Saint-Brevin-les-Pins : une impasse française !

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Cela aurait pu finir en drame. Le maire de Saint-Brevin a vu sa maison partiellement détruite par un incendie, cette semaine. Après cette escalade, l’élu local a annoncé jeter l’éponge et a présenté sa démission. Plongée au cœur de cette charmante bourgade du pays de Retz minée par les errements de la politique nationale.

Le 15 octobre 2022, un collectif de riverains se rassemble devant la mairie de Saint-Brevin-les-Pins pour protester contre le transfert du CADA (centre d’accueil de demandeurs d’asile) de Saint-Brevin-l’Océan dans le lieu-dit de la Pierre-Attelée, dans un ancien centre de colonie de vacances, à proximité d’une école. Le collectif rassemble une centaine de riverains et de ralliés à la cause, pour « la majorité originaires de la commune », rapportaient, à l’époque, nos confrères de Ouest-France. « Nous sommes en lisière d’une forêt protégée, à proximité immédiate d’une école primaire, à une centaine de mètres de la mer et d’un camping. Nous sommes aussi excentrés du centre-ville », avait fait valoir ce collectif dans les colonnes du quotidien occidental.

Déjà à l’époque, le collectif avait reçu le soutien de la droite locale, mobilisée contre la répartition des migrants dans nos campagnes, et plus largement contre la submersion migratoire que subit la France. Sur les réseaux sociaux, les responsables régionaux du Rassemblement national et de Reconquête avaient apporté leur soutien à ce collectif.

Une mobilisation ancienne

Saint-Brevin-Les-Pins était déjà un symbole puisqu’en 2016, la ville avait accueilli bien malgré elle des migrants venus de Calais après le démantèlement de la Jungle qui pourrissait la vie de la cité nordiste. Un accueil qui avait provoqué une vive contestation, une pétition de plus d’un millier de signatures et la colère du maire de l’époque Yannick Haury qui, déjà, dénonçait l’absence de concertation. L'homme est devenu entre-temps député LREM puis Renaissance. « Il n’y eu aucune concertation avec moi et l’équipe municipale. Nous sommes mis devant le fait accompli », avait-t-il expliqué à l’époque. Celui qui était alors premier magistrat de la ville avait fait part de son intention d’écrire au ministre de l’Intérieur (à l’époque Bernard Cazeneuve).

L’heure de la surenchère

Comme souvent dans ce genre d’affaires emblématiques, la querelle autour de l’installation de clandestins à Saint-Brevin a bien vite dépassé la paisible bourgade du pays de Retz. En février 2023, une manifestation rameute plusieurs dizaines de militants d’ultra-droite et d’antifas, rendant l’atmosphère de la petite cité balnéaire irrespirable. Sur leur fil Telegram Ouest Casual, les Zouaves annoncent la « chasse aux antifas ». De leur côté, les antifas n’hésitent pas à se mobiliser en avril et des affrontements ont éclaté, ponctués de jets de projectiles. Tout cela dans un village qui, comme tant d’autres, voit sa population changer.

Les partis « traditionnels » piégés ?

La présence de militants radicaux, de l’acabit de ceux qui ont manifesté traditionnellement lors du C9M, gêne aux entournures le RN et Reconquête, qui préfèrent couper les ponts. Ainsi, Marine Le Pen avait, dès décembre 2022, écrit au ministre de l’Intérieur pour demander la dissolution des groupes radicaux « groupusculaires quel que soit leur profil politique ». Du côté de Reconquête, on reconnaît « être parti très vite », souffle un cadre du mouvement présidé par Éric Zemmour, soucieux de ne pas compromettre l’image de son parti.

Concernant la démission du maire de Saint-Brevin, pas question de justifier ceux qui l'ont poussé à partir. « On est contre la violence, particulièrement celle visant les élus de la République », affirme Stanislas Rigault. Le patron des jeunes zemmouristes et membre du bureau exécutif du parti le martèle, « l’opposition politique doit se faire dans le militantisme légal et les voies démocratiques ». De son côté, le RN multiplie les appels au calme et à la responsabilité. « Nous sommes sans ambiguïté dans notre solidarité à l’égard du maire de Saint Brevin et à l’ensemble des élus de la République victimes de violences », a rappelé le député du Loiret Thomas Ménagé, sur BFM TV. « Dès lors qu'il y a de la violence, il faut la dénoncer et dissoudre tous ces groupuscules [...] qu'ils soient d’extrême gauche ou d’extrême droite. »

