Retraites : et maintenant, pour Macron, l’heure des « petits débats »

macron grand débat
La réforme des retraites peut bien être passée à coup de 49.3. Elle peut bien avoir été validée par le Conseil constitutionnel, composé de vieux requins et d'obligés du pouvoir. Elle peut bien avoir été nuitamment promulguée, dans la hâte et la honte. Tout ça ne change rien. Pour le peuple (pour « la foule », dit Macron, jamais en retard d'un crachat), cette réforme est toujours considérée comme illégitime. Les concerts de casseroles sont peut-être puérils pour les élites, mais au moins, ce ne sont pas (encore) des fourches et nos messieurs devraient s'en estimer heureux. Les manifs sont peut-être envahies par les Black Blocs, que le ministère de l'Intérieur semblent laisser s'ébattre comme si on voulait décrédibiliser les mouvements d'opposition. Mais cependant, le peuple ne se décourage pas.
Alors, que faire ? Après les gilets jaunes, Macron avait voyagé de ville en ville, pour répondre à des questions, pendant des heures. Il avait organisé un grand débat. On se souvient qu'après un brillant numéro de théâtre, il n'en était absolument rien resté. Cette fois, le déploiement du théâtre n'est pas prévu. Le ministre délégué à l'Industrie, l'illustre Roland Lescure, a dit que cette fois, on allait faire des... « petits débats ». Alors là, attention, ça n'a rien à voir. Le grand débat, c'était quand le Président rencontrait les Français, dans des villes de province, pour répondre à leurs questions. Cette fois, ces petits débats, ce sera... quand le Président rencontrera les Français, dans des villes de province, pour répondre à leurs questions. Le coup du bon et du mauvais chasseur, quoi.
Ne soyons pas injustement ironiques, cependant. Il y a une autre différence majeure : cette fois, le Président, qui a inauguré le format de ces « petits débats » en Alsace, ne devrait même pas faire semblant d'en avoir quelque chose à faire, de ce que disent les Français. Il encaisse, il essuie la tempête avec un sourire légèrement halluciné et puis il passe à autre chose. C'est un nouveau mode d'action. Un autre univers. En fait, ce débat est tellement petit qu'on a l'impression que le président de la République n'a envie de débattre qu'avec lui-même. Un tout petit débat, quoi. Le plus petit débat possible : un débat entre le Président et une foule dont il se moque, sous l'œil de caméras complices, promptes à faire passer ce peuple en colère pour une foule stupide.
Voyez-vous, c'est ça, qu'il y a de bien, avec ces gens : ils ont toujours des idées. Cela leur permettra-t-il de tenir jusqu'en 2027 ?

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Le pauvre. Plus personne ne l’écoute ni ne le croit, que ce soit en France ou à l’étranger. Les Allemands l’ignorent
    totalement, les Russes se moquent de lui tout comme les Chinois… Imbu de lui même, têtu jusqu’à la bêtise, il se
    pensait un destin antional, il n’est qu’un pauvre pantin sans aucune épine dorsale. Mais on doit le supporter pdt
    4 ans encore.

  2. « Petits débats… » Entre amis choisis, sélectionnés pour ne pas contrarier le garçon ? A moins que ce ne soit pour éviter le bruit discordant des casseroles ?… En tout cas au vu de sa côte de popularité, on comprend bien ce mot « petit » LOL

  3. Il n’y a pas de débat avec Macron: il prétend aller « au contact » des gens, mais il vient, à coups de 49-3, de contourner leur représentation; ses petits contacts lors de ses déplacements provinciaux sonnent d’autant plus faux; ils sont factices et ne servent que sa satisfaction, à cocher ses cases, et nous pouvons gager qu’il doit se dire « ouf c’est fait » une fois revenu à l’Elysée. On se perdra à se demander ce qui est sincère chez lui.

  4. Quand on est tout petit, on ne peut et on ne sait faire que de toutes petites choses…Minables, même ! Comme ces toutes petites séances de communication complètement inintéressantes!
    Le problème est que, même quand on est un tout petit président, on peut arriver à détruire un pays par la ruse et le pouvoir dont il jouit grâce aux imbéciles qui l’ont élu. Attention danger!

  5. Cet ersatz de président se donne le droit d’insulter les Français (les riens, ceux qu’il reconnaît aimer emmerder, etc) mais quand c’est lui qui est insulté, là on interpelle.
    La fonction présidentielle est dégradée par ce petit monsieur

  6. Il n’en reste pas moins qu’il faut que les Français travaillent – UN TOUT PETIT PEU – plus longtemps s’ils veulent préserver leur chère retraite par répartition…

  7. Et dire qu’il faudra payer pour cet idiot jusqu’à la fin de ces jours, avec sa retraite bien entendu.

  8. De toute façon Macron ne fait que se parler à lui-même, que de s’écouter parler, ne fait que s’autosatisfaire de lui-même.
    Macron c’est Narcise, c’est moi le plus beau !
    Arrivé à ce point de narcissisme, de perversion, et d’automatisation, combinés, le psychiatre italien, Le professeur Adriano Segatori, avait raison, Macron n’est qu’un psychopathe.
    Un grand malade à qui « des » français on donner les clés de l’Élysée pour se distraire.
    La France est devenue pour l’étranger : « Vol au-dessus d’un nid de cocus » (pardon).

  9. « Cela leur permettra-t-il de tenir jusqu’en 2027 ? »
    Je prie le Ciel tous les jours que non, et qu’il y aura destitution très bientôt.

  10. Macron mérite largement ce qui lui arrive, c’est une évidence.
    Mais le problème, c’est la France qui n’est plus gouvernée. La première ministre ne l’est déjà presque plus et le président n’a pas le début d’une idée. On peut même se demander s’il a encore des conseillers en communication.
    Dans quel état va être le pays en 2027 ? Combien de dettes supplémentaires ?
    S’il veut avoir la moindre chance de nous sortir de bourbier, Macron doit nommer rapidement un premier ministre doté d’une très forte personnalité, indemne de toute corruption et capable de renouer le dialogue avec les Français.
    D’une part, je ne vois aucun de ses ministres cocher toutes ces cases et, d’autre part, je n’imagine pas Macron faire preuve d’un tel sacrifice.

  11. « La casserole » n’en déplaise aux gouvernants, a au moins trois mérites: ce n’est pas violent, c’est rassembleur, et ça veut dire ce que ça veut dire à ceux concernés par les « casserolades » !Les révolutions ont toujours commencé par des mouvements pacifiques

  12. Petits débats par un petit président pour ses petits électeurs au QI si faible …..En France rien de nouveau

  13. Excellent ! Il paraît que Macron ordonne à ses militants Renaissance (si, si, il y en a encore) d’aller sur le terrain…Bon courage à eux. Ce sont les nouveaux évangélistes mais sont ils prêt à souffrir le martyr pour Jupiter ?

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