Sabotages près de Nantes : Les Soulèvements de la Terre sèment la désolation

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Rappelez-vous : le 28 mars dernier, plein d’aplomb, Gérald Darmanin annonçait aux parlementaires sa volonté de dissoudre Les Soulèvements de la Terre. La veille, ce groupement d’associations né sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes apparaissait en une de l’actualité après des sabotages et de violents affrontements contre les forces de l’ordre à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Depuis, les semaines et les Conseils des ministres se succèdent sans qu’aucune annonce ne soit faite. Du côté de Beauvau, cité dans Libération, on assure que « l’instruction suit son cours ». Un langage administratif qui cache sinon un manque de volonté, du moins des difficultés à atteindre l’objectif. Forts de cette impunité, ces militants radicaux poursuivent leurs actions et dégradations, au grand dam des agriculteurs. Des sabotages qui vont même jusqu’à contredire les principes écologiques dont ces activistes se réclament, comme ce 11 juin, dans le pays nantais.

Vague d’indignation

Réunis, ce week-end, au sud de la Loire, dans le bocage de Saint-Colomban, les activistes des Soulèvements de la Terre ont pris pour cible une centrale à béton et des maraîchages. Au nom de la lutte contre l’accaparement des sols et de l’eau, ils ont commencé par couper l’arrivée d’eau de la centrale, avant de marcher sur Nantes. Au même moment, un autre convoi s’est attaqué aux maraîchages nantais. En quelques minutes, ces militants arrachent les plantes expérimentales et sèment d’autres plans, lacèrent les bâches des serres, ravagent une plantation de muguet bio et coupent l’irrigation d’un agriculteur. Sur place, il ne reste plus rien.

« Aujourd’hui, je pleure. Les zadistes ont détruit nos serres expérimentales en sol vivant et culture sans pesticides. En tout impunité », commente, impuissant, Régis Chevallier, le président de la Fédération des maraîchers nantais. De son côté, Emmanuel Torlasco, directeur des maraîchers nantais, confie à BV sa totale « incompréhension ». « On aurait pu discuter, débattre et voir comment améliorer les choses, commence-t-il. Là, je ne comprends pas. Qu’ils volent nos légumes pour les donner à d’autres, pourquoi pas, mais là, ils les piétinent. Chez un maraîcher, ils ont même arraché les muguets alors qu’il faut cinq ans pour qu’une greffe de muguet prenne. Tout cela n’a pas de sens. » Et d’ajouter : « Nous sommes engagés pour réduire nos phytosanitaires, nous avons une irrigation hyper-économe et nous avons des maraîchers bio. Tout n’est pas tout noir ou blanc, dans l’agriculture. » La Fédération a décidé de porter plainte contre cette intrusion et ces dégradations. Il est encore trop tôt pour estimer le montant du préjudice.

Cette détresse ne semble pas émouvoir les « justiciers autoproclamés de l’environnement », comme les définit avec ironie Emmanuelle Ducros, journaliste spécialisée dans l’agriculture, au micro d’Europe 1. Loin de là… Lena Lazare, soutien des Soulèvements de la Terre, minimise ainsi les dégâts, sur son compte Twitter : « Ils se remettront de quelques salades enlevées et d’une bâche trouée. »

Cette action, encore plus que les précédentes, a déclenché une vague d’indignation. Éric Ciotti, président des Républicains, s’agace sur les réseaux sociaux : « Des activistes d’extrême gauche ont saccagé les expérimentations des maraîchers […] En mars, Gérald Darmanin déclarait avoir engagé la dissolution du groupuscule violent. Où en sommes-nous ? » Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, abonde dans le même sens et apporte son « soutien » aux agriculteurs touchés. Même Valérie Masson-Delmotte, membre du GIEC, un temps clémente avec Les Soulèvements de la Terre, fait part, aujourd’hui, de son « incompréhension » face aux actions du mouvement.

Les faux écologistes

Pour légitimer leurs sabotages, ces activistes plaident la désobéissance civile. Mais cette fois-ci, au-delà de la violence qui émaille l’ensemble (ou presque) des manifestations du collectif, l’attaque contre les maraîchers est une ineptie. Car ce qu’ignorent – ou du moins font mine d’ignorer – les militants, c’est que, sur ces parcelles, les agriculteurs travaillaient à développer des cultures qui nécessitent moins d’eau et de pesticides pour nourrir la France de demain. Autrement dit, au nom de la planète, Les Soulèvements de la Terre ont, ce week-end, saboté l’avenir d'une agriculture plus écolo.