Il n’en fallait pas plus pour la NUPES qui, après avoir mis le pays à feu et à sang dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites, n’a pas de mots assez durs pour dénoncer cette agression, certes inqualifiable, sur le domicile d’un élu local. « Ça suffit, le laxisme et la complaisance », réagit le député LFI Aurélien Saintoul. Aurore Bergé dénonce, de son côté, l’ensemble des agressions contre les élus. On attend encore la condamnation par l’ultra-gauche de l’incendie de la mairie de Bordeaux ou encore d’un immeuble en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites. Au royaume des tétras, les hémiplégiques sont rois.

Un maire victime parmi d’autres. Des incendies politiques parmi d’autres.

Pour comprendre un phénomène, il faut le voir globalement. Dans un rapport publié en février dernier, l’Association des maires de France a dressé un constat alarmant : « En 2022, les atteintes aux élus municipaux ont augmenté de 15 %. L’Observatoire des agressions mis en place par l’Association des maires de France (AMF) chiffre à 1.500 le nombre d’agressions d’élus liées aux fonctions qu’ils exercent. Dans le détail, 50 % des élus sont victimes d’outrages, 40 % de menaces et 10 % de violences volontaires. » Une terrible litanie à laquelle vient se rajouter le nom du maire de Saint-Brevin. Peut-on, toutefois, accorder à cette actualité autant d’espace quand la violence contre les élus, les biens et les personnes fait bien souvent l’objet d’un pudique silence ? Certes, c’est politiquement moins vendeur, mais…

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 13/05/2023 à 8:14.

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Qui sème le vent récolte la tempête ! Un référendum auprès de la population aurait été le bienvenu ! Nous sommes ici devant les effets secondaires de la suppression de la taxe d’habitation. Les maires ne sont plus maitres chez eux et doivent se soumettre à la doxa s’ils veulent toucher leurs subventions. Rappelez-vous ce film « la soupe aux choux » où le maire du village (Marco Perrin) vient annoncer aux 2 retraités qu’il veut installer un parc d’attraction sur leur terrain (l’expansion é-co-no-mi-que). Il repart après avoir reçu la soupière sur la tête. Les citoyens, qui croyaient avoir élu un chef-maire, vont se retourner contre lui quand ils vont s’apercevoir qu’il n’a aucun pouvoir, n’est qu’une marionnette soumise aux caprices de l’état-profond. Ce type d’évènement va malheureusement se multiplier.

  2. C’est la LIBERTE D’EXPRESSION tout simplement. Si les Maires avaient la politesse envers leurs administrés de les informer et de tenir compte de leur avis, peut-être que ce genre de vandalisme n’existerait pas. Cette migration est un gros problème pour notre pays puisque ce sont les Français qui la subissent de toutes les manières alors pourquoi ne pas demander leur avis avant de décider d’accueillir ces étrangers dans toutes les Communes de France. Les ELUS semblent oublier que c’est avec notre argent qu’ils sont entretenus royalement et comme si cela n’était pas déjà insupportable, elles sont la cause de cette INSECURITE que nous subissons gravement au quotidien.

  3. Ce qu’il faut en tout premier lieu c’est connaitre le ou les noms des coupables d’avoir mis le feu à cette maison . Aujourd’hui nous sommes dans le brouillard le plus complet . Nous ne savons toujours pas si ce crime à été commis par des extrêmes de droite ou de gauche . Attention aux préjugés , nous pourrions avoir des surprises

  4. Ce maire aurait été bien avisé de consulter ses administrés avant de prendre une décision. Qui sème le vent récolte la tempête.

    • Je suis entièrement d’accord avec vous. C’est trop dangereux de regrouper dans un village des migrants qui viennent profiter de la mane France et semer le trouble par la suite avec leurs mœurs différentes et leur religion.

    • Exactement. Vous avez résumé de façon très claire ce que les élus devraient se dire chaque matin en se regardant dans leur glace!

    • Il y a longtemps que le pouvoir se fout de l’opinion publique! Une seule solution: virer les incapables et mettre aux commandes des professionnels de bon sens qui aiment leur pays. Trop simple, voire naïf, sans doute…

  5. Depuis des années , on disperse , on ventile , aux quatre coins du territoires les immigrés , l’Etat décide et organise , les associations financées par l’Etat hébergent, et les élus locaux sont tenus à l’écart et subissent le mécontentement de leur population .
    Les décideurs devraient donner l’exemple et accueillir prés de leur domicile cette richesse culturelle .

