Roumanie : une cour d’appel suspend l’annulation du vote de 2024 !

L’exclusion du candidat nationaliste Călin Georgescu continue de faire d'énormes vagues, dans le pays.
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Nouveau rebondissement, dans la vie politique roumaine, avant l’élection présidentielle prévue en mai 2025. Le 24 avril, la cour d’appel de Ploiești a pris une décision retentissante en annulant l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui invalidait le premier tour du scrutin de novembre 2024. L’exclusion du candidat nationaliste Călin Georgescu, accusé d’avoir profité d’une campagne TikTok influencée par une ingérence russe, reste au cœur des tensions. Le Bureau électoral central (BEC) maintient que le processus suit les lois en vigueur.

Un coup de théâtre judiciaire controversé

En réponse à la plainte d’une citoyenne, la cour d’appel de Ploiești a défié l’autorité de la Cour constitutionnelle, dont les décisions sont en principe irrévocables, en suspendant l’annulation du vote de 2024. Interrogé par RFI, Ioan Stanomir, spécialiste en droit constitutionnel roumain, estime que la décision du juge d’appel est « aberrante », estimant que celle-ci va à l’encontre de l’interprétation même de la hiérarchie des cours : « Il n’y a rien de justifiable dans cette décision. Il s’agit d’une erreur d’interprétation des juges, car la Cour constitutionnelle ne peut pas être censurée par une cour d’appel. » De son côté, le BEC, s’appuyant sur l’Ordonnance d’urgence n° 1/2025, affirme que les préparatifs électoraux se déroulent conformément au cadre légal.

L’affaire ravive le débat autour de Călin Georgescu, dont l’exclusion, validée le 11 mars par la Cour constitutionnelle, a suscité des manifestations à Bucarest. Les autorités roumaines, appuyées par des rapports des services de renseignement, estiment que sa campagne a bénéficié d’une amplification suspecte via des réseaux pro-russes. Georgescu rejette ces allégations, dénonçant une persécution politique.

L’opposition nationaliste en émoi

Cette crise interroge la robustesse des institutions démocratiques roumaines. Şerban-Dimitrie Sturdza, eurodéputé du groupe ECR (Conservateurs et Réformistes européens) et membre du parti de George Simion, nous faisait part de sa sidération après la décision de la Cour constitutionnelle : « La démocratie, l’État de droit, le pluralisme politique et le vote libre ont disparu, en Roumanie. Les élections sont détournées de leur objectif démocratique et transformées en un outil de lutte politique. » Et d’ajouter : « Le droit de se présenter aux élections est aujourd’hui gravement bafoué. » Il accuse les dirigeants de manipuler la loi à leur profit.

De son côté, l’eurodéputé non inscrit Luis-Vicențiu Lazarus, membre du parti nationaliste SOS Romania, nous alerte sur un glissement autoritaire : « Tout ce qui se passe est inacceptable et antidémocratique ! Nous ne voulons pas devenir l’Iran, la Russie ou le Venezuela. » La décision de Ploiești, bien que spectaculaire, repose sur des bases juridiques précaires. Elle ne devrait pas bouleverser le calendrier électoral et révèle surtout les profondes divisions d’une Roumanie en crise, coincée entre Moscou et Bruxelles.

Vos commentaires

39 commentaires

  1. On ne le répètera jamais assez : si la dictarure se traduit par  » ferme ton clapet » ( chacun notera que je reste poli) ,la démocratie signifie en réalité  » cause toujours …! ».En fait,les  » élites font tout pour que la démocratie se transforme en système qui frise le mode censitaire,dans le quel les prétendues élites font tout pour avoir le dernier mot.Des élites arrogantes et prétentieuses qui,au passages se fourvoient totalement depuis 40-50 ans,dans leurs analyses,tous secteurs confondus.Ces gens  » causent » très bien,ne racontent souvent que dces conneries,.Mais qu’est ce qu’ils les disent bien !

