Saint-André-de-Sangonis : pourra-t-on sauver le presbytère ?
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Saint-André-de-Sangonis est une petite ville de l’Hérault. Forte d’un peu plus de six mille âmes, elle est, à l’instar de tant d’autres petites communes, gangrenée par une insécurité galopante, les dealers n’hésitant pas à faire régner leur loi jusque dans le centre-ville.
Ce dernier est un véritable bijou architectural, bâti au XVIIIe, et entourant un presbytère édifié un siècle auparavant, sans oublier d’autres vestiges plus anciens encore. Et c’est précisément ce trésor patrimonial que le maire, Jean-Paul Gabaudan a décidé de raser pour bonne partie, afin de le remplacer par une médiathèque et des logements sociaux. Une affaire qui commence à faire grand bruit.
Un collectif d'habitants déjà mobilisé
La preuve en est que le Midi Libre, dans son édition du vendredi 30 août, s’est vite s’alarmé de cette situation suscitant la polémique au sein de la population. Et ce quotidien de révéler au passage que les habitants, réunis au sein du collectif Presbytère Sangonis, tentent d’organiser la résistance, excipant du fait que « la Drac [Direction Régionale des Affaires culturelles,] demande pourtant à la mairie de surseoir à toute démolition le temps de nouvelles fouilles approfondies », ce pour des raisons de patrimoine archéologique. »
Contacté par le Midi libre, le maire Jean-Paul Gabaudan affirme : « Je n’ai pas connaissance de cette information. Nous respectons la loi, si la Drac demandait de suspendre la démolition pour permettre des fouilles nous nous y conformerions, bien sûr. » Notons que l’édile en question n’a pas donné suite à nos sollicitations. Dès lors, qui dit vrai ?
De son côté, le collectif Presbytère Sangonis assure : « C’est officiel, la mairie n’a pas le droit de démolir car des fouilles complémentaires sont prévues ! La mairie en a été informée au mois de juillet déjà et elle n’a donc pas le droit de démolir l’îlot du presbytère. » D’où cet autre message posté sur sa page Facebook : « Nous ne lâcherons pas car notre patrimoine est magnifique, 80 mètres de remparts du XIème siècle qui allaient être détruits si nous n’étions pas intervenus, des bâtiments qui peuvent être rénovés car dans un état bon selon les experts du patrimoine !!! »
Le journaliste Vincent Lapierre s'en mêle
Et voilà peut-être où se niche le cœur du problème : au lieu de tout raser, il aurait été possible de remettre les bâtiments à neuf tout en préservant les façades historiques. Ce que confirme par ailleurs un reportage de Vincent Lapierre, journaliste indépendant. La médiathèque ? Il existe déjà une bibliothèque dans le centre-ville. Alors, pourquoi ne pas en construire une nouvelle ; mais plus loin ? Bref, la population semble être vent debout devant le projet de Jean-Paul Gabaudan. L’initiative de trop pour des gens déjà à bout à cause de l’insécurité galopante ? C’est en tout cas ce que semble nous dire ce reportage. Quant aux logements sociaux, les Saint-Andréens n’y sont pas opposés par principe : « Attention nous nous battons pour sauver notre patrimoine et notre quartier, pas contre les HLM ! » précisent-ils sur leur page Facebook.
Des maires parfois perdus entre les injonctions contradictoires
De son côté, Manon Bouquin député RN de la quatrième circonscription de l’Hérault, nous confie : « Par principe, nous défendons le patrimoine français. La socialiste Carole Delga, présidente du Conseil régional d’Occitanie, en a même fait l’une de ses priorités. Nous attendons que cela soit mis en pratique. Pour le moment, l’expert nommé par les pouvoirs publics estime que ce presbytère peut être rénové au lieu d’être détruit. » Et le rôle du maire, Jean-Paul Gabaudan ? Marion Bouquin, toujours : « Il faut aussi savoir que ces maires peuvent être pris dans des injonctions contradictoires. » Il est vrai qu’ils sont sommés de construire des logements sociaux, mais doivent aussi prendre en compte la loi relative à « l’artificialisation des sols », qui interdit, de fait, de trop construire. Résultat ? Ce sont souvent des bâtiments déjà existants qui sont transformés en logement sociaux, après avoir été détruits ou rénovés. Ce à quoi viennent se mêler d’autres autorités, dont la Drac et les Bâtiments de France, dès lors qu’il s’agit de bâtiments classés. Et Manon Bouquin de conclure : « Bref, pour certains maires, c’est la quadrature du cercle. »
En revanche, une chose est sûre, l’affaire est désormais entre les mains de la Drac. On raille parfois les lourdeurs et les réglementations de l’administration française. Pour une fois, il se pourrait qu’elles aient aussi du bon.
