EDITORIAL
Ils sont grands déclassés, grands remplacés et maintenant grand méprisés par ceux qui autrefois, pourtant, quand ils votaient à gauche, voyaient dans l’ouvrier prolo une figure quasi christique.
Alors Marine Le Pen a perdu, mais cette présidentielle signe surtout l’absolue défaite de la pluralité de la presse.
Le seul à avoir saisi l’essentiel, c’est Gérald Darmanin. Il commentait en ces termes, jeudi matin, sur Europe 1, le débat de la veille : « On a vu le choix entre deux types de France. » Tout est là.
Sur la banquette du débat, dans le wagon les menant au deuxième tour, il s’étalait, avec l’aisance verbale qu’on lui connaît, et prenait, désinvolte, toute la place.
Les acteurs sont les mêmes qu’il y a cinq ans, mais le film risque d’être très différent.
En 2017 il n’y avait eu que 10 % des électeurs de Mélenchon à avoir voté Le Pen; s’ils sont 21 % le 24 avril, les lignes pourraient bouger.
Avec « l’extrême centre », la politique est remplacée par le management dont le maître mot est l’efficacité
Le spectre de ce rendez-vous majeur revient donc à ce moment crucial. Car Marine Le Pen est systématiquement donnée perdante dans les derniers sondages d’intentions de vote. Et pourtant, rien n’est joué, Marine Le Pen et Emmanuel Macron le savent.
L’appel, lancé le 12 avril par Nicolas Sarkozy à voter Emmanuel Macron au second tour, ne s’inscrit pas dans la banalité, désormais traditionnelle, « à faire barrage à l’extrême droite ».
Voilà donc Boulevard Voltaire qualifié de complotiste prorusse et associé à « la complosphère française ». Une accusation lourde, évidemment fausse, très grave, très pénalisante, injustifiable et insultante pour nos journalistes, nos collaborateurs et nos lecteurs.
Hermétiques l’une à l’autre, étrangères dans les mêmes frontières, ces trois France se partagent pour la première fois très clairement les bulletins de vote des Français dans une élection présidentielle.
Loin des calculs, Éric Zemmour a appelé d’ores et déjà à voter pour Marine Le Pen
Bref, pour résumer : les soutiens d’Emmanuel Macron se recrutent dans le ventre mou de la nation.
Ces trois actions judiciaires soulignent toutes les trois un trait majeur de la Macronie : la légèreté.
Si « l’extrême droite » tire parti de ces sujets, ce n’est pas parce qu’elle en parle, mais parce que les autres n’en parlent pas.
Et on cherchera vainement sur les réseaux sociaux la trace de militants de gauche ou d’extrême gauche agressés par la droite durant cette campagne.
Le nom de Nicolas Sarkozy sifflé par des supporters de Valérie Pécresse : c’est peut-être ce qu’on retiendra du meeting de la dernière chance de
L’idée, dit-on, est de rendre la fonction publique plus « opérationnelle ». Elle ne le serait donc pas aujourd’hui, ce qui expliquerait l’appel incessant à de la ressource externe ?
Il y a un débat dans le débat : qui seront les deux journalistes finalistes (un homme, une femme – parité oblige) appelés à animer ce combat de titans sans merci ?
L’état-major de Marine Le Pen se sent pousser des ailes : il considère l’accès au deuxième tour comme acquis et travaille désormais sur l’entre-deux-tours. Dans le viseur, la revanche de 2017.
Pour se défendre, le Président-candidat n’a pas hésité à enfoncer les portes ouvertes…
En s’engageant, si elle est élue, à se rendre dans la dernière demeure des rois et reines de France, Marine Le Pen reconnaît que l’Histoire de la France est un tout indissociable et veut réconcilier les Français entre eux et avec leur passé.
En quelques semaines, nos indécrottables bien-pensants ont retourné leurs vestes comme crêpes à la Chandeleur, avec une rapidité de transformiste de métier.
Entre une droite volontiers sécuritaire et une gauche qui écarte le sujet du revers de la main, Emmanuel Macron a trouvé sa petite musique – et c’est une musique… silencieuse.
La révolte en Corse consécutive à cet accident manifeste la dissolution de l’État et de la France, la perte de son autorité, sa faiblesse et le rôle de punching-ball joué dorénavant sans un bruit par les CRS.
Comment expliquer dans un style sénatorial que Macron se moque du monde ?
Si la droite à l’avenir, envisageait de donner ses ministères à des personnalités qui « partagent ses idées » ?
Tout cela va-t-il vraiment impressionner le peuple qui a subi le communisme, la guerre contre l’Allemagne nazie et les 1.800 % d’inflation de 1992 ? Et pour nous, quel sera le prix à payer ?
