Retraites : le gouvernement veut piquer dans les caisses du privé

C’est la dernière idée de génie du gouvernement : pour honorer ses promesses sans bourse délier, il suffit de piocher dans la poche d’autrui. En l’occurrence, dans les caisses du régime de retraite complémentaire des salariés du secteur privé, l’Agirc-Arrco.
Tu veux ou tu veux pas, mais tu raques de toute manière !
Après la mise en place de la réforme Borne, le recul de l’âge légal de départ à la retraite (qui passera, progressivement, de 62 à 64 ans) aura pour conséquence bénéfique une rentrée supplémentaire de cotisations, tout en retardant le moment de payer leur pension aux futurs retraités. Il en résultera une meilleure santé financière du régime Agirc-Arrco, qui pourrait engranger environ 22 milliards d’euros sur quinze ans : un véritable pactole qui viendra s’ajouter aux 68 milliards d’euros de réserves actuelles. Le gouvernement, endetté jusqu’au cou et qui cherche de l’argent partout, lorgne ce bas de laine avec l’appétit d’un loup famélique devant un mouton gras. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a donc annoncé aux partenaires sociaux gestionnaires des caisses que la « solidarité » leur impose de partager le magot – qualifié d’« excédents » – afin de contribuer à tenir la promesse du gouvernement de revaloriser les petites pensions, inscrite dans la réforme des retraites. Le montant de cette participation serait compris entre un milliard d’euros, pour commencer, et trois milliards, fin 2026. Comme les syndicats se font tirer l’oreille, le ministre les a aimablement avertis : soit ils s’exécutent de bon cœur en inscrivant gentiment le siphonnage dans le nouvel accord-cadre courant sur la période 2023-2026, soit le gouvernement l’inscrira autoritairement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024. Autrement dit, tu veux ou tu veux pas, mais tu raques de toute manière.
La « solidarité » a bon dos
La protestation des syndicats est largement fondée. En effet, d’une part, parce que l’énormité des réserves de l’Agirc-Arrco est illusoire au regard de l’importance des pensions servies : 87 milliards d’euros en 2022. Les 68 milliards de réserves actuelles ne couvrent donc que neuf mois de paiement. C’est une sécurité, pas un magot.
Et, d’autre part, parce qu’en l’occurrence, la « solidarité » a bon dos. Comme l’a montré une étude réalisée par l’actuaire Jacques Algarron pour l’association Sauvegarde Retraite, les taux de remplacement (montant de la retraite par rapport au dernier salaire) ne cessent de baisser depuis 1993 dans les régimes de retraite complémentaire des salariés du privé, en particulier pour les cadres. En outre, pour maintenir le régime à l’équilibre, les partenaires sociaux ont mis en place un malus, dit « coefficient de solidarité » (la solidarité a, décidément, bon dos), qui contraint, depuis 2019, les salariés à différer leur départ à la retraite au moins un an après avoir rempli les conditions du taux plein et atteint ou dépassé l’âge légal de départ – c’est-à-dire à cesser de travailler à 63 ans au minimum. En bonne logique, l’argent tiré des cotisations versées à l’Agirc-Arrco, qui est prélevé sur le fruit du travail des salariés, doit donc profiter à ces derniers en restaurant les taux de remplacement et le rendement du régime, en supprimant le malus, dont le maintien ne s’impose plus si l’équilibre budgétaire du régime est assuré, et en permettant de constituer davantage de réserves pour faire face à l’avenir.
En revanche, cet argent n’appartient pas à l’État, qui n’a aucune légitimité pour taper dans la caisse sous prétexte d’honorer des promesses qu’il ne sait visiblement pas comment financer autrement qu’en recourant à une escroquerie aussi manifeste.
Thématiques :
RetraitésPour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR

37 commentaires
Il y a longtemps que l’Etat se sert dans les Caisses du privé. Un cas de proche au Gaz de France départ à 52 ans avec calcul de la retraite sur les 6 derniers mois d’activité. Youpi !
Incapables de bonne gestion, nos politiques continuent de nous faire les poches.
Comme les barbares pillaient les commerces en juin dernier, l’Etat pille tous ceux qui travaillent pour l’enrichissement du pays. Ce trésor de guerre lui servira à entretenir tous les parasites inutiles et irresponsables, les barbares et les assistés qui prolifèrent dans ce pays. Mais comment fera t’il, cet état dilapideur, lorsque ceux qui bossent en auront assez d’être spoliés et décideront, eux-aussi, de vivre de l’assistanat et autres rapines ?
Vous avez tout compris et tout dit mais combien de français sont conscients de l’ampleur du désastre?
Et il n’y a pas que dans les caisses de retraite, que l’Etat détourne de l’argent…
Les politiques en charge de notre économie soit Macron et Le Maire, inutile de parler de Mme la première ministre Lagarde, en être réduit à racler les fonds de caisses même autant privés que l’Agirc-Arrco est significatif d’où ces incapables curieusement mis en place on fait de notre économie et c’est pas fini le mur arrive face à nous a grande vitesse.
