Réunion interministérielle sur l’immigration : des mots, toujours des mots ?

L’immigration est un sujet plus que jamais d’actualité. Mis sous le boisseau par les dirigeants successifs - aveugles ou complaisants -, tous les problèmes qui y sont attachés remontent à la surface. Confronté à de nombreuses crises, le gouvernement Bayrou compte bien prendre le taureau par les cornes sur ce dossier. Interrogé par nos confrères d’Europe 1, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a annoncé que se tiendrait une réunion interministérielle sur l’immigration, ce mercredi 26 février. « J'ai demandé aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous avons le plus de difficultés à renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstancié dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des actions vigoureuses », a précisé ce centriste convaincu et visiblement empli de bonne volonté. Bonne volonté qui n’est pas pour plaire à l’ambassade d’Algérie en France, qui dénonce une instrumentalisation de l’« extrême droite » dans un communiqué publié sur X, ce 26 février.
L'#Algérie exprime sa surprise & son étonnement quant à l'annonce de mesures, dont elle n’a pas été informée, pour la restriction de circulation & d'accès en France à l’encontre de ressortissants titulaires de documents de voyage spéciaux les exemptant de formalités de visas⬇️ pic.twitter.com/i97ZaE1STb
— Ambassade d'Algérie en France (@ambalgerieparis) February 26, 2025
Quelles paroles, pour quels actes ?
Une énième réunion interministérielle sur l’immigration changera-t-elle durablement les choses ? Pas sûr. En 2019, déjà, Emmanuel Macron annonçait à nos confrères de Valeurs actuelles que « 100 % » des « gens qui n’ont rien à faire là » seraient expulsés, d’ici la fin de son premier quinquennat. Énième rendez-vous manqué. Pour autant, l’arrivée de Bruno Retailleau a sifflé la fin de la récréation. Depuis sa prise de fonction, la France a connu près de 22.000 expulsions d’étrangers en situation irrégulière, soit une hausse de 26,7 % par rapport à 2023.
François Bayrou envisage la dénonciation des accords de 1968 avec l'Algérie si cette dernière refusait de réadmettre ses ressortissants, tout en précisant que ce n'est pas ce qu'il souhaite.pic.twitter.com/NFJLyoJsf1
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) February 26, 2025
Au programme de cette réunion, le sujet algérien a été abordé prioritairement. Sorti de celle-ci, le Premier ministre François Bayrou annonce : « La France va demander au gouvernement algérien que soit réexaminée la totalité des accords. » Dans la foulée, le chef du gouvernement déclare qu’« une liste d’urgence sera présentée au gouvernement algérien de personnes qui doivent pouvoir retourner dans leur pays ».
Le sempiternel défi algérien
Mais, face à toute la bonne volonté du monde, la France a un caillou dans sa botte : l’Algérie. Fort des accords de 1968, le pouvoir algérien pérore et se laisse aller à toutes les provocations. Pire encore, l’État algérien rechigne à reprendre les plus récalcitrants de ses citoyens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF). Révélateur de la mauvaise action du pouvoir algérien, la récente attaque de Mulhouse est un « un drame de plus », a commenté François Bayrou. Sous OQTF, le terroriste algérien était pourtant placé dans un centre de rétention administrative. Faute d’action du consulat algérien dans les 90 jours suivant sa détention, l’homme, reconnu schizophrène, a dû être relâché (malgré les recours du préfet). Un affront supplémentaire qui appelle à des sanctions contre Alger.
Si les décideurs politiques et les législateurs peinent à régler le dossier algérien, les Français, eux, ont une réponse toute trouvée. D’après un sondage CSA pour CNews, le JDD et Europe 1, 84 % des interrogés souhaitent la suspension totale des visas des ressortissants algériens pour que leur pays accepte de reprendre ses ressortissants sous OQTF. Les volontés populaires ont souvent le bénéfice d’être de bon sens. Après tout, la République n’a-t-elle pas pour principe cardinal « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » ?

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186 commentaires
« Des mots toujours des mots » dites-vous ! Que faites vous d’autre à Boulevard Voltaire ? Et Mme Cluzel sur Cnews que fait-elle d’autre ?
Il y a trop de chaînes télé, trop de journaux, trop de réseaux sociaux, c’est certain
Vous avez raison ..dans ma caverne d’hermite,c’est mon pigeon voyageur qui m’informe ..mais je me méfie..avant moi il était en Ukraine..
Bayrou a dû trop jouer au poker pour avoir ainsi la manie de mélanger ses fiches.
Vous ne devriez pas perdre votre temps avec ce gouvernement français qui ne fait que mentir depuis 40 ans. Il ne fera rien puisqu’il n’en tirerait aucun intérêt personnel
Retailleau fait semblant de commander à droite et s’exécute à gauche !
