 8h40

Auprès de BV, Yaël Ménaché, elle, affirme être « tombée de haut » en voyant le déferlement de réactions autour de ce non-sujet. En effet, sa version, et celle des gendarmes que France Bleu et Le Courrier picard ont fini par rétablir, est tout autre. Alors qu’elle revenait d’une soirée d’anniversaire, passagère à l’arrière de sa propre voiture, les forces de l’ordre ont arrêté le véhicule pour procéder à un contrôle routier ordinaire, vérifiant par un éthylotest l’alcoolémie du conducteur, qui s’est avéré négatif. Sur leur tablette, il est apparu que la voiture n'était plus assurée, ce qu’a contesté Mme Ménaché, qui a alors affirmé aux gendarmes que la voiture venait d’être réassurée. Sachant que le changement administratif pouvait prendre plusieurs jours, les militaires, qui se sont vus dans l’obligation de verbaliser le conducteur, lui ont conseillé de se rendre avec les preuves nécessaires pour contester l’amende. Une situation qui a « agacé » l’élue mais qui n’a pas provoqué, chez elle, de « comportement répréhensible », comme l’a corrigé France Bleu par la suite.

Un « acharnement sans motif »

Il n’en fallait pas plus pour que s’enflamment les utilisateurs de X. Relayée par le compte d’information Alertes Infos, suivi par plus de 650.000 internautes, la fausse information a suscité les réactions les plus vives : « Pour être aussi cons et haineux, ils ne peuvent être qu’au RN ou chez LFI », lit-on, dans les commentaires. Un commentateur exige une « inéligibilité à vie » pour l’élue. « Franchement, je ne comprends toujours pas cet acharnement sans motif », nous a confié celle qui s’est vu traiter de « racaille d’extrême droite » et de « Racaille nationale » sur la base d’une « fake news ». « C’est vraiment violent », ajoute-t-elle. Diffusé, de nouveau, sur X par le jeune porte-parole du Parti communiste français, Léon Deffontaines, le message a, depuis, été supprimé, à la demande de Yaël Ménaché.

Vos commentaires

7 commentaires

  1. Cette caste de médiocres, veules et haineux, payée avec nos impôts, illustre une fois de plus la médiocrité de leur travail de journaliste. Ce ne sont que des gagne-petit témoignant de l’affolement d’un pouvoir aux abois, bref leurs articles sont à la hauteur de ce qu’ils sont des invisibles.

  2. Sont ce vraiment des journalistes qui accusent sans preuve et surtout ne démentent pas une fausse information. Ces gens là font honte au métier de journalistes et devraient être radiés. Mais il est vrai que si cela s’appliquait, la profession serait en manque de candidats. Merci à Boulevard-Voltaire de rétablir la vérité.

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