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14 commentaires
Les presbytères ne doivent pas être démolis ! Pourquoi ? Parce que les Presbytères sont les lieux d’habitations des Prètres Catholiques, des Révérants Protestants, des Popes Orthodoxes ! Et je ne parles pas des Evèques et des Archevèques, qui eux aussi ont leurs lieux d’habitations, au sein de leurs Ministères ! Et si on supprimait au Chef de l’Etat, sont lieux d’habitation que représente le Palais de l’Elysée ! Tout ceci est ridicule et scandaleux ! Hervé de Néoules !
Pourquoi obliger à avoir des logements sociaux quand on n’habite pas le lieu en question, ne le connaît pas et n’a pas envie de le connaître? Cette administration doit être renversée et la population écoutée. Les communes n’ont pas à être obligée d’accueillir des gens qui viennent mettre désordre, insécurité et destruction.
Pauvre village typique, que j’ai connu, quoiqu’il commençait déjà à s’étaler et à perdre de son âme. Quant aux habitants, dont la majorité a élu ce maire et pour lesquels la construction d’HLM supplémentaires ne posent aucun problème, ils ont peut-être ce qu’ils méritent. Triste et toujours plus médiocre et moche France. Il semble que le mouvement de déclin soit impossible à arrêter. Le poisson pourrit toujours par la tête…
Construire des logements sociaux, soit, mais pour qui ?
Une médiathèque et des logements sociaux. Deux chose qui gangrène lesmunicipalités.
La LOI 2004-809 du13.08.2004 dispose en substance que 10-% des inscrits d’une commune peuvent demander une consultation sur TOUS sujets de compétence municipale.M.Gauthier demandez au collectif citoyens pourquoi il n’a pas lancé cette procédure légale. Et au maire s’il organisera la consultation que la loi lui permet de refuser et tenez nous au courant !
Quelle honte ! Aujourd’hui, le Pouvoir a la main leste pour détruire notre Patrimoine. Comme R. Bachelot (ancienne ministre de la Culture) envisageait de détruire nombre d’églises, faute d’argent pour les entretenir.
Sur les 11 milliards du budget global de la Culture, 1 seul pour le Patrimoine + les Musées. Qui dit pire ?
Et près de 4 milliards pour l’audiovisuel public, dont tout le monde se fiche qu’il soit public ou privé. Avec cet argent, on sauverait tout notre Patrimoine, et mieux encore. Et la qualité de l’audiovisuel s’en porterait aussi bien mieux, grâce à la sélection naturelle qui éliminerait les mauvais programmes.
L’artificialisation des sols a t’elle gêné pour la construction proche de ce village d’une centrale de stockage de système U. On s’accommode de cette artificialisation comme on veut semble t’il.
A suivre
Toute la faute revient à cette loi inique qui oblige les Maires de consacrer entre 20 et 25% des constructions au « social » qui sert dans la plupart des cas à loger des immigrés.
Détruire le patrimoine d’un pays, un patrimoine d’importance très visible et bien connu dans le pays comme les églises et ce qui s’y rattache c’est détruire l’histoire et sans l’histoire un pays n’a plus d’avenir.
Plutôt que de se livrer à la destruction de notre patrimoine, les élus feraient mieux de s’attaquer à l’insécurité. Et s’il est vrai que l’ennui peut être la source de cette dernière, alors qu’ils n’hésitent pas une seconde à distribuer l’outillage du parfait maçon à cette jeunesse pour qu’elle entretienne nos vieilles pierres. Il existe nombre d’associations qui sauront encadrer cette jeunesse dans cet art de la rénovation.
L’oisiveté est mère de tous les vices ! les pôvres chéris…
Souhaitons que ce bâtiment soit préservé .