Rouvrez nos plages au nom de notre santé !

plage

Depuis le 17 mars, une décision gouvernementale dont on aimerait savoir de qui elle émane nous interdit l'accès aux 8.986 kilomètres de côtes rocheuses, de marais et de plages françaises. Avec, pour les surveiller, des drones, des vols coûteux d'hélicoptères, des gendarmes, des policiers. À la clé, quelques centaines ou milliers d'amendes à 135 euros, ce qui rend le grain de sable foulé très onéreux. Notons que c'est une première depuis la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'occupant allemand interdisait l'accès au front de mer normand, comme le rappelait, au début du confinement, France 3 Normandie.

Vides depuis le 17 mars, nos plages sont devenues des déserts abandonnés à la puissance de l'océan ou à l'indolence de la mer.

S'il a été nécessaire d'interdire les accès aux structures fermées, comme les restaurants, les écoles, les églises, les mosquées, les magasins autres que ceux qui nous alimentent depuis quarante jours, quelle était la très mauvaise raison de rendre inaccessibles les côtes françaises ? Quel est le décideur qui a fait le cauchemar de plages surchargées alors que les Français n'avaient le droit ni de circuler ni de prendre des vacances de Pâques ? Il est vrai qu'on a entendu plus d'une fois que le confinement ce n'était pas les vacances, et comme la mer, c'est les vacances... Peut-être, aussi, l'idée qu'habiter à proximité de la mer, c'est un privilège exorbitant qui n'est pas concevable dans un souci d'égalité de traitement entre les « territoires ». Allez savoir...

En tout cas, combattre un virus en interdisant la population de se revigorer en vitamines est une véritable hérésie, indigne d'un décideur, qu'il soit Président ou simple ministre.

Inutile d'avoir fait l'ENA ou Sciences Po pour apprendre, en effet, que l'air marin, l'iode, la mer constituent un vrai bain d'énergie, sans compter l'effet psychologique positif que l'on ressent lorsqu'on se promène le long des côtes. Si l'on en croit la revue Psychologies, la mer serait le plus performant respirateur connu. « Avec une pression atmosphérique maximale, l’air y est enrichi en oxygène. Cet effet se conjugue à celui des microalgues, véritables poumons de la planète, produisant 70 % de l’oxygène que nous respirons. Idéal pour ventiler nos poumons. »

À l'heure où le Covid-19 attaque nos poumons, faut-il être super intelligent pour nous avoir privé d'oxygénation au bord de la mer ! J'ai la chance d'habiter sur une île de l'Atlantique. Le préfet y a interdit par arrêté, non seulement que l'on puisse admirer l'océan, mais il a déclaré territoire inaccessible les sentiers du littoral. Une zone d'une centaine de mètres de large est ainsi interdite, sous peine de payer votre obole à l'État !

Espérons que nos très intelligents gouvernants vont nous autoriser, dès le 11 mai, à profiter de ce qui est encore gratuit sur cette Terre : respirer le bon air et admirer le flux et reflux des vagues.

Floris de Bonneville
Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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