[RÉVÉLATION] Laurent Firode, cinéaste hilarant et bourreau de la gauche woke

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Intérieur bourgeois. Un homme et une femme vêtus d’un pull en laine à même la peau se confient. Le scénariste anti-woke Laurent Firode a encore frappé !

Je suis dégoûtée… Ma fille veut se marier !, explique la femme, l’air abattu.

Se marier ? Avec une femme, quand même…, espère l’homme au pull jaune.

Non, avec un homme ! Cisgenre !

C’est horrible !, compatit douloureusement l’homme au pull jaune.

C’est pas fini, elle veut avoir des enfants…

Non !, interroge l’homme au pull jaune atterré.

Si ! Elle prend même plus d’antidépresseurs, elle va même plus voir son psy…, poursuit la mère wokiste.

Tu plaisantes...

Elle n’a plus peur du réchauffement climatique anthropique, du nazisme, du sexisme, de l’homophobie, elle a enlevé son septum !

C’est horrible, répète l’homme au pull jaune.

Et c’est pas fini, poursuit la femme, c’est le pompon : tu sais ce qu’elle m’a dit ?

Non…

Je veux être heureuse !

Ah, ça ne va pas bien du tout, là !, s’apitoie l’homme.

Je suis qu’une merde, j’ai complètement raté son éducation…, conclut la mère au désespoir.

En moins de 24 heures, « Éducation ratée », le nouveau sketch écrit, casté, mis en scène, tourné et diffusé par Laurent Firode, a été vu 55.000 fois, sur Twitter, retweeté près de mille fois. Retenez bien ce nom ! Laurent Firode cartonne, sur YouTube, sur X et autres réseaux sociaux, suscite l’enthousiasme des internautes (« Génial et jubilatoire », « Toujours excellent », « Je suis un grand fan », « trop bon, trop vrai< ! »). Remarqué par la journaliste de CNews Christine Kelly ou l'écrivain Alexandre Jardin, Laurent Firode émerge.

À 61 ans, ce cinéaste chevronné se construit une nouvelle vie, une nouvelle jeunesse et un succès croissant. Il a monté sa propre société de production, Les Films à l’arrache, et produit avec les moyens du bord ce que la profession appelle des « shorts », des formats très courts, inspirés de la série Un gars une fille avec Alexandra Lamy et Jean Dujardin, sur M6. Mais il y insuffle un professionnalisme qui saute aux yeux dans l’écriture, l’image ou le jeu des acteurs, bluffants de vérité.

Les Battements d'aile du papillon

Et pour cause. Laurent Firode s’appuie sur une belle carrière. Le film sur l’après Covid Le Monde d’après (2022), « un film mi-satirique, mi-polémique », dit-il, resté six mois à l’affiche au cinéma Saint-Michel à Paris, c’est lui ! Il a même tourné deux suites.


C’est un fou d’écriture et de cinéma qui a fini par prendre le contre-pied de son milieu professionnel, qu’il connaît par cœur. Il a commencé en produisant de nombreux courts-métrages pour Canal+, plutôt des comédies. Depuis des années, il se pose dès potron-minet dans un café pour écrire ses scenarii. Et cumule les rôles : régisseur, producteur, cadreur metteur en scène, photographe. « C’est moi qui fais chauffer les pizzas », plaisante-t-il. En 1999, cet auteur de courts-métrages prolifique est repéré par trois producteurs de longs-métrages qui lui proposent un film, un vrai ! Ce sera Les Battements d’aile du papillon, avec Audrey Tautou, juste avant que l’actrice ne tourne Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (2001) qui fera sa gloire.

« Et puis, j’ai vendu un peu mon âme, j’ai fait des films de commande, avoue Laurent Firode. Un film aux USA, en anglais : une merde épouvantable, mais j’ai gagné beaucoup d’argent. » Le film Par amour, avec Valérie Mairesse et Valerie Vogt en 2010, c’est lui aussi. Il a encore tourné un film avec notre Johnny Hallyday et Pascal Légitimus, sorti en 2004, Quartier VIP. Il a réalisé des téléfilms pour France 2 et France 3. L’occasion de pénétrer en profondeur la grande maison publique qui aspire, chaque année, plus de trois milliards d’euros aux contribuables français. Il raconte le mépris de son métier à France Télévisions, évoque certains de ses interlocuteurs, « des gens épouvantables », dit-il, qui ne se préoccupent pas du succès potentiel de l’œuvre mais des subventions qu’elle est susceptible de décrocher. Un exemple ? Ce film sur un couple qui tient un restaurant parisien : la chaîne impose que ce soit un couple homosexuel, puis deux frères, puis une série en six épisodes, mais le premier épisode, à force de changements de pieds, est un échec. On lui demandera d’écrire tout de même les cinq épisodes restant pour remplir le contrat. Tous savent que ce travail sera jeté. Rémunération 30.000 euros pour les deux scénaristes. « Ils jettent l’argent par les fenêtres », dit-il. Il a fait de ses expériences un livre, coécrit avec Bruno Lafourcade, Main basse sur le cinématographe (Éditions La Mouette de Minerve). « Je fais croire, dans le livre, que j’interviewe des gens, mais c’est mon histoire », confie-t-il. France Télévisions ? « Ils sont tellement dépendants du pouvoir… J’ai fait un film en URSS à l’époque de Gorbatchev : c’est pareil en France. »

« Je suis complètement grillé »

En 2020, Laurent Firode se radicalise, comme d’autres, avec l’expérience du Covid. Son film Le Monde d'après, sur un immeuble sous Covid, fait le plein durant quatorze semaines au cinéma Saint-André des Arts (Paris VIe) et cumule un million de vues sur Instagram. Toute l’équipe du film a travaillé à l’œil. Renfloué par le succès du film, Firode distribuera un cachet a posteriori.

Ce grand diable souriant coiffé d’une casquette prépare à nouveau un long-métrage avec l’acteur Jean-Pierre Kalfon. Laurent Firode ne ralentit pas le rythme, mais il a choisi son camp : il est donc lucide sur sa réputation dans le milieu du cinéma : « Je suis complètement grillé, dit-il. Grillé pour grillé, autant dégager une odeur de barbecue ! » Mais il bosse comme jamais. « En deux ans et demi, j’ai sorti quatre longs-métrages et 100 sketchs. Je n’ai jamais autant tourné que depuis que je suis sorti du système. Il y a un public », rigole-t-il en brocardant « l’humour France Inter qui ne fait rire qu’eux-mêmes ». Lui préfère rire… de France Inter et de ses auditeurs bobos parisiens. Ou des wokistes. Extrait d'un autre sketch : « Le concept même du trottoir est issu de la culture du viol : pourquoi les hommes ont imposé les trottoirs ? » Allez, on vous laisse deviner.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

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