Robert Ménard tabassé : pourquoi se gêner ?
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Le samedi 5 mai dans l'après-midi, à Saint-André-de-Cubzac (Gironde), le maire de Béziers Robert Ménard a été victime de violences de la part de dizaines de "manifestants antifas" alors qu'il avait été invité à s'exprimer dans une réunion de militants de divers partis de droite.
Insulté, empoigné, bousculé, il a été projeté au sol après avoir été frappé notamment par un dur coup derrière la tête. Il a dû subir cette agression - ayant entraîné quatre jours d'ITT - dans l'indifférence générale et la coupable lâcheté de ceux qui en ont été les témoins.
Mais j'oubliais : bien sûr, il ne s'agissait que de Robert Ménard. Et avec lui, tout est permis...
Plusieurs élus locaux présents n'ont pas bronché face à ce scandale. Pour l'abstention à tous points de vue, peut-être ? La non-assistance à personne en danger ne leur serait pas applicable ?
Mais j'oubliais : Robert Ménard est plébiscité par les Biterrois comme un excellent maire et il est intolérable que cette réalité batte en brèche les faux procès qui lui sont intentés par des médias qui préfèrent s'indigner et le vitupérer qu'aller voir de plus près.
De vives protestations de la part du Parti socialiste, de LREM, du MoDem, d'EELV et de LFI s'étaient élevées contre sa venue, chauffant à blanc la bande de ceux qui ne rêvaient que de frapper Robert Ménard.
Mais j'oubliais : Robert Ménard est favorable à l'union des droites et c'est un crime.
Message, sur Facebook, d'une conseillère municipale à Saint-André-de-Cubzac : "Ménard a chuté à Saint-André-de-Cubzac... Je suis pour les mouvements pacifistes, mais je dois avouer que le voir manger de la pierre cubzaguaise, c'est pas déplaisant !" Dans notre démocratie, on peut lire ça !
Mais j'oubliais : pourquoi se gêner, puisqu'il s'agit d'une personnalité malfaisante qui n'a le droit d'être française (et encore !) qu'à Béziers !
Les forces de gendarmerie présentes près de l'agression, pourtant prévenues de l'arrivée de Ménard par deux appels téléphoniques, ne se sont pas interposées.
Mais j'oubliais : Ménard est certes un élu, mais pas de la bonne République, celle qui a la chance de voir les gendarmes se mobiliser pour elle !
Ce n'est pas la première fois qu'une personnalité politique est agressée, mais je n'ai pas le souvenir d'une telle violence dans l'action et d'un tel contentement de soi collectif dans la l'appréhension de l'événement. Qu'il s'agisse de Jean-Marie Le Pen face à Annette Peulvast-Bergeal, maire PS de Mantes-la-Ville, qu'il s'agisse de l'élu normand Vincent Debraize s'en étant pris honteusement à Nathalie Kosciusko-Morizet et justement condamné, qu'il s'agisse de l'auteur de l'entartage d'Éric Coquerel - dont j'ai seulement regretté qu'il le judiciarise, lui, l'Insoumis -, les réactions ont été vives et nul ne s'est avisé de minimiser ce qui s'était produit.
Mais j'oubliais : le 5 mai, Robert Ménard était la victime et l'idéologie imposait que surtout personne ne vînt à son secours au propre et au figuré.
C'est une sale et médiocre affaire. Le tabassage d'un élu tout seul par des énergumènes fiers d'eux. Et le silence.
Les médias, comme il ne s'agissait que de lui, ont effleuré ce scandale du bout de l'information durant plusieurs jours. Il fallait avoir du temps à perdre pour lire, tout en bas d'une page du Monde, la mention étique d'une "brève bousculade". Comme c'est joliment et élégamment exprimé !
Qu'on soit dans un monde où on s'autorise à frapper qui n'est pas d'accord avec vous - et qui n'aurait pas le droit de venir dans une région de France pour y débattre - est affligeant. Et la sordide satisfaction qui a suivi, honteuse.
Je risquais d'oublier : Robert Ménard est un ami. Cela ne m'a jamais empêché de critiquer telle ou telle de ses foucades ou de ses provocations. Dans sa riche nature, tout n'est pas à garder. Mais je suis scandalisé. Ainsi, on peut frapper Robert Ménard impunément !
À Saint-André-de-Cubzac. En France.
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