Fiction
Son excellence le grand Vizir d’Occident Yacine II portait sur ses épaules la charge conférée par le Calife de Constantinople. Un mandat qu’il remplissait avec conscience et intelligence.
Ce n’était pas l’œuvre de terroristes frappant au hasard. Pourquoi lui ? Il n’était ni un haut gradé ni un prêcheur zélé, et puis, pourquoi Arbini et l’autre professeur ?
Son frère était un assassin, il le savait à présent. De soldat intrépide, il était devenu bourreau, de bourreau, il finissait meurtrier.
Cet été, Boulevard Voltaire vous propose une fiction inédite, jamais publiée auparavant. Embarquez avec Fadi, Sybille, Jean et Tarek dans un pays qui n’existe plus. Fadi voulut
Avisant le drapeau du Califat noir et or sur le fronton, il le fit décrocher et en recouvrit le cadavre.
Allongé sur le dos, les bras en croix, Arbini gisait au sol, les yeux encore écarquillés par la surprise. Deux trous sanglants dans la poitrine.
Au bout de quelques minutes, les six cibles furent désignées. Deux militaires, deux professeurs et deux imams.
Paris s’étendait à leurs pieds, illuminé de ses lampadaires. La Mosquée et le Palais apparaissaient au loin.
…pour une fois, c’était un visage humain qui l’empêchait de dormir. Une agréable vision. Celle de Sybille. Elle le fascinait et investissait chaque recoin de son esprit. Fadi découvrait un tourment inédit pour lui.
Je suis l’un des acteurs de cette guerre, Fadi. Avec une poignée de camarades, je m’efforce de faire survivre cette nation qui peuple nos rêves et notre imaginaire.
Ils ne pourront nous haïr autant que nous nous sommes haïs. Ils ne parviendront jamais à nous mépriser autant que nous nous sommes méprisés nous-mêmes.
Comment, alors qu’il était ce phare intellectuel, ce pays de liberté et de tolérance, ce pays évolué et possédant une armée si puissante, comment a-t-il laissé les djihadistes l’envahir ?
Nous devons nous en prendre aux sages et aux vertueux, aux zélés et aux désintéressés, en bref nous devons massacrer impitoyablement les plus respectables de nos ennemis.
Et, pour se venger, le maître la fit attendre, la laissa se morfondre dans la chambre à coucher, nue – j’en rougis, c’était la tenue qu’il exigeait de ses victimes –, et la mit ensuite à la porte comme une fille…
Missionné par le gouvernement russe pour apporter le soutien logistique et tactique indispensable à la guérilla, le colonel Vassili Dzagoiev faisait partie de cette catégorie d’homme dont la seule présence emplissait une pièce.
Détaillez. Vous êtes entré, qu’avez-vous vu ? – Une nuque blonde, monseigneur, et l’envers de la Vénus de Médicis.
Charbel s’était levé tôt, ce matin-là, il traversa d’un pas rapide la place vide du ghetto, là où, quelques jours auparavant, les moudjahidines avaient laissé le cadavre martyrisé de la jeune fille
Bonnes vacances en cet été 2029, en dépit du froid, ce que certains catastrophistes qualifient de mini-ère glaciaire, due à la sous-activité cyclique du soleil…
Les agriculteurs français étaient parvenus à vidanger 900 tonnes de lisier, rue du Faubourg-Saint-Honoré, en plein mois d’août…
C’est dingue, t’imagines ? Les kouffars envoient leurs filles nous combattre. On doit vraiment leur faire peur !
Abou Fatah était le descendant direct des glorieux chefs du premier califat islamique. Ceux qui avaient résisté héroïquement à Alep et Mossoul…
Beaucoup se demandaient pourquoi le Vizir n’avait pas envoyé la totalité de l’armée raser une bonne fois pour toute ces quartier et décimer ces populations dissidentes.
Un sentiment de lassitude l’envahit. Une confuse impression de lutter face à un monstre dont les membres tranchés repoussaient instantanément et toujours plus nombreux s’emparait de ses pensées.
La voix claire et impérieuse de Tarek avait couvert l’explosion de la roquette, illuminant le crépuscule d’un champignon jaune.
Il eut même l’envie insensée de prendre ce livre, d’en arracher la couverture et de leur parler de Vercingétorix et de César.
Parce qu’il avait eu la folie de sortir de nuit en bravant un interdit, et parce qu’il a eu la bravoure d’en transgresser un de plus, il éprouvait la sensation grisante d’une liberté neuve et bienvenue.
Mais on n’écrasera jamais le souvenir d’une nation consciente d’elle-même.
Comme un explorateur, il plongeait dans le monde inconnu que le vieil ermite traçait devant lui.
