Réunion interministérielle sur l’immigration : des mots, toujours des mots ?

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L’immigration est un sujet plus que jamais d’actualité. Mis sous le boisseau par les dirigeants successifs - aveugles ou complaisants -, tous les problèmes qui y sont attachés remontent à la surface. Confronté à de nombreuses crises, le gouvernement Bayrou compte bien prendre le taureau par les cornes sur ce dossier. Interrogé par nos confrères d’Europe 1, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a annoncé que se tiendrait une réunion interministérielle sur l’immigration, ce mercredi 26 février. « J'ai demandé aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous avons le plus de difficultés à renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstancié dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des actions vigoureuses », a précisé ce centriste convaincu et visiblement empli de bonne volonté. Bonne volonté qui n’est pas pour plaire à l’ambassade d’Algérie en France, qui dénonce une instrumentalisation de l’« extrême droite » dans un communiqué publié sur X, ce 26 février.

Quelles paroles, pour quels actes ?

Une énième réunion interministérielle sur l’immigration changera-t-elle durablement les choses ? Pas sûr. En 2019, déjà, Emmanuel Macron annonçait à nos confrères de Valeurs actuelles que « 100 % » des « gens qui n’ont rien à faire là » seraient expulsés, d’ici la fin de son premier quinquennat. Énième rendez-vous manqué. Pour autant, l’arrivée de Bruno Retailleau a sifflé la fin de la récréation. Depuis sa prise de fonction, la France a connu près de 22.000 expulsions d’étrangers en situation irrégulière, soit une hausse de 26,7 % par rapport à 2023.

Au programme de cette réunion, le sujet algérien a été abordé prioritairement. Sorti de celle-ci, le Premier ministre François Bayrou annonce : « La France va demander au gouvernement algérien que soit réexaminée la totalité des accords. » Dans la foulée, le chef du gouvernement déclare qu’« une liste d’urgence sera présentée au gouvernement algérien de personnes qui doivent pouvoir retourner dans leur pays ».

Le sempiternel défi algérien

Mais, face à toute la bonne volonté du monde, la France a un caillou dans sa botte : l’Algérie. Fort des accords de 1968, le pouvoir algérien pérore et se laisse aller à toutes les provocations. Pire encore, l’État algérien rechigne à reprendre les plus récalcitrants de ses citoyens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF). Révélateur de la mauvaise action du pouvoir algérien, la récente attaque de Mulhouse est un « un drame de plus », a commenté François Bayrou. Sous OQTF, le terroriste algérien était pourtant placé dans un centre de rétention administrative. Faute d’action du consulat algérien dans les 90 jours suivant sa détention, l’homme, reconnu schizophrène, a dû être relâché (malgré les recours du préfet). Un affront supplémentaire qui appelle à des sanctions contre Alger.

Si les décideurs politiques et les législateurs peinent à régler le dossier algérien, les Français, eux, ont une réponse toute trouvée. D’après un sondage CSA pour CNews, le JDD et Europe 1, 84 % des interrogés souhaitent la suspension totale des visas des ressortissants algériens pour que leur pays accepte de reprendre ses ressortissants sous OQTF. Les volontés populaires ont souvent le bénéfice d’être de bon sens. Après tout, la République n’a-t-elle pas pour principe cardinal « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » ?

Vos commentaires

5 commentaires

  1. « François Bayrou envisage la dénonciation des accords de 1968 avec l’Algérie si cette dernière refusait de réadmettre ses ressortissants, tout en précisant que ce n’est pas ce qu’il souhaite ». Il ne faut pas juste envisager la dénonciation des accords de 1968, il faut les ABOLIR. Sinon on n’en sortira jamais.

  2. Ça parle, ça argumente, ça cause, ça confabule, ça discourt, ça jacasse.
    Laissons, frères gueux, ces hommes sans courage, sans passion, déblatérer sans cesse contre le vent mauvais et bégayer de leur langue pesante hypocrisie et mensonge.

  3. Que de mollesse insupportable. ».on va demander à l’algerie de revoir les accords » pour dans 1 mois…allez! 6 semaines..et après ? Une interrogation ecrite?
    Il faut arrêter tous les visas, les visites médicales de  » dignitaires » les virements WU le retraites aux plus de 90 ans…
    En parallèle réformer la loi sur la légitime défense et l’igpn pour plus de sécurité…question de survie..

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