Rima Abdul- Malak, petit ange parti trop tôt ?

abdul malak

Un an, sept mois et vingt-deux jours. C’est le temps que Rima Abdul-Malak aura passé aux commandes du ministère de la Culture. Débarquée sans ménagement du gouvernement vendredi 12 janvier, la quadra payait là sa participation à la fronde contre la loi Immigration ainsi que sa procédure visant à retirer la Légion d’honneur à Gérard Depardieu. Deux faux pas politiques qui ont précipité sa chute.

Rima Abdul-Malak semblait pourtant très proche d’Emmanuel Macron. Avant de succéder à Roselyne Bachelot à la rue de Valois, en mai 2022, la Franco-Libanaise exerçait déjà une influence décisive sur la politique culturelle de l’Élysée. Elle a participé notamment, en coulisses, au lancement du pass Culture, ce grand projet qui permet à d’innombrables jeunes d’acheter leur lot de mangas et jeux vidéo avec l’argent du contribuable… Il n’en fallait pas plus pour lui ouvrir les portes du ministère jadis occupé par André Malraux, Alain Peyrefitte et Françoise Giroud.

Une étoile filante de la Macronie

En vingt petits mois de règne, Rima Abdul-Malak aura indiscutablement réussi à faire parler d’elle. Mais rarement en bien. Si certains lui reconnaissent le mérite d’avoir obtenu un budget 2024 en hausse de 6 % par rapport à l’année précédente - voué, notamment, à renflouer un audiovisuel public déjà surdoté mais déficitaire -, le ministre s’est avant tout illustré par ses sorties de route et ses « bad buzz ». On se souvient de sa performance lors de la cérémonie 2023 des Molières. Interpellée par deux militantes CGT en plein milieu de la soirée, Rima Abdul-Malak avait ébloui la presse de gauche en répondant du tac au tac aux attaques et en affichant une étonnante assurance. « Aux Molières, Rima Abdul-Malak assoit sa stature », s’était pâmé Télérama. Sauf qu’on apprit, quelques jours plus tard, que la scène n’avait rien de spontané et que le ministre s’était contenté de réciter son texte tout en feignant la surprise…

C’est aussi en raison de son rapport très personnel à la liberté d’expression que l’ex-directrice des programmes de Clowns sans frontières a fait couler beaucoup d’encre. Au fil de ses prises de position, il est vite apparu qu’elle ne portait pas dans son cœur les chaînes du groupe Canal+, C8 et CNews pour ne pas les citer. « Lorsqu’on arrivera, en 2025, au moment de l’analyse de leur bilan pour la reconduction de leurs autorisations de diffusion, l’Arcom saura regarder comment elles ont respecté ces obligations », lança-t-elle sur un ton menaçant, début 2023. Qu’importent les fréquents rappels à l’ordre adressés à France Inter par le même Arcom ou l’extravagant biais pro-palestinien de l’AFP. L’urgence, pour le ministre, était de faire taire les quelques médias ne partageant pas son idéologie de gauche. Encore une bien belle leçon de tolérance.

Le verre à moitié plein

Il existe, cependant, une façon de se consoler de ce triste bilan : en songeant à tous les autres projets qui « tenaient à cœur » à Mme Abdul-Malak, mais que cette dernière n’a pas pu mener à bien, faute de temps. Nous avons ainsi échappé au programme « La Relève » - qui visait à apporter plus de « diversité » parmi les directeurs d’établissements culturels en les recrutant sur leur couleur de peau -, au très prometteur « Institut de la France et de l’Algérie » ou encore à la « Maison des mondes africains ». C’est toujours ça de moins. Haut les cœurs !

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

45 commentaires

    • De délinquants islamo-gauchistes (pour rappel, en accord avec le gouvernement français, les justiciables algériens condamnés là-bas effectuent leur peine en France. Le bénéfice est double : c’est nous qui payons les frais, et les délinquants restent libres de récidiver).

  1. Quel exemple que cette pseudo-ministre qui a délibérément abandonné son pays d’origine à l’état cadavérique pour être parachutée (on se demande comment) à un poste en France qui lui a permis de matérialiser un cirque dont seule la macronie conserve le secret. Il est grand temps pour elle de regagner le Liban, à moins que sa présence ne convienne pas aux autorités libanaises…

  2. Comme je le disais précédemment, Philippe de Villiers… Une bonne place pour lui dans le…prochain gouvernement…

  3. Résultat , bien triste , de la double nationalité dont la seconde ( hors européenne) prend systématiquement le dessus contre la France!
    Mettre des ministre qui ne connaissent pas le sujet pour lequel il obtiennent le ministère ! le résultat est là le délabrement de la France et du régalien en est la preuve ! ainsi que la diplomatie qui n’existe plus !

  4. Faut-il que la culture française (qui n’existe pas selon Macron), soit bien mal en point, pour qu’on ne puisse y nommer désormais que des gens issus de l’immigration ?

  5. Il ne devrait n’y avoir aucune double nationalité quand on représente la France. C’est vrai pour les Ministres les députés et les sénateurs principalement

    • Je suis parfaitement d’accord avec vous et j’avais mis en ligne une pétition en ligne il y a quelques années sur ce sujet mais hélas les veaux n’ont pas suivi

    • Mais puisque la Nation Française ( ainsi que sa culture qui d’ailleurs n’existe pas…) doit disparaître, votre remarque est sans objet pour Monsieur le Président de la République Macron Emmanuel, élu et réélu, ne l’oublions pas!

  6. Il est prématuré de se réjouir du départ de cette triste ministre. Rien ne dit que ses « projets », ne seront pas repris par Dati.

  7. Tenter de comparer Gérard Depardieu à Madame Rima Abdul-Malak, monsieur Depardieu est tellement placé au dessus que cette ancienne ministre qu’il n’y a pas photo. En fait issus du mondialisme cette volonté de transformation de la France est une erreur fondamentale voir même catastrophique et placer des donneurs d’ordres a des postes de responsabilités à des gens dont leur culture récente si différente de celle Française rend leur comportements très ambivalent.

  8. Le « clone » d’Anémone sera vite oublié, R.Dati a au moins le mérite d’être proche de N.Sarkosy donc de V.Bolloré, le devenir de CNEWS semble ainsi plus radieux, qui aurait pu en douter. Arrières cours et jeux de pouvoir, rien ne changera jamais !

  9. « Petit » ange…d’un certain volume ! Je ne pense – bien entendu – qu’au chapitre de la liberté de la presse…

  10. On se demande déjà ; comment ils ont pu nommer un tel boulet . J’ai toujours du mal a comprendre leurs choix a nommer des sinistres aussi tordus dans leurs têtes .

    • « Comment ils ont pu nommer un tel boulet ? » C’est simple : femme, et issue de la diversité. C’est ça les quotas…

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