Rokhaya Diallo veut débaptiser une commune française : la cancel culture ne connaît pas de trêve

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Oubliez le trou de la Sécurité sociale, la dette abyssale de la France, les banlieues en feu, oubliez tout. L’insurpassable Rokhaya Diallo a trouvé bien pire motif d’inquiétude. En flânant sur Twitter, elle est tombée sur une vidéo tournée sous le panneau d’une petite commune française. « 2022, écrit-elle. Je découvre qu’une commune française porte le nom de Les Nègres. » Stupeur et tremblement. Elle ne le dit pas, mais on suit son regard : il faut de toute urgence rebaptiser cette petite ville proche de Poitiers. La cancel culture ne connaît pas de trêve.

Précisons que les habitants de cette calme bourgade ne sont pas plus méchants que d’autres. Leurs prédécesseurs n'ont rien à se reprocher non plus, rien qui vaille repentance à la face des tenants du bien. Nulle trace de colonialisme ici, pas la moindre mauvaise action envers les peuples de l’Afrique. En France, une dizaine de villages et de lieux-dits, comme le cap Nègre, s’appellent ainsi. Pourquoi ? Un rocher plus sombre, la couleur de la terre, une anecdote historique ? Saura-t-on un jour ?

Sans en appeler aux accents de Léopold Sédar Senghor, chantre de la négritude, ces noms de villages et de lieux portent depuis des siècles une histoire, un ancrage, ils ont abrité des générations. Ils survivront au lessivage des réalités françaises dont rêvent nos démolisseurs jamais assouvis. Car si l’on rebaptisait ce village, il faudrait changer le nom de ses dix homonymes. Mais pourquoi s’arrêter là ? Il faudrait encore de toute urgence débaptiser Le Blanc, cette sous-préfecture du département de l’Indre, donner un nouveau nom aux villes et villages homonymes. Pourquoi ne pas changer encore le patronyme des nombreux Français qui ont reçu à leur naissance le nom de Blanc, Noir, Leblanc, Lenoir ou même Nègre ? Et oui, en 2022, c’est leur nom.

Effacer, démolir, ruiner, faire oublier de force. Il y a quelque chose de pathétique dans ce réflexe de destruction de la France telle qu’elle est. Comme si ces exigences avaient le pouvoir de changer quoi que ce soit. Le pays conservera quoi qu’il arrive, fût-ce dans des grimoires, son histoire, sa toponymie, ses vocables. Et il se trouvera des Français… et des immigrés pour aimer les racines de cette France héritée des siècles, pour trouver que cette France est belle telle qu’elle est, n’en déplaise à Rokhaya Diallo.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

117 commentaires

  1. Mon inquiétude est que cette idéologie digne des talibans gagne du terrain, petit à petit , tout est infiltré …

  2. Cette cancel culture a bien réussi à faire débaptiser le roman d’Agatha Christie : « Dix petits nègres » devenu: « Ils étaient dix ». Tant que nous aurons ce genre de personne exotique à l’oeuvre sur notre sol, le chantier de déconstruction de notre nation ne connaîtra pas le moindre répit.
    Il va falloir y mettre le « holà » et vite.

  3. Elle est née en France de parents originaires du Sénégal et de la Gambie, si la France ne lui convient pas elle peut retourner dans le pays d’origine de ses parents, la France ne va pas s’adapter à elle, c’est à elle de s’adapter à la France.

  4. L’origine du nom rappelle peut-être les cèpes Tête-de-nègre (boletus aereus) ou le papillon ‘Grand-nègre’ à bandes fauves, le Grand-nègre des bois et le Grand-nègre berbère. En reliure, cette couleur nègre est la plus belle. Les étoffes teintes couleur nègre étaient autrefois les plus recherchées avec les pourpres et les indigos.
    Dommage que la culture disparaisse.

  5. Ce sont toujours les  » français » issus de l’immigration qui trouvent à redire sur l’Histoire de France ou sur des sujets tels que ce village  » les nègres », ou encore, qui veulent déboulonner certaines statues qui ne leur plaisent pas. Moi, ce sont ces gens là qui m’emmerdent. La France appartient aux Français ainsi que son Histoire. Ceux à qui ça ne plait pas, personne ne les retient, la porte est ouverte.

  6. La France on l’aime ou on la quitte. Les portes sont ouvertes pour sortir quand bon vous semble, pour aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte, pour, pour….. la liste serait trop longue

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