Roland-Garros : Maxime Hamou, ou le triomphe de la culture kéké

Capture TV
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Éliminé de Roland-Garros, cette pouponnière à frimeurs, et présent ce mercredi matin dans tous les médias : Maxime Hamou, 282e joueur mondial qu’on continuerait d’ignorer s’il n’avait pas montré combien cette génération de jeunes merdeux se croit tout permis.

1,85 m d’afro-musculation, la touffe crépue et la peau brune, j’ai 21 ans, je veux et je prends. De force au besoin. Et puis les femmes, hein, elles aiment ça ! Toutes des salopes ! C’est juste qu’elles n’osent pas le dire !

Maxime Hamou, donc, né en 1995, qui tente à plusieurs reprises d’embrasser de force la journaliste d’Eurosport Maly Thomas venue l’interviewer après sa défaite. Ben quoi ? Elle est pas contente, la dame ?

Hamou est de cette génération qui ne vit que par images interposées. Habitué à balancer toute sa vie sur les réseaux, il n’a pas pensé une seconde que les caméras d’Eurosport et les autres allaient le faire passer du stade de héros à celui de minable petit tripoteur. Certes, comme le disait ce matin Pascal Praud sur RTL, "Maxime Hamou n'est pas un violeur, ni un harceleur". C’est juste

un kéké, un goujat, comme on disait jadis. Il n'est pas très malin, il est mal élevé, il ne sait pas se tenir : plaisanterie lourdingue, geste déplacé hérité d'une éducation, d'une culture qu'il faut combattre.

Quelle éducation, quelle culture ? On aurait aimé que M. Praud soit plus explicite. Est-ce une culture « de cité », là où les filles n’ont plus droit à la jupe ? Ou comme dans ces quartiers de Paris où l’on voudrait cantonner les femmes à la maison ? Une culture de petits machos, assurément, qui s’épanouit dans ces sports (foot et tennis, notamment) où l’argent coule à flots. Signalons, d’ailleurs, que les journalistes et commentateurs réunis sur le plateau d’Eurosport ont applaudi la prestation, Henri Leconte en tête.

La Fédération française de tennis a retiré à Maxime Hamou son accréditation, mais pas les 36.000 euros qui allaient avec. Il pourra continuer de faire le kéké sur les tournois.

Chapitré par ses conseils en communication, le jeune crétin a fait ses excuses selon la formule désormais rituelle :

Je tiens à présenter mes plus profondes excuses à Maly Thomas si elle s'est sentie blessée ou choquée par mon attitude pendant son interview. Je viens de vivre une magnifique semaine ici à Roland-Garros en vivant mes plus belles émotions de joueur de tennis, et j'ai laissé mon trop-plein d'enthousiasme s'exprimer maladroitement envers Maly, que je connais et que je respecte sincèrement.

Comme c’est bien dit. "Rien de tout ce qui est écrit était mon intention. Je suis à sa disposition pour lui présenter mes excuses de vive voix si elle le souhaite", poursuit-il, avant de conclure en apothéose : "J'apprends encore tous les jours de mes erreurs pour devenir un meilleur joueur de tennis et une meilleure personne."

Encore un peu de travail, jeune homme, et vous serez "une belle personne", comme on dit dans Les Inrocks et dans Libé.

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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