  2. Il n’y a pas que la Roumanie qui est en crise, c’est toute l’Europe qui est concernée, et pour ma part, j’espère que l’Union Européenne est à l’article de la mort. Quel que soit l’angle sous lequel elle est observée, l’on ne peut que constater qu’elle est frelatée, le produit ne correspond nullement à l’emballage et aux promesses réitérées. Le ver est d’ailleurs dans le fruit depuis un certain temps et pour ma part, le divorce date de 2005. Oser parler de démocratie européenne, c’est comme demander à une dinde de préparer Thanksgiving ! Mais puisque l’article traite de la Roumanie, il faudrait évoquer aussi le mauvais sort réservé à un autre pays de l’Est, la Hongrie de Orban, privée de ressources communautaires car ne respectant les « valeurs européennes », lesquelles valeurs sont justement une caricature de démocratie. Naturellement, cela fait le jeu de l’opposition, et il y a des élections législatives l’an prochain ! Par ailleurs, j’observe que la décision de la Cour d’Appel n’a pas été relayée par nos médias, comme c’est bizarre !

    • Ces juges sont moralement parlant,les héritiers des soixante-huitards qui nous empoisonnaient déjà à l’époque,et qui le font encore aujourd’hui,avec leurs amis anarchistes souvent issus des beaux quartiers. Nulle doute que si l’échafaud était encore en activité,ces Fouquier Tinville et ces Robespierre trancheraient allègrement dans le vif .

  3. Depuis le référendum de 2005 ignoré et bafoué par Sarkozy on ne peut plus parler de Démocratie en France. Encore moins en UE comme nous l’a expliqué Thierry Breton qui a dit en substance : « quand on veut changer les résultats d’une élection, on sait faire. »Dernier épisode : l’élimination de Marine Le Pen. Le candidat choisi pour 2027 : Édouard Philippe.
    Quant à Retailleau s’il monte trop haut « on saura faire » comme ce fut fait avec Fillon et son costume. L’ingérence Russe ??? On rigole, ce sont les USA qui gèrent l’UE depuis sa création.

      • L’UE est une invention US tout le monde est d’accord, sauf à Brussels mais actuellement, on ne peut pas dire que les USA mènent l’UE, il y a d’autres gens derrière les rideaux. Nous sommes à la sucette des USA, il est vrai, mais pour les manigances et les orientations politiques de gens de Brussels c’est plus difficile de citer les responsables cachés.

  4. La Roumanie bafouée par une Europe anti-démocratique, et des irresponsables locaux à ses ordres.
    Ursula la prussienne, et son alors « bras-droit » Breton denenu depuis banquier, et leurs sbires, dont Macron, ont agi comme des tyrans.
    Leur ingérence est inouïe !
    Je crains, je le souhaite même, que la Roumanie profonde se soulève contre l’UE, qui y laissera des plumes !

  5. Et oui ! Même si la cour constitutionnelle roumaine prend des décisions incongrues, pour rester poli, elle ne peut, en aucun cas être contestée !! Remarquez bien qu’on a les mêmes à la maison avec en sus le conseil d’état …

  6. Thierry Breton, l’ancien commissaire à la censure, c’était vanté , je le cite ; »Qu’on avait annulé l’élection en Roumanie et qu’on pourrait le faire ailleurs! » Ce jugement est une baffe magistrale à Breton et à l’ensemble des satrapes euro mondialistes! Ce jugement est aussi un échec pour l’UE-RSS. Tant mieux!

  7. La submersion de l’Europe mondialiste par la vague comportementale d’autoritarisme politique des courts de justice montre bien que notre vieux continent est finalement tombé entre les mains du pouvoir mondialiste.
    Et ceci même si certains parquets tentent de sauver l’honneur et la déontologie.
    Encore quelques progrès européens de ce type, et si personne n’y met bon ordre, les mondialistes vont finir par convaincre les foules qu’elles gagneraient du temps et économiseraient de l’argent en supprimant le suffrage universel et en abandonnant tout simplement l’exercice de la démocratie aux magistrats politisés.

  8. Que TOUT le monde se rappelle des propos du fameux Thierry BRETON qui s’est permis de dire qu’il y avait « des moyens pour contrôler les élections dans les pays de l’UE » ! …
    Ces venimeux osent parler de « démocratie » et de « souveraineté » ? ! …
    L’UE doit être éradiquée de toute urgence … Et pas simplement parce que JD VANCE a fait la bonne analyse de ce qui se passe dans cette dictature ! …

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