C’est bien ce que fait la racaille, aller voler chez les autres l’argent qu’elle n’a pas.
On comprend mieux l’indulgence des Juges à leur égard
Pour revaloriser les petites retraites ??? Ou pour en donner une a nos envahisseurs qui n’auront pour certains jamais cotisés ou encore jamais le nombre voulu de trimestres vivant souvent plus que centenaires sans être contrôlé dans leurs pays d’origine
Il n’y a aucune solidarité qui tienne. Cet argent appartient aux salariés du privé qui ont cotisé pour un complément de retraite et doit revenir à eux. Il reste à espérer que les prédateurs du gouvernement et les gestionnaires de la caisse ne sortent pas de la même école, Sciences-Po, et qu’il n’y aura pas connivence, comme on le voit trop souvent avec les banquiers. L’affaire devrait être portée devant la Cour Européenne, s’il y a tentative, car devant un tribunal administratif, ca revient à faire juger un vol de poules par le renard.
» En bonne logique, l’argent tiré des cotisations versées à l’Agirc-Arrco, qui est prélevé sur le fruit du travail des salariés, doit donc profiter à ces derniers en restaurant les taux de remplacement et le rendement du régime, en supprimant le malus, dont le maintien ne s’impose plus si l’équilibre budgétaire du régime est assuré, et en permettant de constituer davantage de réserves pour faire face à l’avenir.
En revanche, cet argent n’appartient pas à l’État, qui n’a aucune légitimité pour taper dans la caisse sous prétexte d’honorer des promesses qu’il ne sait visiblement pas comment financer autrement qu’en recourant à une escroquerie aussi manifeste. »
Tout est dit , cet argent appartient aux cotisants qui donnent déjà suffisamment pour le social , pour financer les élus et autres caprices de ce gouvernement . Il y a de l’argent à récupérer ailleurs : accueil des migrants , retraite payée à l’étranger sans preuves que la personne est encore en vie , baisser les salaires des élus et leur nombre , ne plus entretenir tous ces ex élus . il y a là une fortune qui appartient au peuple français et qui doit servir avant tout aux besoins du peuple français .Il y a des millions de français qui pourraient donner des cours de gestion du budget à ces élus : ceux qui doivent vivre avec peu , sans aucunes aides , qui paient impôts et taxes et surtout qui ne dépensent pas plus qu’ils ne gagnent .
Excellent exposé ! L’Etat se comporte comme une mafia et à tout le moins comme un gestionaire désastreux.
C’est le énième gouvernement qui exposait son ambition d’exemplarité , c’est foutu une fois de plus , dans le cas des retraites et les vues du gouvernement pour nous les « voler « , c’est tout simplement de l’escroquerie …! et malgré ça , certains ne croient pas à la mise en place d’un régime totalitaire , dictatorial ,curieux ,même la liberté de penser ,sans parler de celle de s’exprimer sont progressivement confisquées , pour preuve certains journaux ou personnes publiques que je n’oserai citer
bravo
Nous sommes en dictature évolutive et les ânes ne le voient pas.
Chacun connaît notre dette abyssale , alors que l’Etat dépense sans compter et mène un train de vie comparable à celui de la royauté , Notre Jupitérien président ne trouve rien de mieux , avec la complicité de son gouvernement , d’envisager de piocher dans les caisses de retraites ….. mais seulement du privé ? et pourquoi je vous prie ? pourquoi le privé devrait-il être le seul à payer les frais d’une politique budgétaire catastrophique alors même que les employés du privé bénéficient déjà de multiples avantages qu’ils soient en activité ou en retraite . Où est la démocratie ? Visiblement tous les Français ne sont pas égaux dans ce pays
ils veulent tout mettre au même niveau les retraites… sauf les leurs.
La Macronie, ça ose tout !
Qu’en pensent les responsables syndicaux qui ont tous appelé au « no pasaran » en 2022 ?
ce gouvernement » d’économistes » macron a été ministre des finances sous hollande, qui distribue à longueur d’année l’argent qu’il n’a pas va aller piquer un jour chez les distributeurs des grandes surfaces pour les carburants et dans les caisses de retraites du privé, mais alors la réforme votée avec le 49-3 ne sert à rien, on l’avait compris, mais de la à aller piquer dans nos caisses il n’en est pas question, réduisez le train de vie de l’état avant de braconner ailleurs.
Très bonne conclusion ;
Ce n ‘est pas de la solidarité , qui n ‘ a d ‘ ailleurs pas lieu d ‘ être , mais véritablement du vol ! ce gouvernement ne recule devant rien avec ses méthodes de voyoux dignes de maffieux ; incapable de gérer convenablement ses finances et toujours prêt à la gabegie , macron procède à du détournement de fonds ! au dessus des lois ? j ‘espère qu ‘ il n ‘ aura pas gain de cause car Dieu sait ou il ira chercher l ‘ argent après : l ‘ épargne des Français …
Ce n’est pas bien grave, les Gaulois n’ont qu’à traverser la rue pour trouver un boulot et bosser quelques années de plus (et pourquoi pas, s’acheter un costard).