Ils sont grands déclassés, grands remplacés et maintenant grand méprisés par ceux qui autrefois, pourtant, quand ils votaient à gauche, voyaient dans l’ouvrier prolo une figure quasi christique.
Alors Marine Le Pen a perdu, mais cette présidentielle signe surtout l’absolue défaite de la pluralité de la presse.
Le seul à avoir saisi l’essentiel, c’est Gérald Darmanin. Il commentait en ces termes, jeudi matin, sur Europe 1, le débat de la veille : « On a vu le choix entre deux types de France. » Tout est là.
Sur la banquette du débat, dans le wagon les menant au deuxième tour, il s’étalait, avec l’aisance verbale qu’on lui connaît, et prenait, désinvolte, toute la place.
Les acteurs sont les mêmes qu’il y a cinq ans, mais le film risque d’être très différent.
En 2017 il n’y avait eu que 10 % des électeurs de Mélenchon à avoir voté Le Pen; s’ils sont 21 % le 24 avril, les lignes pourraient bouger.
Avec « l’extrême centre », la politique est remplacée par le management dont le maître mot est l’efficacité
Le spectre de ce rendez-vous majeur revient donc à ce moment crucial. Car Marine Le Pen est systématiquement donnée perdante dans les derniers sondages d’intentions de vote. Et pourtant, rien n’est joué, Marine Le Pen et Emmanuel Macron le savent.
L’appel, lancé le 12 avril par Nicolas Sarkozy à voter Emmanuel Macron au second tour, ne s’inscrit pas dans la banalité, désormais traditionnelle, « à faire barrage à l’extrême droite ».
Voilà donc Boulevard Voltaire qualifié de complotiste prorusse et associé à « la complosphère française ». Une accusation lourde, évidemment fausse, très grave, très pénalisante, injustifiable et insultante pour nos journalistes, nos collaborateurs et nos lecteurs.
Hermétiques l’une à l’autre, étrangères dans les mêmes frontières, ces trois France se partagent pour la première fois très clairement les bulletins de vote des Français dans une élection présidentielle.
Loin des calculs, Éric Zemmour a appelé d’ores et déjà à voter pour Marine Le Pen
Bref, pour résumer : les soutiens d’Emmanuel Macron se recrutent dans le ventre mou de la nation.
Ces trois actions judiciaires soulignent toutes les trois un trait majeur de la Macronie : la légèreté.
Si « l’extrême droite » tire parti de ces sujets, ce n’est pas parce qu’elle en parle, mais parce que les autres n’en parlent pas.
Et on cherchera vainement sur les réseaux sociaux la trace de militants de gauche ou d’extrême gauche agressés par la droite durant cette campagne.
Le nom de Nicolas Sarkozy sifflé par des supporters de Valérie Pécresse : c’est peut-être ce qu’on retiendra du meeting de la dernière chance de
L’idée, dit-on, est de rendre la fonction publique plus « opérationnelle ». Elle ne le serait donc pas aujourd’hui, ce qui expliquerait l’appel incessant à de la ressource externe ?
Il y a un débat dans le débat : qui seront les deux journalistes finalistes (un homme, une femme – parité oblige) appelés à animer ce combat de titans sans merci ?
L’état-major de Marine Le Pen se sent pousser des ailes : il considère l’accès au deuxième tour comme acquis et travaille désormais sur l’entre-deux-tours. Dans le viseur, la revanche de 2017.
Pour se défendre, le Président-candidat n’a pas hésité à enfoncer les portes ouvertes…
En s’engageant, si elle est élue, à se rendre dans la dernière demeure des rois et reines de France, Marine Le Pen reconnaît que l’Histoire de la France est un tout indissociable et veut réconcilier les Français entre eux et avec leur passé.
En quelques semaines, nos indécrottables bien-pensants ont retourné leurs vestes comme crêpes à la Chandeleur, avec une rapidité de transformiste de métier.
Entre une droite volontiers sécuritaire et une gauche qui écarte le sujet du revers de la main, Emmanuel Macron a trouvé sa petite musique – et c’est une musique… silencieuse.
La révolte en Corse consécutive à cet accident manifeste la dissolution de l’État et de la France, la perte de son autorité, sa faiblesse et le rôle de punching-ball joué dorénavant sans un bruit par les CRS.
Comment expliquer dans un style sénatorial que Macron se moque du monde ?
Si la droite à l’avenir, envisageait de donner ses ministères à des personnalités qui « partagent ses idées » ?
Tout cela va-t-il vraiment impressionner le peuple qui a subi le communisme, la guerre contre l’Allemagne nazie et les 1.800 % d’inflation de 1992 ? Et pour nous, quel sera le prix à payer ?
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