Rien ne semble les arrêter dans leur lutte maquillée d’écologie. À partir de ce 13 juin, les mêmes Soulèvements de la Terre lancent leur action « 100 jours pour les sécher ». Objectif : lutter contre « les accapareurs d’eau », à savoir les méga-bassines (une obsession), contre le syndicat agricole FNSEA et contre le « luxe aquatique ». Dès le 17 juin, Les Soulèvements de la Terre se donnent rendez-vous à Maurienne pour obtenir l’arrêt du projet ferroviaire Lyon-Turin. Encouragés par une élite déconnectée, ces activistes défient aujourd’hui notre État de droit.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

41 commentaires

  1. Ces gens sont des terroristes au sens propre. L’écologie est une devenue un prétexte à la violence qui permet à de nombreux marginaux de » s’exprimer « . L’écologie est une nouvelle dictature qui succède au communisme mais dont les méthodes sont identiques . Ces militants sont de futurs kmers verts qui un jour se livreront n’en doutons pas à des excès bien plus graves et je pense que les atteintes aux personne ne tarderont pas. D’ailleurs il serait intéressant de se pencher sur les liens de ces écolos violents, avec les anti chasse, et les black blocs Ce sont souvent les mêmes.
    alors M.Darmanin à vous de jouer.

  2. Faudra-t-il que les Français , les vrais, se soulèvent pour que Darmanin se décide enfin à dissoudre les Khmers Verts des Soulèvements de la Terre ainsi que les autres organisations fascistes et violentes d’extrême-gauche ?

    • Il semblerait que, dans un premier temps, seul un soulèvement du monde civilisé soit une première tentative de solution, avant que l’élimination physique des racines du mal ne devienne l’unique recours à la sauvegarder de notre civilisation.

  3. Nous n’échapperons pas à des mesures extrêmement fortes, à l’identique que pratiquent ces malfaiteurs. Nous nous acheminons en droite ligne vers une dictature puisque la persuasion ne marche évidement pas et faut pas rêver, tous nous en souffrirons, alors fini la douce France que nous avions connus il fut un temps tellement envié à l’étranger.

  4. La seule chose qui fait mal généralement c’est le portefeuille. Mettez aux participants une amende de 10000€ chacun avec, en cas d’insolvabilité, ou une saisie sur leurs biens, ceux de leurs parents et ceux de leurs enfants ou les rendre solisaires, les manifestants solvables payant pour les insolvables, et vous verrez que soit ils se masqueront (à ce moment là portons l’amende à 30000€) soit ils se decourageront. Ca servira à dédommager les victimes.

  5. En quoi lacérer les bâches des serres fait-il progresser l’écologie ? Débile à souhait. Ces individus et gouailleuses sont écœurants. Des enfants de petits bourgeois, gâtés, qui n’ont pas connu de restrictions, qui n’ont aucune notion de la valeur du travail, de l’effort et des sacrifices nécessaires pour faire pousser quelques plantes. Des petits citadins aculturés, narcissiques, abjects. Des lâches. Pas suffisamment de mots diffusables pour condamner leurs actes ignobles.

  6. Il est urgent et nécessaire de sanctionner lourdement ces imbéciles. Notamment en les interdisant de fonction publique.

  7. Le premier devoir d’un Président de la République est de protéger les citoyens. S’il ne le fait pas, comme Macron, c’est une faute professionnelle. Et qui fait une faute professionnelle est licencié.

  8. … « qui vont jusqu’à contredire les principes écologiques… »
    Typiquement écolo & « Soulèvement de la Terre » !
    Ces gens-là ne voient jamais plus loin que le bout de leur nez.
    Qu’ils mettent donc leur énergie au service de la destruction des centrales à charbon productrices d’électricité en Germany et dans d’autres pays.

  9. Ne soyons pas aveugle: l’écologie extrême est malthusienne ! Elle vise la réduction drastique de l’espèce humaine ! Lire « Le parfum d’Adam » de JC Ruffin

  10. Pour la énième fois, mais pas la dernière, le ministre de l’intérieur va « condamner fermement » les actions destructrices de ces bons à rien qui se lèvent le matin non pour aller bosser mais pour détruire. Et quand bien même (ses) policiers, dont l’efficacité n’est plus à démontrer, arrêtent ces racailles, les petits juges du garde des sots les absoudront.

    • Ah, ah ! La fermeté, ça a du bon ! Surtout pour conforter son petit égo :  » Je cause ; ils écoutent et prennent note »….

  11. Il serait tellement simple de condamner tous les participants à 2 mois de travaux d’intérêt agricole sans Mais le députés sont trop lâches pour prendre une telle mesure, pas plus que les magistrats laxistes.

  12. Ces pauvres gens qui détruise tout; Monsieur Darmenin il faut les mettres au travail, réparer, avec les sinistrés comme garde. Après ils seront calmés.

  13. La lenteur à dissoudre l’association représentant ces simples malfaiteurs cachés derrière une pseudo écologie et la pauvreté (pour ne pas dire l’inexistence) des poursuites pénales individuelles en dit long sur les priorités du ministre de l’Intérieur.

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