Robert Ménard, sur le couvre-feu : « Pour en finir avec tous ceux qui ne respectent rien »

Robert Ménard : “Le gouvernement nous ment et nous trompe !”

Robert Ménard a décidé le couvre-feu à Béziers. Il s'en explique au micro de Boulevard Voltaire.

https://www.youtube.com/watch?v=NLGFgTdMplE&=&feature=youtu.be


Un couvre-feu est instauré depuis ce samedi 21 mars. De 22 heures à 5 heures du matin, il est formellement interdit de se déplacer sur l’ensemble du territoire communal. Pourquoi avoir pris cette décision ?

Cette décision a été prise pour en finir avec tous ceux qui ne respectent rien. Ces individus se mettent en danger, nous mettent en danger et font que cette période de confinement pourra encore durer des semaines et des semaines. Je ne veux plus voir ces gens dans la rue. Les Biterrois ne veulent plus voir un certain nombre de gens dans la rue. Pour l’immense majorité qui respecte scrupuleusement les consignes qu’ils reçoivent, vous avez une petite minorité qui met tout le monde en danger. Devant cette situation, il me semble que la seule solution est le couvre-feu.
Le couvre-feu a été mis en place à ma demande à Béziers. Il l’est aussi à Montpellier, à Perpignan, à Menton et à Nice, mais pourquoi pas dans toute la France…
Ce qui est valable à Béziers ne le serait-il pas ailleurs ? Ce qui est valable à Nice ne serait-il pas utile à Marseille ou Lyon ? Il faut avoir le courage de dire que si l’on ne prend pas des mesures drastiques de ce type-là, on n’est pas sorti de l’auberge.


Cette décision a été prise parce que vous avez remarqué que certaines personnes ne respectaient pas le confinement. Parle-t-on d’une grande proportion de la population ou parle-t-on d’une extrême minorité d’individus ?

C’est une minorité, mais ce sont les mêmes qui se promènent en famille sous mes yeux sur les allées Paul Riquet. Pas plus tard qu’hier, madame Merkel a décidé qu’on ne pouvait pas être plus de deux personnes sur l’espace public. On peut critiquer madame Merkel, mais là elle a évidemment raison. Je ne comprends pas qu’on ne fasse pas comme l’Allemagne.
Si on veut sortir de cette situation et stopper cette pandémie, il faut prendre des mesures draconiennes. Certaines personnes peuvent sortir jusqu’à plusieurs fois par jour. Une fois, c’est pour acheter une boîte de haricot et deux heures après pour acheter leur pain, quand ce n’est pas pour faire du footing. Je n’ai jamais vu autant de gens faire du footing, ou je découvre leur amour des animaux. Eux qui sortaient peu leurs animaux, aujourd’hui ils les sortent avec assiduité. Tout cela n’est pas sérieux ! Il faut aller plus fort et plus loin et cela passe par des mesures dures.


À quoi attribuez-vous ce manque de discipline d’une partie de la population ? Certains pointent la difficulté du gouvernement à communiquer de manière cohérente. D’autres pointent l’égoïsme de la population. Selon vous, quel est le problème ?

C’est un mélange de tout. Je ne jette pas la pierre à Emmanuel Macron parce que vous m’auriez posé la question il y a trois mois, je n’aurais pas imaginé un instant qu’on soit dans la situation actuelle. Aujourd’hui, c’est facile de dire «  il fallait faire ceci ou cela ». C’est toujours facile après coup. Je ne sais pas comment il faut leur expliquer. S’ils ne veulent pas comprendre, c’est uniquement la répression qui paye. Je suis ravi que des mesures aient été votées pour ceux qui ne respecteront pas les mesures de confinement. Le parlement a multiplié certaines amendes par dix, et des contrevenants risqueront la prison. C’est tant mieux pour ceux qui se comportent de façon inacceptable.


Est-ce que l’hôpital et la clinique privée de Béziers sont débordés par les cas de coronavirus comme tous les autres établissements ?

Pas encore. Pour l’instant, on est un peu à l’écart des grands chiffres de l’est de la France ou de la région parisienne. Un certain nombre de chiffres en Occitanie sont inquiétants. On est juste en retard sur d’autres parties de l’Europe et de la France. Je crains que ce ne soit que reculer pour mieux sauter. On a encore plus de responsabilités parce qu’on sait ce que l’on risque. Il faut prendre toutes les mesures et se comporter civiquement.

Robert Ménard
Robert Ménard
Maire de Béziers, ancien journaliste, fondateur de Reporters sans frontières et de Boulevard Voltaire

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