Saint Benzema, canonisé par les médias avant son jugement attendu ce 24 novembre
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Deux poids deux mesures ? La décision concernant la sordide affaire de la sextape à laquelle est mêlé de près le footballer Karim Benzema est attendue ce 24 novembre. La veille, 23 novembre, les juges du tribunal correctionnel de Lyon ont tranché : le spectateur du match de football OL-OM, dimanche soir, au Groupama Stadium, aura le temps de méditer sa sottise. Son jet précis d’une bouteille d’eau qui a touché le joueur Dimitri Payet à la tête, interrompant ainsi le match, lui vaut six mois de prison avec sursis probatoire de deux ans. Et cinq ans d’interdiction de stade. Le procureur avait requis six mois de prison ferme. On ne rigole pas avec le jet de bouteille, surtout s’il interrompt le spectacle. « Un acte de violence intentionnelle », a dénoncé le procureur. Ce spectateur avait mis sa capuche, dissimulé son visage, regardé à gauche et à droite avant de se féliciter avec ses camarades de la réussite de son tir. « Je ne voulais pas le toucher », a-t-il assuré, sans convaincre. Le personnage présente tous les signes délétères d’une partie de la société contemporaine : bêtise crasse, sentiment d’impunité, incapacité à mesurer les conséquences de ses actes, fierté débile, passion sportive débridée. Le pur produit de la France telle qu’ils l’ont voulue, stupide et déculturée, abêtie jusqu’au paroxysme par l’abondance de pain subventionné, de jeux et de vide existentiel.
Mais ce qui frappe, dans ce jugement, c’est la différence de traitement entre ce spectateur lanceur d’eau et la canonisation d’un certain Karim Benzema, le matin même, sur les ondes de France Inter. Extrait : « Il était banni du football, exclu de l’Équipe de France après l’affaire de la sextape en 2015, Karim Benzema a su saisir une seconde chance inespérée. Célébré jusqu’au sommet de l’État lors de son retour chez les Bleus au printemps, il est aujourd’hui l’un des candidats les plus sérieux au Ballon d’or qui sera décerné lundi prochain », étale France Inter. On nage dans le bonheur. « Rien, donc, ne semble plus arrêter Karim Benzema, même une condamnation judiciaire demain dans le procès de la sextape auquel il n’a pas pris part. Rien ne devrait donc stopper sa consécration. » Et la radio d'annoncer « le rebond d’un paria du football ». Avant même que la décision judiciaire le concernant ne soit rendue, tout est pardonné dans l’encens de la bonne conscience et de la vertu autoproclamée.
Quelle grandeur d’âme quand les intérêts d’argent croisent ceux du politiquement correct ! Dans le ciel français flottent des ballons de foot roses aux suaves odeurs de guimauve. Les fautes de Zemmour ne sont pas traitées à la même aune, remarqueront les indécrottables mauvais esprits. On ne saurait leur donner tort. Rappelons tout de même que Benzema est accusé de complicité de tentative de chantage à la vidéo intime auprès d’un autre joueur qui s’était dit « apeuré » après une conversation avec le charmant athlète des pelouses. Pour ces faits gravissimes, l’idole de toute une jeunesse en France risque 75.000 euros d’amende, l’équivalent d’un café noir pour lui, et… six mois de prison avec sursis. Comme notre lanceur d’eau. Cela ne présage pas, bien sûr, de la décision imminente qui étonnera peut-être dans un sens ou dans l’autre...
Cela vous révolte ? Allons, relisez La Fontaine qui a eu la chance de connaître la civilisation avant le football business des années Macron : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les gens de bien vous diront blanc ou noir. » Nos « gens de bien » ont le bonjour de Boulevard Voltaire.
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