Son excellence le grand Vizir d’Occident Yacine II portait sur ses épaules la charge conférée par le Calife de Constantinople. Un mandat qu’il remplissait avec conscience et intelligence.
Ce n’était pas l’œuvre de terroristes frappant au hasard. Pourquoi lui ? Il n’était ni un haut gradé ni un prêcheur zélé, et puis, pourquoi Arbini et l’autre professeur ?
Son frère était un assassin, il le savait à présent. De soldat intrépide, il était devenu bourreau, de bourreau, il finissait meurtrier.
Cet été, Boulevard Voltaire vous propose une fiction inédite, jamais publiée auparavant. Embarquez avec Fadi, Sybille, Jean et Tarek dans un pays qui n’existe plus. Fadi voulut
Avisant le drapeau du Califat noir et or sur le fronton, il le fit décrocher et en recouvrit le cadavre.
Allongé sur le dos, les bras en croix, Arbini gisait au sol, les yeux encore écarquillés par la surprise. Deux trous sanglants dans la poitrine.
Au bout de quelques minutes, les six cibles furent désignées. Deux militaires, deux professeurs et deux imams.
Paris s’étendait à leurs pieds, illuminé de ses lampadaires. La Mosquée et le Palais apparaissaient au loin.
…pour une fois, c’était un visage humain qui l’empêchait de dormir. Une agréable vision. Celle de Sybille. Elle le fascinait et investissait chaque recoin de son esprit. Fadi découvrait un tourment inédit pour lui.
Je suis l’un des acteurs de cette guerre, Fadi. Avec une poignée de camarades, je m’efforce de faire survivre cette nation qui peuple nos rêves et notre imaginaire.
Ils ne pourront nous haïr autant que nous nous sommes haïs. Ils ne parviendront jamais à nous mépriser autant que nous nous sommes méprisés nous-mêmes.
Comment, alors qu’il était ce phare intellectuel, ce pays de liberté et de tolérance, ce pays évolué et possédant une armée si puissante, comment a-t-il laissé les djihadistes l’envahir ?
Nous devons nous en prendre aux sages et aux vertueux, aux zélés et aux désintéressés, en bref nous devons massacrer impitoyablement les plus respectables de nos ennemis.
Et, pour se venger, le maître la fit attendre, la laissa se morfondre dans la chambre à coucher, nue – j’en rougis, c’était la tenue qu’il exigeait de ses victimes –, et la mit ensuite à la porte comme une fille…
Missionné par le gouvernement russe pour apporter le soutien logistique et tactique indispensable à la guérilla, le colonel Vassili Dzagoiev faisait partie de cette catégorie d’homme dont la seule présence emplissait une pièce.
Détaillez. Vous êtes entré, qu’avez-vous vu ? – Une nuque blonde, monseigneur, et l’envers de la Vénus de Médicis.
Charbel s’était levé tôt, ce matin-là, il traversa d’un pas rapide la place vide du ghetto, là où, quelques jours auparavant, les moudjahidines avaient laissé le cadavre martyrisé de la jeune fille
Bonnes vacances en cet été 2029, en dépit du froid, ce que certains catastrophistes qualifient de mini-ère glaciaire, due à la sous-activité cyclique du soleil…
Les agriculteurs français étaient parvenus à vidanger 900 tonnes de lisier, rue du Faubourg-Saint-Honoré, en plein mois d’août…
C’est dingue, t’imagines ? Les kouffars envoient leurs filles nous combattre. On doit vraiment leur faire peur !
Abou Fatah était le descendant direct des glorieux chefs du premier califat islamique. Ceux qui avaient résisté héroïquement à Alep et Mossoul…
Beaucoup se demandaient pourquoi le Vizir n’avait pas envoyé la totalité de l’armée raser une bonne fois pour toute ces quartier et décimer ces populations dissidentes.
Un sentiment de lassitude l’envahit. Une confuse impression de lutter face à un monstre dont les membres tranchés repoussaient instantanément et toujours plus nombreux s’emparait de ses pensées.
La voix claire et impérieuse de Tarek avait couvert l’explosion de la roquette, illuminant le crépuscule d’un champignon jaune.
Il eut même l’envie insensée de prendre ce livre, d’en arracher la couverture et de leur parler de Vercingétorix et de César.
Parce qu’il avait eu la folie de sortir de nuit en bravant un interdit, et parce qu’il a eu la bravoure d’en transgresser un de plus, il éprouvait la sensation grisante d’une liberté neuve et bienvenue.
Mais on n’écrasera jamais le souvenir d’une nation consciente d’elle-même.
Comme un explorateur, il plongeait dans le monde inconnu que le vieil ermite traçait devant lui.
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