« Rien à foutre des défilés militaires » : mais bien sûr, mon petit !

Capture d'écran X
Capture d'écran X

« Rien à foutre des défilés militaires, c'est à 19h à Nation que ça se passe. » Ce message a été publié le 14 juillet, sur X. Il accompagne l’affiche qui invitait à manifester, ce 14 juillet, contre le « coup de force de Macron » - traduire : le refus du Président de confier les clés de la maison France aux fous furieux de La France insoumise. Son auteur ? Manès Nadel, élu le 10 juillet dernier président de l’Union syndicale lycéenne (USL), une organisation qui se revendique « antifasciste, féministe, écologiste et collectiviste » (rien que ça) et dont le combat de ces dernières semaines, si l’on en croit sa production de messages sur X, relevait plus du combat politique - anti-RN, ça va sans dire – que de l’action syndicale.

Mais qui est donc ce « jeune prodige » ?

Manès Nadel ? C’est ce « petit prodige » qui, du haut de ses 17 ans et sous ses faux airs de Sarkozy jeune, maîtrise déjà parfaitement la dialectique d’extrême gauche. L'an passé, il s’était fait connaître lors des manifestations contre la réforme des retraites (Arnaud Florac et Iris Bridier s'étaient alors intéressés à son cas). À 15 ans, c'est le bon âge. Dans 25 ans, il sera conseiller d’État ou conseiller maître à la Cour des comptes, chevalier de la Légion d’honneur, comme maman, et portera des costumes bien taillés qui habilleront bien son ventre naissant. On prend le pari ? À l'époque, la presse avait été assez elliptique quant au milieu social de ce jeune militant en évoquant un père professeur d’économie et une mère fonctionnaire. Fonctionnaire ? C’est-à-dire ? C'est vaste, la fonction publique, vous savez ! Entre un agent de catégorie C qui peine à boucler les fins de mois et la haute aristocratie d'État, il y a autant de distance qu'entre un journalier et un duc et pair d'avant la Révolution. En fait, sa mère est tout simplement la préfète Marie Lajus, comme l’avait révélé La Dépêche. Une préfète « saquée » par Darmanin parce qu’« un représentant de l’État doit être inattaquable et respectable », mais cependant nommée, peu après, conseillère maître à la Cour des comptes (hors tour). La République est bonne mère. Mais cela est une autre histoire.

Un anti-Macron en « culottes courtes »

En attendant qu’il ait passé son bac et tout ça, Nadel est devenu une sorte de nouvelle coqueluche des réseaux sociaux et de la presse : il a même eu droit, il y a une semaine, aux honneurs du journal espagnol plutôt à gauche El País. C’est dire. Une société a les héros qu’elle mérite. D’ailleurs, en parlant de héros, cette sorte de Macron en « culottes courtes » (façon de parler, car son look n'a rien à voir avec celui des Choristes) le dit tout de go : « En France, il n’y a qu’un seul héros : le peuple. » Tant pis pour ces jeunes, rarement issus des beaux quartiers et des grands lycées parisiens comme Monsieur, qui vont parfois se faire casser la gueule pour la France pour pas grand-chose et ont pour seule récompense de défiler le 14 juillet à Paris. Ils sont un peu des héros, eux aussi, non ? Le jeune homme, en tout cas, n’y va pas par quatre chemins, pour attaquer ce « monarque » qui signa le décret de nomination de sa maman dans l’ordre de la Légion d’honneur : « Emmanuel Macron, en reniant le verdict des urnes, porte gravement atteinte à notre démocratie et aux institutions républicaines » car « lorsqu’une force politique arrive en tête aux élections législatives, elle doit accéder au gouvernement ! » On ne va pas refaire le match, mais si le RN était arrivé en tête, aurait-il tenu le même discours ? On a le droit d’en douter. C’est cela, le petit plus commercial d’être classé à gauche : pile on gagne, face ils perdent. Chez ces gens-là, l’appel à un ami s’appelle la rue. Et Nadel oublie juste un petit détail : il ne suffit pas d’arriver en tête, il faut aussi avoir une majorité pour gouverner. Ce que le NFP est loin d’avoir. Mais là aussi, c'est une autre histoire.

