Richard Ferrand proposé au Conseil constitutionnel : la République des copains
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Ce qui n’était qu’une hypothèse probable est désormais officiel : Emmanuel Macron propose le nom de Richard Ferrand pour succéder à Laurent Fabius, à la présidence du Conseil constitutionnel. Un ancien socialiste succède à un socialiste. Ainsi le président de la République place son fidèle compagnon de route à la tête d’une des institutions les plus puissantes de l’organe législatif français. Cet arrangement illustre, une fois de plus le mépris de la volonté des Français qui massivement aspirent à un nouveau cap.
Une nomination qui nécessite le consentement du Parlement, comme Georges Michel l'expliquait la semaine dernière.
En attendant la droite nationale s’insurge. Nous serions face à un pouvoir judiciaire qui prend en otage la démocratie car comme le rappelle Eric Zemmour sur X, « un socialiste est à la tête du Conseil d’Etat, et un socialiste à la tête de la Cour des comptes ». Le président de Reconquête fustige une « oligarchie politico-judiciaire » qui « s’est substituée à une authentique démocratie ». « D’année en année, de décision en décision, et de Président en Président, le Conseil Constitutionnel aggrave toujours plus son coup d’Etat de droit. Il devient chaque jour davantage un véritable gouvernement des juges, légiférant à la place du législateur, et méprisant la volonté du peuple, en particulier dans le domaine de l’immigration. »
Un socialiste succèdera à un socialiste à la tête du Conseil constitutionnel.
Comme un socialiste est à la tête du Conseil d’Etat, et un socialiste à la tête de la Cour des comptes.
La question que pose cette institution dépasse même celle des hommes qui en sont membres. Le…
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) February 11, 2025
Un obstacle à tous changements en termes de politique d’immigration
En janvier 2024, le Conseil constitutionnel censurait 32 articles sur 86 de la loi Immigration. Au titre qu’ils étaient des « cavaliers législatifs », c’est-à-dire sans lien avec le texte. Si la limitation du regroupement familial, la restriction de l’AME, la fin de l’automaticité du droit du sol pour les enfants d’étrangers nés en France, articles retoqués, sont sans liens avec l’immigration, alors nous comprenons mieux le fameux « impossibilisme » que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dénonçait il y a quelques jours. Laurent Fabius justifiait dans Le Monde la position du Conseil constitutionnel ainsi : « Ce faisant, le Conseil a confirmé que la protection sociale ne s’applique pas seulement aux personnes de nationalité française, mais à toutes les personnes résidant régulièrement en France, repoussant la thèse dite de « préférence nationale ». »
Une censure de la loi Immigration dont Marion Maréchal dénonçait lundi sur RTL, les « prétextes objectivement et juridiquement fallacieux ». La députée au Parlement européen commentait la nomination de Richard Ferrand comme « un choix très politique ». « C’est un ami d’Emmanuel Macron, qui aura comme mandat premier de mettre des croches pattes à celui qui demain obtiendra une accession à l’Elysée. » Elle en appelle à une réforme du Conseil constitutionnel qui devra remettre en cause ses compétences, son système de composition, de nomination. « Il n’y aura pas de véritable changement sur les questions migratoires tant que nous n’aurons pas réglé ce problème. »
En France, la politique migratoire est décidée par un seul homme, socialiste : @LaurentFabius, le Président du Conseil constitutionnel. Nous avons besoin d’une réforme pour dépolitiser cette institution. pic.twitter.com/2tnteFWcyl
— Marion Maréchal (@MarionMarechal) February 10, 2025
Du côté du Rassemblement national, Marine Le Pen dénonce une « dérive », « le Conseil constitutionnel n’est pas une maison de retraite de la vie politique » raille-t-elle.
Le Conseil constitutionnel n’est pas une maison de retraite de la vie politique, et je regrette cette dérive qui consiste à nommer exclusivement des politiques, alors qu’il devrait être avant tout un cénacle juridique. pic.twitter.com/v54WQdbAy9
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) February 11, 2025
« On l’attend au tournant » a averti le vice-président du RN, Sébastien Chenu, sur Public Sénat. Contacté par BV, le député RN Hervé de Lépinau n’est pas tendre : « Richard Ferrand est le thuriféraire d’Emanuel Macron. Ce ne sont plus les compétences qui sont privilégiées, c’est le copinage absolu. Quand vous avez une décorrélation entre la compétence nécessaire et la fonction octroyée, nous sommes dans un système où le parrain distribue des avantages. ». Et le député de Vaucluse d'ajouter : « En tant que citoyen et élu, je ne fais plus confiance à un Conseil constitutionnel qui ne sert pas l’intérêt général, mais des intérêts particuliers. »
Signe qu’Emmanuel Macron a bien conscience de la grossièreté de la manœuvre, Richard Ferrand devait être décoré de la Légion d’honneur samedi dernier. Une cérémonie qui a été repoussée. Dormez braves gens, les pilules n’en passeront que mieux.
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4 commentaires
On case les copains et surtout s’ils ont un casier judiciaire . Non madame Le Pen ce n’est pas en maison de retraite que Macron l’a mis mais bien à un poste clé pour lui même et pour protéger ses intérêts .
La prochaine nomination par M.Macron de Richard Ferrand qui avait déjà obtenu le » fromage « de la présidence de l’inutile et coûteux CESE ,puis été pressenti pour la présidence de l’assemblée nationale va finalement obtenir sa nomination au Conseil constitutionnel ,tout ceci pour d’obscurs services rendus à M. Macron.. Cet homme n’avait-il pas été mis en cause pour prise illégale d’intérêt et abus de biens sociaux au profit de sa compagne lorsqu’il présidait une mutuelle de Bretagne?
BV devrait lever le lièvre pendant qu’il est encore temps.Quand on voit l’acharnement judiciaire pour certains hommes de droite et l’impunité d’autres ,on ne doit pas rester sans voix .
On n’est plus en démocratie depuis longtemps. On a plutôt affaire à une politicocratie, ce sont eux qui décident ce qui est bon pour eux. Avec l’appui des médias subventionnés.
Mme le Pen se trompe. La présidence du Conseil Constitutionnel est tout sauf une voie de garage de fin de vie politique. Au contraire. Le camp national et souverainiste doit comprendre qu’il s’agit d’un poste clef à la capacité de nuisance importante.