  6. Mais posons la bonne question: « Pourquoi cette augmentation de la violence contre les élus » ? Pour qu’il y ait violence, il faut être deux, premier constat ! Maintenant, les élus (en partie) ne seraient-ils pas les otages d’un système extérieur à leur fonction ?

  7. Ce qui est arrivé à « l’ex » maire de Saint-Brevin-les-Pins est inacceptable.
    Cependant, c’est uniquement le résultat de ce que fait Macron et de sa politique migratoire, et de personne d’autre.
    Si « l’ex » maire de Saint-Brevin-les-Pins veut s’en prendre à quelqu’un, c’est à Macron qu’il doit s’attaquer !

  8. Darma-nain pourrait peut-être envoyer tous ses amis les migrants au Touquet, non???? les logements n’y sont occupés qu’un mois pas ans!! les bobos lillois et macroniens devaient se réjouir de les recevoir chez eux, non ?

  9. Est il farfelu de se demander si ne sont pas des extrémistes de gauche qui ont mis le feu pour faire croire que c’est le RN et l’accuser ????

    • Très bonne hypothèse. Les « Blacks Blocs » n’étaient ils pas d’excellents auxiliaires de la macronie pour faire déconsidérer les manifestants.

  10. Les politiques jouent avec le feu. Violences envers le peuple qui est méprisé. Alors la violence déplorable devient une forme d’expression. Quand les gouvernants tuent la démocratie à coup de 49.3,quand un président emmerde les Français etc etc. Faut t il vraiment s’étonner des débordements?
    Macron le Président ne se sent plus représentant de la France et des Francais. Je suis complètement désabusé.

  11. A qui « profite » ce crime d’avoir tenter de brûler la maison d’un maire ? …
    Pourquoi n’y a t-il pas de CADA en projet d’installation en Corse ? …
    Combien d’habitants de St BREVIN sont d’accord pour « accueillir » des migrants ? …
    Pourquoi n’y t-il pas de CADA, de parc d’éoliennes sur la commune du Touquet ? …
    Que les médias « posent » les bonnes questions et qu’ils « présentent » les vrais enjeux ainsi que les « activités » de certaines associations « humanitaires » subventionnées par nos impôts …
    A ce qui paraît, la traite négrièare est devenue interdite depuis très très longtemps … Sauf que comme pour le trafic de drogue, « ça » rapporte gros à certains ! …

  12. Est-ce que réquisitionner des locaux dans des petits bourgs où villages pour y loger des hors la loi, puisque sans identités ni documents officiels de leur venus sur le territoire, tout au moins Français, est pas une bonne idée, si approuvé par les maires de ces communautés sans, au minimum, avoir demandé à la population son avis puisque les premiers concernés, c’est une faute de gestion communal grave. D’accuser à présent, dans les médiats, le RN des déprédations sur les biens de cet élus, c’est d’une opportunité très mal venus d’autant que nous avions pu remarquer que beaucoup d’habitants de cette commune n’étaient pas vraiment d’accord avec cette décision. Saint-Brevin, que j’ai connus l’été, très agréable pour y passer ses vacances, demain, pas sure.

  13. Le Maire de Saint Brévin a décidé de ce centre pour migrants contre l’avis de la population de Saint Brévin, si je suis contre la violence, je n’apprécie pas non plus ces Maires qui se croient tout permis de par leur titre, le souverain dit notre constitution, est le Peuple, et quand on va contre le peuple, on doit le payer, peut être cela fera t il réfléchir d’autres Maires et les incitera à écouter leurs électeurs.

  14. On est en train de faire subir à l’opinion française une « Carpentras », avec à la manœuvre un ministre déconsidéré par ses échecs successifs ,une classe politique qui pédale dans le vide et dans les milliards de la dette , et un monde médiatique qui surjoue l’émotion trois mois après les faits.
    De la basse agit prop pour forcer les villages de France à absorber les délires immigrationnistes d’une ploutocratie franco européenne.

  15. Choquant oui violent oui que d obliger des habitants à accepter d accueillir des clandestins majoritairement des hommes dans des villages.. alors que ce maire démissionne après avoir agi contre ses électeurs est la moindre des choses

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