Donc, c’est ce jeune homme qui s’exclame, un 14 juillet : « Rien à foutre des défilés militaires. » Quelques réactions, histoire de distraire votre soirée ou matinée ? Celle du journaliste de Sud Radio Philippe David, par exemple : « Quand un personnage en pleine crise d’adolescence se permet ce type de tweet, ça fait mal de se dire qu’il a porte ouverte dans tous les médias. J’ai eu la fierté de défiler avec treillis F2 nickel, rangers rutilantes et FAMAS sur la poitrine et c’est un beau moment de vie. » D’autres réactions, venant d’inconnus, plutôt rigolotes : « Va prendre ton goûter et ranger ta chambre, déjà » ; « Prends déjà tes crayons de couleurs et fais-nous un beau dessin, c'est plus de ton niveau mon chéri. Et ne te couche pas trop tard. » Une dernière, pour la route, synthétique : « mal élevé ». Ça, ce n'est pas sa faute.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

92 commentaires

  1. Un petit « Mélenchon » déjà dangereusement allumé, avec son regard halluciné : certes immature et endoctriné, mais effrayant aussi pour l’avenir…

  2. J’ai eu l’honneur de connaître sa mère qui était Commissaire de Police Adjointe au 3è district du Val de Marne, elle ne cachait pas ses hostilités, tout ce qui se trouvait en dessous d’elle était considéré comme insignifiant.

  3. Pourquoi célébrer une fête révolutionnaire qui a conduit la France à ce qu’elle est? Chez nous, on ne fêtait jamais le 14 Juillet, par contre on pavoisait le 8 Mai et le 11 Novembre et on célébrait toutes les fêtes religieuses.

  4. Ce pauvre gamin ne va donc plus à l’école pour s’occuper de ce qui ne le regarde pas encore ? De toute évidence, il a grandi avec le chien de garde de la maisonnée faute de parents aimants et responsables pour l’éduquer. Avant qu’il ne finisse mal, ses parents devraient le placer en pension où il n’aurait rien à faire d’autre que d’étudier sérieusement s’il veut faire de la politique quand il sera un homme tout en apprenant le « savoir vivre » en société et à respecter tous ses semblables à moins que ses parents (eux aussi) n’en aient « rien à foutre » de leur gamin ?

  5. Futur citoyen d’extrême gauche , qui déjà à 17 ans hait la France !
    gamin élevé à la soupe de gauche avec de l’argent des parents et des grands parents dans les poches , il joue à l’homme  » Mélenchon  » alors qu’il n’est en réalité qu’un tout petit cerveau formaté comme celui d’un perroquet qui éructe son inculture !!!

  6. Petit gamin ado en crise fils de bourgeois haut fonctionnaire protégé par la caste des préfets et conseiller à la cour des comptes , prétend soulever la révolution ! Spectacle désolant d’une foule applaudissant aux connerie de cet ado né avec un poste de fonctionnaire dans son berceau !

  7. La jeune boboterie ultrafriquée et ultra communiste. Rien dans le chou: la relève grotesque des clowns est assurée.

  8. Nous sommes dans l’ère de « l’enfant Roi » et il en est le parfait exemple , papa et maman n’ayant pas le temps nécessaire pour éduquer le rejeton qu’il a dû se frayer un chemin bien à lui , mais à son actif il faut cependant reconnaitre qu’il a pris une direction revendicative qui reste dans la rhétorique et non dans l’insurrection , on peut lui pardonner ses effets de zèle , en souhaitant qu’il ne soit pas radicalisé par les anarchistes de gauche, ce petit « Che » en culottes courtes.

  9. Incroyable qu’un bambin puisse prendre la par ou le de la sorte. Moutons de panure ce qui l’ecoutent et se laissent endoctriner de la sorte. L’école ne leur apprend pas à réfléchir, et les parents non plus. Un futur Melenchon, ce qui n’est pas de bonne augure pour l’avenir.

  10. bah alors toto on s’est égaré, va au bac à sable tu as oublié ta pelle et ton râteau, surtout bouscule pas maman si tu fait tomber sa légion d’honneur tu seras privé de dessert.

  11. Rejeton de l’aristocratie d’Etat, qui demain prendra le relais de sa maman après avoir fait sciences Pô et l’ENA. Il faut bien faire ses » classes » à défaut de service militaire, le bobo-gauchisme en est devenu l’ersatz. La France gangrénée par des idéologies de pacotille, est devenue un corps social en décomposition. Quand un membre est gangréné et que les antibiotiques s’avèrent inefficaces il faut bien amputer le membre. La thérapeutique contre la contagion gauchiste reste hélas du domaine de la recherche, et les métastases touchent à présent nos adolescents. Ce gamin n’est-il pas emblématique de l’Etat de notre corps social?

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