Heureusement que le solide pupitre est là pour retenir notre 1° ministre (au bout du rouleau) plus sérieusement n’attendons rien de ces petites gens qui nous gouvernent mais tâchons de ne pas nous tromper en 2027 voire avant.
Au salon,y a toujours de la bonne bibine et du calva..hip’s!
Et bien sûr fin des visas à guichet ouvert …
« La France va demander au gouvernement algérien que soit réexaminée la totalité des accords. » …NON : La France a décidé que les accords d’Evian et ceux de 68 sont dorénavant caduques. Les diplomates algériens verront leur qualité réexaminée. Les transferts financiers sont dorénavant interdits. Les frais médicaux sont payables d’avance.
Vous verrez que ça bougera très vite !
ET VOILÀ…C’EST SIMPLE …!! Il n’y a que Macron et sa clique qui n’ont encore rien compris.
« Demander » à l’algérie la révision des accords de 68 ? Gagnons du temps et de la dignité, imposons !
On ménage l’Algérie. Pourquoi? Y aurait-il des révélations à ne pas faire au sujet de notre Mozart?…
Bonjour; en effet, il se dit que Tebboune aurait un dossier de financement de campagne de Macron par l’Algérie en 2017, raison pour laquelle l’Elysée ne réagirait pas.
Il » craindrait la rue « …les banlieues…
Je crois surtout qu’il redoute qu’on apprenne comment il a gagné les Élections Présidentielles…mais CHUT …ce sont les complotistes qui le disent….PAS MÉDIAPART bien sûr ( tout cela entre nous )
Quel triste spectacle hier soir voyant Bayrou empêtré dans les feuilles de son discourt…Biden II…
Un peu marre de débattre stérilement sur la fermeté que l’on attend du gouvernement vis à vis de ce pays auquel on ne doit absolument rien !
Dans le divorce France/Algérie, c’est l’Algérie qui a conservé tous les biens, le pétrole et le gaz alors que la France a eu la garde des enfants… et ses yeux pour pleurer.
Il faudrait en plus leur accorder des avantages ? Pour moi à part se faire oublier je ne vois pas !
Ces gens ne comprennent et ne respectent que la force. Ce n’est pourtant pas difficile à comprendre, tout le reste sera considéré comme de la faiblesse et entraînera une attitude encore plus méprisante de la part de l’algérie. Pas besoin d’être énarque pour savoir ce qu’il reste à faire.
Au contraire il faut NE PAS être énarque pour comprendre
ou Énarque repenti…
Il,y a plus d’histoires d’énarques que d’histoires belges…et en plus elles sont vraies !! Inimaginable et hélas pitoyable !
Mettons les tous en rang …pour choisir le plus con ça va être difficile…voire impossible
Si la démarche me semble louable, la prise de conscience à saluer, la sémantique et le ton me laisse un peu dubitatif. Si je peux comprendre le besoin de retenue et la « courtoisie » diplomatique, j’ai du mal avec cette « demande » aux autorité algérienne de reconsidération d’un certain nombre de textes. Nous n’avons pas à leur demander leur avis. Nous devons imposer un ré-examen des textes.
Où sont la courtoisie et la diplomatie algériennes dans cette histoire ? Insulter et défier la France en permanence, au point que c’est devenu leur mode de gouvernance. La France n’a ni à respecter, ni à être courtois avec des gens qui ne le sont pas. Ce pays considère la France comme un pays ennemi et comme on le dit : c’est l’ennemi qui vous désigne. Que la réalité soit aux antipodes des visions idéalistes de nos dirigeants, ne doit pas nous empêcher d’agir, il faut laisser l’idéologie au placard et se retrousser les manches.
Cela se nomme…LE LÈCHEBOTISME….pour être poli …
Un président absent, un premier ministre prudent, un ministre de l’intérieur attentif, un ministres des affaires internationales rêveur et une ministre de l’éducation nationale dont on ne voit pas ce qu’elle avait à faire là.
Rendez-vous dans 6 semaines.
Dans 6 semaines ??? …on temporisera avant de créer une commission pour étudier le sujet ETC…
Oui je crois que nous allons rigoler avec Bayrou le mou.
C’était juste avant le !unch…sans doute !
Patience. Arrêtions un peu de sauter comme des enfants qui voit leur mamie se diriger vers l’armoire aux biscuits et à la confiture ? Je souhaitais un autre 1° ministre et un autre gouvernement mais c’est la première fois qu’on entend ce genre de discours d’un 1° ministre (Macron est à part mais on sait ce que cela vaut….). Au pire, ce qui est dit aujourd’hui par Bayrou pavera le chemin de son successeur qu’on espère plus armé de suffrages.
Trump, lui, aurait déjà rompus ces accords avec l’Algérie, sans leur demander leur accord !…
Mais pour cela il faut un président qui en ai une paire, ce qui n’est pas son cas !
L’Algérie a plus besoin de la France que l’inverse !… Alors ?